Une Europe active au cœur des crises Le moteur anglo-allemand jugent en effet que l’accès au marché unique européen joue un rôle déterminant dans l’attractivité du Royaume- Le Royaume-Uni et l’Allemagne tirent largement Uni, un score en augmentation par rapport à l’année l’attractivité de l’Europe, totalisant à eux deux près passée (+7 points). Les décideurs déjà implantés au de 4 projets sur 10. À l’aube d’un référendum qui pourrait Royaume-Uni semblent les plus sensibles à l’accessibilité infléchir considérablement son avenir, la destination au marché unique européen : faut-il s’attendre à ce qu’ils britannique franchit le seuil symbolique des 1 000 projets. s’en détournent si l’actuelle tête de proue de l’attractivité Sa progression est spectaculaire européenne venait à tourner le dos au continent ? (+20 %), de 887 en 2014 e à 1 065 projets en 2015. Signe L’Allemagne consolide sa 2 place sur le podium Royaume-Uni que les incertitudes britanniques européen grâce à des secteurs industriels plus classiques 2014 / 2015 quant à son appartenance à l’Union (équipement, automobile, électronique, chimie), mais européenne n’ont pas (encore ?) aussi le numérique qui arrive en tête des secteurs moteurs +20 % d’impact sur les investisseurs de son attractivité, notamment dans la région de Berlin et de projets internationaux… L’Allemagne en Bavière. La position du pays comme plateforme d’accès poursuit sa forte dynamique vers les marchés est-européens et russe, l’entraînement des 10 dernières années, des ETI par les grands exportateurs dans la « chasse en avec une croissance de 9 % des investissements directs meute » et les réformes récentes en matière de flexibilité étrangers par rapport à 2014. Ces bons résultats sont du travail continuent de séduire les investisseurs. à mettre en lien avec les taux de croissance économique relativement élevés de ces pays pour la zone euro (2,2 % Certains pays d’Europe centrale et orientale contribuent pour le Royaume-Uni et 1,7 % pour l’Allemagne en 2015). également à tirer la croissance européenne, au premier rang desquels figurent la Hongrie (qui double son nombre L’attractivité britannique se distingue par sa de projets par rapport à 2014) et la Pologne (+60 %). dynamique pour les fonctions stratégiques et La Russie affiche une très forte croissance de ses tertiaires supérieures : le Royaume-Uni accueille ainsi investissements directs étrangers (+61 %) – et ce malgré 150 nouveaux sièges sociaux et 100 centres de R&D, un contexte géopolitique sous tension et les sanctions notamment grâce aux secteurs du numérique, des internationales – toutefois nuancée par une baisse de 25 % services aux entreprises et de la finance. La campagne de des emplois créés. promotion « Britain is open for business » a mis en avant son profil de compétitivité, un environnement des affaires ouvert et peu réglementé, un marché du travail flexible Jean-Pierre Letartre et un régime fiscal attractif. C’est avant tout le Grand Président d’EY en France Londres qui tire cette performance, en captant 38 % des L’attractivité de la France, projets d'implantations internationales au Royaume-Uni en un enjeu de compétitivité 2015. Quel meilleur symbole du rayonnement mondial de relative la métropole britannique que le choix du New York Times d’y implanter son nouveau centre de décision en Europe ? 02:08 Faut-il craindre que le miracle britannique ne puisse survivre au spectre du Brexit ? Si l’impact sur les implantations internationales d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne reste incertain, un ralentissement de son attractivité mondiale est à envisager de la part des entreprises internationales à la recherche d’une implantation européenne. Les analystes d’Oxford Economics vont même jusqu’à anticiper un « scénario du pire » dans lequel l’attractivité du Royaume-Uni hors Union européenne connaîtrait une baisse de 7 % en cas de Brexit. Près de 80 % des décideurs internationaux 8 Baromètre de l'Attractivité de la France 2016
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