3 Les bonnes pratiques restent encore trop peu visibles Si la compliance est une condition nécessaire pour assurer un succès durable, comment cela se traduit-il ? La mise en place de politiques anti-fraude et anti-corruption constitue un bon début, mais 42 % des participants affirment que leur entreprise n’en a pas ou ignorent si c’est le cas. Même dans les marchés développés, ce résultat est de 41 %, un pourcentage élevé étant donné l’importance accordée à ces politiques par les autorités de régulation et les autres parties prenantes. D’un autre côté, lorsque des programmes sont effectivement en vigueur, 91 % des personnes déclarent que les cadres supérieurs ont beaucoup communiqué sur leur implication vis-à-vis de ces programmes. La formation anti-corruption est une méthode essentielle pour communiquer aux collaborateurs les attentes sur ces sujets. Il est donc inquiétant de constater que 37 % des participants n’ont reçu aucune formation. Lorsque les formations ont lieu, ces dernières semblent efficaces : presque trois quarts des répondants ayant participé à une formation anti-corruption l’ont trouvée utile dans le cadre de leurs fonctions. 42 % des participants estiment que leur entreprise n’a pas de politique anti- corruption ou ignorent si une telle politique existe. Dépasser les évidences Seulement la moitié des répondants estime que les cadres dirigeants comprennent réellement l’environnement opérationnel auquel ils font face. Cette situation peut provoquer des attentes irréalistes et des pressions, alors que de simples mesures, comme des visites sur site, peuvent y pallier. Cependant, moins de la moitié des répondants affirme que les cadres supérieurs visitent les bureaux locaux au moins une fois tous les six mois. L’importance d’autres voies de communication, comme la mise en place d’un dispositif d’alerte adapté, est donc capitale, mais près d’un quart des personnes sondées déclare ne pas en avoir. Parmi les répondants qui déclarent que leur entreprise possède une ligne d’alerte éthique, 42 % estiment qu’un signalement est toujours pris en compte. Les résultats de l’enquête reflètent aussi le fait que le secteur financier fait l’objet d’une réglementation extrêmement stricte et d’un examen public poussé. Les institutions financières effectuent plus d’efforts que les entreprises des autres secteurs en matière de compliance, mais elles peuvent en faire encore plus. L’implication des dirigeants est nécessaire pour changer en profondeur Les dirigeants ont clairement un rôle primordial à jouer en matière de changement. Il ressort de l’enquête que les cadres supérieurs surestiment l’impact que peut avoir leur communication sur l’importance de normes éthiques élevées. 44 % des cadres supérieurs ayant répondu à l’enquête déclarent qu’ils communiquent régulièrement sur le sujet, mais seulement 30 % des autres collaborateurs partagent le même avis. Figure 1 L’implication des cadres supérieurs, un facteur clé de la culture de l’entreprise Part des personnes interrogées jugeant élevées les normes éthiques de leur entreprise Part des personnes interrogées jugeant mauvaises les normes éthiques de leur entreprise 66 % 25 % Affirment que l’équipe de direction du siège comprend l’environnement dans lequel elle opère 61 % 18 % Affirment que les cadres supérieurs communiquent fréquemment sur l’importance d’adopter des normes élevées et des comportements éthiques dans toutes les opérations 72 % 28 % Indiquent que les cadres dirigeants ont beaucoup communiqué sur leur engagement vis-à-vis de nos politiques anti-corruption 86 % 39 % Sont convaincus que la direction du siège reçoit les données pertinentes pour évaluer la fiabilité des résultats financiers au niveau opérationnel Base : Participants qui estiment les normes éthiques de leur entreprise très élevées (999) ; Participants qui estiment les normes éthiques de leur entreprise mauvaises (554) Dans l’ensemble, les résultats de l’enquête de cette année envoient un signal fort de soutien aux collaborateurs occupant des postes liés à la compliance. Plusieurs exemples de bonnes pratiques sont à noter, comme les formations anti-corruption dont l’utilité n’est plus à démontrer. Cependant, l’efficacité et la pérennité d’un programme de compliance nécessitent un investissement significatif. Les répondants du secteur financier, par exemple, montrent qu’un tel investissement peut faire avancer les entreprises dans la bonne direction, mais ils savent aussi mieux que personne le niveau d’engagement nécessaire pour y arriver. Pour les conseils d’administration et actionnaires, le message est clair : le respect de la compliance n’est pas un frein à la croissance et ce n’est pas une simple option non plus. Dans le contexte actuel, la compliance est une composante essentielle d’un succès durable pour l’entreprise, ses employés et ses actionnaires. 44 % des cadres supérieurs qui ont répondu à notre enquête expliquent qu’ils communiquent fréquemment sur l’importance d’adopter des normes éthiques strictes, mais seulement 30 % des autres employés sont d’accord avec cette affirmation. 44 % 30 % Le contexte des affaires dans le futur sera sans doute encore plus difficile ; il sera accompagné d’une incertitude résultant de bouleversements politiques et de régimes de sanctions économiques changeants. Ce contexte pourrait favoriser des comportements non éthiques mais l’application des réglementations se durcit et les coûts induits par ces comportements vont en augmentant. Une compliance efficace sera essentielle pour favoriser une croissance durable.
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