Création sous tension
Création sous tension e 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France Octobre 2015
Sommaire 6 Qu’est-ce que le Panorama de l’économie de la culture et de la création ? 8 Chiffres clés 11 L’économie de la culture et de la création en 2013 21 Dix secteurs de l’économie de la culture et de la création à la loupe 22 Arts visuels 28 Musique 34 Spectacle vivant 42 Cinéma 48 Télévision 56 Radio 60 Jeu vidéo 66 Livre 72 Presse 78 Publicité et communication 85 Comment la culture transforme les territoires 105 Métiers et parcours de l’économie de la culture et de la création 114 Méthodologie
Avant-propos La culture, la création sont la Ajoutons à cela un élément : plus richesse, le ciment d’une société. d’un tiers des touristes disent venir Elles procurent des émotions, séjourner en France pour sa culture. rassemblent, éveillent les Ces chiffres, pour impressionnants consciences. qu’ils soient, ne doivent pas masquer Elles sont également une force une réalité : toute création est économique pour notre pays. d’abord une création individuelle. Musique, cinéma, littérature, arts S’il existe des secteurs culturels et graphiques constituent, dans une créatifs, c’est d’abord grâce aux économie globalisée, un véritable créateurs. Lout cet édiÕce repose sur soft power français, pour nos un premier maillon : l’idée innovante, Manuel Valls epportations, notre inÖuence. originale. C’est le maillon le plus Premier ministre Comme le souligne cette étude, mystérieux et aussi le plus fragile. deuxième du genre, l’économie C’est pourquoi, le gouvernement de la culture et de la création a s’est fortement engagé, et continuera généré en 2013 plus de 83 milliards à le faire, en faveur de la protection d’euros de revenus, pour plus d’un et du respect des droits des auteurs, million d’emplois, la plupart non en France comme en Europe. délocalisables, très attrayants C’est un moyen essentiel pour que nos pour les jeunes et d’une grande artistes brillent de tous leurs talents diversité, permettant des parcours et continuent d’apporter ce soufÖe professionnels ouverts à tous. vital à notre vie en collectivité. Création sous tension 3
Avant-propos France Créative Donnons à la culture et à la création la place qu’elles méritent Après la parution des précédentes éditions mesurer cette diversité et sa contribution, française et européenne, France Créative, encore mal connue, à l’économie et à l’emploi en partenariat avec EY, réitère l’exercice de en France. Si chacun de nos secteurs est l’analyse des secteurs de la culture et de la différent, l’ensemble de nos activités repose création pour souligner ce qui nous unit : sur les mêmes bases que sont les œuvres, la la valorisation de la création sous toutes diversité culturelle et la liberté de création. ses formes. Participant à la fois du dynamisme des La culture et la création sont doubles. Si leur territoires et d’un rayonnement international apport à l’économie générale est indéniable, exceptionnel, les secteurs de la culture et de la elles sont également et surtout porteuses de création constituent un vivier d’emplois autour valeurs autres que purement économiques : d’une grande diversité de métiers souvent non elles donnent du goût, du sens et de la délocalisables et attractifs notamment pour les couleur à la vie dans un monde atteint jeunes. Ce fort dynamisme de nos secteurs en par la morosité. Elles participent à notre fait un atout que France Créative souhaite émancipation collective, elles créent du mieux faire connaître. Alors que la France et lien social, elles sont les vecteurs de notre l’Europe font face à une crise économique et à démocratie en action, reÖets à la fois de un chômage élevé, nos secteurs sont porteurs valeurs universelles et de regards individuels d’avenir et constituent un atout et une force uniques sur le monde qui nous entoure. C’est uniques dans la conquête d’une nouvelle par la diversité des créations que nous avons dynamique de croissance. Ils représentent une accès à la fois à la richesse des altérités et à contribution décisive à l’attractivité de ce qui constitue notre humanité commune. l’Europe. La culture et la création sont aussi des forces La culture et la création sont une