13 Améliorer la culture de compliance, un processus en cours L’attention de plus en plus importante portée à la compliance dans le secteur des services financiers n’aurait très probablement pas augmenté sans le durcissement de la réglementation et la surveillance dont celui-ci fait l’objet. Les organisations ont réagi en conséquence. Elles ont investi dans la compliance, constitué de nouvelles équipes, mis en place de nouveaux systèmes et contrôles, communiqué davantage sur les problématiques et proposé des formations adéquates. Malgré ces efforts notables, seule une minorité de personnes interrogées estiment que les normes éthiques se sont améliorées dans leur entreprise au cours des deux dernières années. Les résultats montrent qu’il existe encore des répondants du secteur financier qui ignorent si leur entreprise dispose d’une politique anti-corruption, ou affirment que leur entreprise n’en dispose pas. Une partie des répondants déclare que leur entreprise n’a pas de ligne d’alerte éthique. De même, certains cadres dirigeants sont perçus comme ne montrant aucun intérêt pour les mesures anti-blanchiment, le commerce non autorisé ou la vente abusive. L’attention que les autorités de réglementation portent au secteur financier ne va pas baisser et les clients, les médias et autres parties prenantes continueront à être vigilants vis-à-vis de l’activité de ces entreprises. Il y a donc une réelle nécessité de s’améliorer. Pour ce faire, les cadres dirigeants doivent maintenir un haut niveau d’implication dans la gestion des risques. Ces risques peuvent être externes, tels que les cyberattaques et le blanchiment d’argent, mais également internes, comme la manipulation du marché ou la vente abusive. Les cadres dirigeants doivent renforcer les moyens dédiés aux fonctions de compliance. Cela implique des investissements conséquents, notamment pour permettre de recourir à des technologies adéquates. Les entreprises doivent également se concentrer sur des aspects plus généraux liés à la gouvernance des informations, en supprimant les silos d’informations et en améliorant la qualité des données. En prenant ce problème d’ordre général à bras le corps, elles pourront rassembler de grandes quantités de données pour améliorer l’efficacité des programmes de conformité, grâce notamment à la surveillance et à l’investigation des données. Cela permettra également d’obtenir de meilleurs résultats et de répondre plus efficacement aux demandes des autorités de régulation. Les cadres dirigeants doivent également encourager les collaborateurs qui sont en première ligne à être moteurs du changement. Cela signifie que tous les collaborateurs doivent être impliqués dans la réalisation des objectifs de compliance. Avec des cadres dirigeants de plus en plus exposés – personnellement responsables dans certains cas – le coût de la passivité ira bien au-delà d’une amende pour l’entreprise.

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