18 L’enquête montre que de nombreuses entreprises ont un long chemin à parcourir pour développer une solide éthique des affaires. Seul un quart des participants juge les normes éthiques de leur entreprise « très élevées ». Mais dans ce cas, les résultats mettent en avant des avantages très nets. Les participants qui évaluent les normes éthiques de leur entreprise comme « très élevées », par rapport à ceux qui jugent les normes éthiques de leur entreprise comme « mauvaises », sont : ► Deux fois plus susceptibles de penser que les mauvais résultats financiers sont partagés de manière ouverte et transparente avec le siège. ► Quatre fois plus susceptibles d’être convaincus que les activités de leur entreprise répondent aux mêmes normes éthiques dans tous les pays. ► Trois fois plus susceptibles de penser que les pratiques non éthiques sont connues du siège. ► Un tiers moins enclin à avoir entendu parler d’une anticipation du chiffre d'affaires, de situations où l’achat de marchandises superflues est imposé aux clients et de sous-évaluation des charges. Les résultats suggèrent donc que concentrer les efforts sur une culture éthique d’entreprise favorisera la réduction des risques de fraude et autres comportements pouvant causer des dommages commerciaux significatifs. Rôle de la direction : des signaux contrastés L’étude met en avant le rôle crucial que doit jouer la direction pour favoriser un changement de la culture des affaires. Dans les entreprises où les répondants évaluent les normes éthiques comme « très élevées », par rapport à ceux qui les jugent comme « mauvaises », la direction est très impliquée. ► L’équipe de direction du siège est deux fois plus susceptible d’être perçue comme comprenant l’environnement des affaires auquel font face les répondants. ► Les répondants sont trois fois plus susceptibles d’avoir souvent entendu les cadres dirigeants communiquer sur l’importance de maintenir des normes éthiques élevées. ► Les cadres dirigeants sont deux fois plus susceptibles d’avoir communiqué amplement sur leur engagement vis-à-vis des politiques anti-corruption. ► L’équipe du siège est deux fois plus susceptible d’être perçue comme étant capable d’évaluer la fiabilité des résultats financiers d’une division opérationnelle. Les cadres dirigeants font encore face à un enjeu de taille : ils semblent avoir tendance à surestimer leur impact. Les cadres dirigeants estiment qu’ils sont meilleurs qu’ils ne le sont réellement en termes de communication sur l’importance de normes éthiques élevées. Alors que 44 % du top management estime qu’il communique régulièrement sur ce sujet, seulement 30 % des salariés partagent le même avis. De même, et peut-être plus préoccupant encore, 27 % des répondants déclarent n’avoir jamais entendu les cadres dirigeants communiquer ce message, ou ignorent si tel a été le cas. 44 % des cadres dirigeants ayant répondu à l’enquête déclarent communiquer sur l’importance de normes éthiques élevées, alors que seuls 30 % des répondants partagent le même avis. 44 % 30 % Quelles attentes, quels moyens ? Dans l’ensemble, les résultats de l’enquête de cette année envoient un signal fort de soutien aux collaborateurs occupant des postes liés à la compliance. Plusieurs exemples de bonnes pratiques sont à noter, comme les formations anti-corruption dont l’utilité n’est plus à démontrer. Les autorités de régulation, les consommateurs et autres parties prenantes externes exigent plus que l’effort minimum. Elles attendent des entreprises qu’elles mettent en place un programme de compliance efficace et pérenne qui s’appuie sur une conduite éthique des affaires. Pour y parvenir, un investissement de taille est nécessaire. Les réponses des entreprises du secteur financier montrent combien l’investissement en matière de compliance peut favoriser une évolution dans la bonne direction, mais les mêmes sont conscients des efforts qui ont dû être déployés pour y parvenir. Pour les conseils d’administration et actionnaires, le message est clair : le respect de la compliance n’est pas un frein à la croissance et ce n’est pas une simple option non plus. Dans le contexte actuel, la compliance est une composante essentielle d’un succès durable pour l’entreprise, ses employés et ses actionnaires. L’implication des dirigeants est essentielle
Fraude et corruption, la solution de facilité pour engendrer la croissance ? Page 19 Page 21