chance économiques essentielles pour notre pays, pour notre pays, pour tous les pays. Cette d’une grande diversité avec pas moins de étude illustre la nécessité de soutenir nos dix secteurs : les arts visuels, la musique, secteurs pour conÕrmer et développer leur le spectacle vivant, le cinéma, la télévision, potentiel social et économique. la radio, le jeu vidéo, le livre, la presse et la Plus de culture et de création pour tous, là publicité et communication. Il s’agit ici de est l’objectif de France Créative. Partenaires France Créative • AACC (Association des Agences-Conseils • ESML (Le syndicat des Éditeurs • Sacem (Société des auteurs, en Communication), de Services de Musique en Ligne), compositeurs et éditeurs de musique), • ADAGP (Société des auteurs dans les arts • Fesac (Fédération des entreprises • SAIF (Société des Auteurs des arts graphiques et plastiques), du spectacle vivant, de la musique, visuels et de l’Image Fixe), • Adami (Société civile pour l’administration de l’audiovisuel et du cinéma), • Scam (Société Civile des Auteurs des droits des artistes et musiciens • FNAC, Multimédia), interprètes), • Forum d’Avignon, • SNE (Syndicat national de l’édition), • Audiens, • Pictanovo (Communauté de l’image • SNJV (Syndicat National du Jeu Vidéo), • Association IPG (Association de la Presse en Nord-Pas-de-Calais), • SPCS (Syndicat de la Presse Culturelle d’Information Politique et Générale), • Pôle Numérique et culturel Euralens, et ScientiÕque), • CNC (Centre National du Cinéma et • Prodiss (Syndicat national • SPQN (Syndicat de la Presse de l’image animée), des producteurs, diffuseurs et salles Quotidienne Nationale), • CSDEM (Chambre syndicale de l’Edition de spectacle), • SRF (Société des Réalisateurs de Films). Musicale), e 4 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Avant-propos Culture et création : la France dans le combat économique mondial Terre d’émulation d’une culture vivante et • Il mesure l’impact de la culture et de la universelle, berceau ou pays d’adoption création au sein des territoires, en d’artistes et créateurs d’envergure intégrant les activités festivalières ou internationale, la France développe un muséales et les Õlières créatives qui rayonnement culturel et artistique qui ne lui s’appuient sur les forces de nos villes est pas contesté. Mais qu’en est-il, à et régions. l’épreuve implacable des chiffres ? • Il recense les métiers et parcours Cette seconde édition conÕrme la place professionnels créatifs, dont la diversité et Marc Lhermitte prépondérante et le dynamisme des l’attractivité ne doivent pas masquer les Associé, Ernst & Young Advisory industries culturelles et créatives (ICC) au préoccupations suscitées, notamment en sein de l’économie française en 2013 : elles termes de continuité de la protection ont généré plus de 83 milliards d’euros de sociale. revenus, employé 1,3 million de personnes Si les chiffres de ce panorama conÕrment le et ont afÕché une croissance de 1,2, dynamisme, la compétitivité et l’attractivité supérieure aux taux de croissance du PIB et des ICC, ils laissent également entrevoir une de l’emploi en France sur la même période. économie de la culture et de la création sous Dans la musique, le cinéma, l’architecture, la tension, dont l’équilibre social et publicité, le spectacle vivant ou encore le économique est parfois menacé. design, nos créateurs, producteurs, La concurrence que se livrent des acteurs du techniciens et entrepreneurs rayonnent à numérique, les vifs débats sur la propriété l’international par leur savoir-faire et sont intellectuelle et le bouleversement des autant d’ambassadeurs de l’attractivité de modèles économiques sont aujourd’hui au Bruno Perrin la France. Certaines entreprises et artistes cœur de la transformation des métiers et des de notre économie culturelle et créative sont sources de revenus de cette France créative. Associé, Ernst & Young et Associés même devenus des leaders mondiaux et contribuent à la vitalité exportatrice de Agiles, risquées, innovantes ou la France. A titre d’exemple, 80 de expérimentales, les activités des ICC sont à la production de jeux vidéo est destinée à la fois hyperspécialisées et transversales. l’export. Elles ne peuvent dès lors se contenter de Co-construit avec nos partenaires de réponses traditionnelles en termes de « France Créative », le panorama des ICC politiques publiques. Le soutien à propose cette année, au-delà des éclairages l’entreprenariat culturel, la formation et sur les enjeux transversaux et spéciÕques l’accompagnement des créateurs, aux industries culturelles et créatives l’intégration des ICC dans les stratégies de étudiées dans la première édition, trois développement des territoires et le nouveautés majeures : rapprochement avec les écosystèmes de l’innovation technologique sont autant de e leviers à renforcer pour maintenir et faire • Il élargit son périmètre à une 10 industrie : la publicité et la communication, force croître la France culturelle et créative dans économique reconnue à l’échelle mondiale, un contexte international tendu. qui irrigue de nombreux secteurs tels que A travers ses résultats et analyses enrichies l’audiovisuel ou la presse, mais aussi par le regard des acteurs de la culture et de les métiers du design et l’innovation la création, ce second panorama dessine les numérique. contours subtils des équilibres économiques et sociaux qui sous-tendent la vitalité et la pérennité de la France créative. Création sous tension 5
Qu’est-ce que le Panorama de l’économie de la culture et de la création ? Le Panorama de l’économie de la culture et de la création EY-France Créative réalise une estimation de la valeur portée par les marchés Õnaux des Industries Culturelles et Créatives (ICC) en France, c’est-à-dire les ventes enregistrées et les effectifs employés par les acteurs situés au bout de la chaîne de valeur de 10 industries culturelles et créatives : Les arts visuels La radio La musique Le jeu vidéo Le spectacle vivant Le livre Le cinéma La presse La télévision La publicité et la communication e 6 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Le coeur de l’étude porte sur les revenus des marchés Õnaux Les comparaisons entre cette édition et le panorama paru (marchés de grande consommation et marchés d’entreprises) en octobre 2013 ont été réalisées pro forma, c’est-à-dire en des différentes Õlières culturelles et créatives. Ainsi, quatre reprenant intégralement et rétroactivement de nouveaux grandes sources de revenus et emplois sont analysées secteurs et indicateurs. Des analyses transversales sur : • Les revenus et emplois issus directement de marchés de des facteurs de croissance ou de crise, ainsi que quelques consommation (ou « BtoC ») ; illustrations de la diversité des activités culturelles et créatives en France, y ont également été ajoutées, telles que : • L es revenus et emplois visant des entreprises • Les tendances majeures du secteur (numérique, (ou « BtoB ») ; internationalisation, Õnancement, pratiques culturelles), • Les subventions qui lorsqu’elles existent constituent une mais aussi de chaque sous-secteur ; source directe de recettes et d’emplois ; • Des portraits de l’économie culturelle sur les territoires, • Les revenus et emplois dits « connexes », provenant au travers de focus territoriaux et d’ateliers de travail des matériels électroniques dédiés à la consommation avec des représentants de l’ensemble des ICC ; culturelle. • Une analyse de la diversité des métiers au sein des industries culturelles et de ce qui fait leur spéciÕcité. Estimation des revenus des distributeurs et diffuseurs  l’instar des études de Õlières classiques ou des études de contenus culturels et créatifs économiques, le Panorama présente deux niveaux d’impact des industries culturelles et créatives : les impacts « directs » et « connexes » : Marchés de Marchés de Subventions • Par impacts « directs », on entend toute la valeur biens et services biens et services et dépenses culturels B2C culturels B2B publiques économique et les emplois portés par les acteurs directement producteurs de biens et services culturels et Revenus connexes imputables à la consommation créatifs. Ces impacts sont appelés directs car ils relèvent de biens culturels de l’activité centrale des ICC, allant de la production (vente de tablettes, téléviseurs, smartphones, PC...) intellectuelle de l’œuvre à sa distribution, et sont souvent La déÕnition d’emploi choisie ici regroupe, selon les recensés comme tels par les Õlières ou organisations qui déÕnitions de l’INSEE et d’Audiens, les emplois permanents les représentent. • Les impacts « connexes » regroupent (CDD de droit commun et CDI), les interprètes et techniciens : du spectacle en CDD d’usage (incluant le statut d’intermittent Les effets indirects : les revenus des fournisseurs de du spectacle relevant des annexes 8 et 10 de l’Assurance biens et services pour le compte des producteurs chômage) ainsi que les créateurs. culturels et de création, ainsi que les emplois nécessaires Ces données sont présentées verticalement (par secteur), à la réalisation de ces prestations, comme la vente de dans la totalité de leur périmètre. Pour l’estimation totale des matériels et équipements, la sous-traitance ou la presse ICC, lorsque certaines activités pouvaient être comptabilisées spécialisée. dans plusieurs sous-secteurs, elles ont été dédoublées. Elles Les effets induits : les dépenses des personnes portent très majoritairement sur l’année 2013 et sont issues directement ou indirectement concernées par l’activité de plus de 300 sources, recueillies et analysées grâce à des sous-Õlières. Ce sont les impacts du tourisme l’appui des partenaires de France Créative, qui ont par ailleurs générés par les festivals et autres représentations qui réalisé une validation permanente de la méthode et des ont été pris en compte dans les effets connexes en résultats. particulier du spectacle vivant. Création sous tension 7
Chiffres clés • Les revenus de l’économie de la culture et de la création ont représenté 83,6 milliards d’euros en 2013, dont 72,7 milliards de revenus directs. • Les secteurs des arts visuels, de la publicité et de la télévision représentent Revenus près de 50 milliards d’euros, soit 59% du total des ICC. 83,6 Mds € • L’évolution des revenus entre 2011 et 2013 a été légèrement supérieure à celle du PIB de la France sur la même période, avec une augmentation dont de 1,2% de l’ensemble des revenus, contre une croissance de 0,9% du PIB 72,7 Mds € sur la période. de revenus directs • Les revenus directs représentent 87% du total des revenus de la Õlière des ICC. • Â la Õn de l’année 2013, l’économie de la culture et de la création employait 1,3 million de personnes. • Les arts visuels, la musique et le spectacle vivant sont les 3 principaux employeurs, avec 64% du total des effectifs. • Les effectifs directs des ICC ont augmenté de 1,5% sur la période, quand le 1,3 million total de l’emploi en France n’évoluait que de 0,2. d’emplois • 96% des emplois sont directs, la production de matériels électroniques (emplois connexes) étant largement délocalisée. • Quatre secteurs ont vu leurs revenus directs augmenter entre 2011 et 2013 : les arts visuels (#8), la musique (#3), le spectacle vivant (#3) et dans une moindre mesure la publicité (#1). • La télévision (#6), les arts visuels (#3), la musique (#3) et le En hausse spectacle vivant (#2) sont les secteurs qui ont le plus augmenté leurs effectifs directs sur la période. • Les secteurs du cinéma (-1), de la presse (-6), de la télévision (-4) et du livre (-3) ont enregistré des baisses signiÕcatives de leurs revenus directs sur cette période. • En termes d’emplois, l’industrie du livre (-10), de la presse (-8) et de la En baisse radio (-4) ont vu leurs effectifs directs diminuer, principalement en raison de pertes d’emplois dans les Õlières de distribution physique. ee 8 8 22 P Paanornoraama de l’ma de l’écéconomie de la cultonomie de la culturure ee ett de la cr de la crééaation en Ftion en Frrancancee
Revenus Source : Panorama de l’économie de la culture et de la création en France, EY, 2015 Évolution 2011-2013 Répartition des revenus par secteur en 2013 Connexe En milliards d’euros (total dédoublonné) Direct 83,6 Mds € +1,2% 21,4 1 10,9 Mds € +8,4% 14,4 12,7 11,3 72,7 Mds € +0,2% 2,5 0,8 20,4 7,9 7,9 14,4 2,6 1,3 2013 10,2 10,5 5,6 4,6 3,9 5,3 6,6 1 1,6 1 1,6* 4,6 3 2,9 0,3* 1,4* Arts Publicité et Télévision Presse Musique Spectacle Livre Jeu Cinéma Radio visuels communication vivant vidéo Certains revenus sont comptabilisés dans plusieurs secteurs : la somme de chaque secteur est donc supérieure au total consolidé et dédoublonné. Emplois Source : Panorama de l’économie de la culture et de la création en France, EY, 2015 Évolution 2011-2013 Répartition des emplois par secteur en 2013 Connexe En milliers d’emplois (total dédoublonné) Direct 1,3 M +1,3% 313,8 9,8 0,05 M -4,9% 241,8 7,1 235,2 1,25 M +1,5% 142,3 304 7,5 127,6 110,6 105,5 234,7 235,2 3,1 3,9 74,3 134,8 10,2 2013 127,6 107,5 101,6 25,1 17,1 64,1 5,5 1,1 19,6 16,0 Arts Musique Spectacle Télévision Publicité et Presse Cinéma Livre Jeu Radio visuels vivant communication vidéo Certains emplois sont comptabilisés dans plusieurs secteurs : la somme de chaque secteur est donc supérieure au total consolidé et dédoublonné. Les revenus et les emplois directs des Õlières culturelles correspondent au cœur de l’économie créative (activités de création, de production et de diffusion de contenus culturels). Ce sont donc principalement les évolutions de ce cœur créatif (en revenus et en emplois) qui sont commentées avec le plus d’attention dans ce rapport. * arrondi CrCrééation sation sous tous teension nsion 99
L’économie de la culture et de la création en 2013 Entre 2011 et 2013, l’économie culturelle s’est mieux portée que l’économie nationale, avec une augmentation de 1,2 de l’ensemble des revenus (alors que le PIB a crû de 0,9 sur la période) et des emplois directs de +1,5 (contre 0,2 pour la moyenne nationale). Une bonne santé économique qui s’explique par un appétit culturel des Français toujours renouvelé et par la bonne tenue des exportations. Le recul du soutien public sur la période la plus récente peut remettre en question cependant la place de la culture dans les territoires.
L’économie de la culture et de la création en 2013 Des dynamiques économiques extrêmement variées L’économie culturelle se porte mieux que l’économie nationale L’augmentation des revenus totaux des ICC entre 2011 et 2013 (+1,2, alors que le PIB a crû de 0,9 sur la période1 ), masque des dynamiques économiques très variées. La considération des revenus directs permet de prendre en compte les évolutions qui ont marqué le « cœur » des industries culturelles (pour le détail de l’évolution des revenus connexes se reporter aux études sectorielles détaillées). Une synthèse des analyses du rapport permet de dessiner quatre grandes tendances : • Des secteurs en croissance (revenus directs), comme • De s secteurs en relative stagnation, qui subissent un les arts visuels (+8), le spectacle vivant (+3), ralentissement de l’ensemble de leurs revenus, dans la musique (+3) une période de transition et d’évolution des modes de . • Un secteur qui entame une transition vers une production et de consommation (0 pour la radio et +1 pour la publicité par exemple) croissance générale : malgré une diminution des . revenus directs (-6), le jeu vidéo est porté par • De s secteurs menacés par la forte chute de leurs la croissance des marchés connexes grâce au revenus, qui sont frappés par des évolutions des renouvellement de génération des consoles (qui modes de consommation, comme le cinéma (-9), explique la croissance globale du secteur de 6,6) le livre (-3), la presse (-6), la télévision (-4) mais et par une croissance de la consommation de jeux également par la baisse des revenus publicitaires mobiles (tablettes et smartphones) (-17 sur la période pour la presse). . Évolution 2011-2013 des revenus directs des ICC Radio 0% Jeu vidéo -6% Cinéma -9% Livre -3% Musique 3% Spectacle vivant 3% Presse -6% Télévision -4% Publicité 1% Arts visuels 8% Total 0,2% Source : Panorama de l’économie de la culture et de la création en France, EY, 2015 1 INSEE, en prix courants e 12 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Une résilience des effectifs, malgré de nombreuses crises Malgré des cycles économiques différents, l’emploi dans • Les plus gros employeurs des ICC, dont les arts visuels, l’économie culturelle continue de croître à un rythme la musique et le spectacle vivant, sont aussi parmi supérieur à la croissance de l’emploi en France sur la les plus dynamiques économiquement ; entre 2011 même période (+0,2). Entre 2011 et 2013, les emplois et 2013 ils afÕchent une forte croissance de leurs directs ont ainsi connu une hausse de 1,5 (pour le effectifs directs (+3 pour les arts visuels, +3 pour la détail de l’évolution des emplois connexes, se reporter musique, + 2 pour le spectacle vivant). aux analyses sectorielles). Cette résilience s’explique • La baisse des revenus et des emplois connexes ne se par plusieurs facteurs propres à la structure de l’emploi traduit pas par des pertes d’emplois signiÕcatives, la culturel : très grande majorité des équipements électroniques • La t endance générale montre une croissance, inclus dans les revenus et emplois connexes n’étant pas constante depuis 20 ans, des emplois culturels qui fabriqués en France. résistent relativement mieux aux cycles économiques négatifs : entre 1991 et 2011 les effectifs des professions culturelles avaient augmenté de 50 (contre 16 pour l’ensemble des professions). Évolution 2011-2013 des emplois directs des ICC Radio -4% Jeu vidéo -3% Cinéma 0% Livre -10% Musique 3% Spectacle vivant 2% Presse -8% Télévision 6% Publicité 1% Arts visuels 3% Total 1,5% 2 INSEE, Évolution 2011-2013 de l’emploi salarié et non-salarié en France Source : Panorama de l’économie de la culture en France, EY, 2015 métropolitaine Création sous tension 13
L’économie de la culture et de la création en 2013 Les offres numériques sont encore loin de compenser la chute des revenus issus des circuits traditionnels L’arrivée d’acteurs numériques dans pratiques agressives de tariÕcation (Google, Apple, réseaux sociaux). la quasi-totalité des secteurs des frais de port, les librairies sont La question de la répartition de (Amazon pour le livre, Deezer et particulièrement fragilisées et ont la valeur est d’ailleurs mise en avant Spotify pour le streaming musical, vu leurs emplois diminuer de 2 par le programme Marché Unique NetÖix pour la vidéo, par exemple) sur la période. Numérique de la Commission a ouvert au consommateur l’accès • L ’entrée des « Gafa » (Google, européenne présenté en mai 2015. à un catalogue élargi de biens Apple, Facebook et Amazon, Ces plateformes principalement culturels, via des politiques auxquels peut s’ajouter le « N » extra-européennes qui mettent à de tariÕcation particulièrement de NetÖix) a généré des tensions disposition des contenus créatifs attractives. dans les circuits traditionnels disposent d’un poids économique Si ces offres apparaissent de Õnancement de la création. considérable grâce à une force comme une aubaine pour les Ces tensions ont ouvert une de diffusion inégalée. L’enjeu est consommateurs, elles engendrent brèche dans les circuits de alors de trouver le juste équilibre aussi plusieurs « effets ciseaux » qui protection et de rémunération des entre ces acteurs et ceux qui fragilisent les économies culturelles auteurs, actuellement en débat fournissent les oeuvres et : contenus qui font une grande • Une chut e de certains marchés au niveau européen autour de partie de leur attrait pour le public. physiques : par exemple, le marché l’harmonisation paneuropéenne du DVD a ainsi perdu 53 de sa des droits de propriété intellectuelle. 3 valeur entre 2004 et 2013 . Dans le secteur du livre, les nouveaux • Mais l’enjeu principal reste la acteurs de la distribution entrent répartition de la valeur entre en concurrence directe avec les acteurs traditionnels, producteurs circuits traditionnels de vente de contenus créatifs et que sont les librairies : face à des intermédiaires dits « techniques » 3 Les dossiers du CNC n°330, Bilan 2013 e 14 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
L’économie de la culture et de la création en 2013 Quatre forces motrices des ICC L’appétit culturel des Français toujours au rendez-vous Tous secteurs confondus, malgré le Loin de reÖéter un recul des Si les Français consomment toujours développement d’offres concurrentes pratiques culturelles, cette baisse autant, ils dépensent moins en (légales ou non), la bonne résistance s’explique par deux grandes valeur et dépensent différemment. globale des secteurs repose sur un tendances Les pratiques culturelles restent : public toujours Õdèle et friand de • Un changement dans la structure néanmoins fortement ancrées dans contenus culturels. Cette appétence de consommation des ménages, la vie quotidienne. Relativement à la est particulièrement marquée pour le avec un recours plus important moyenne européenne, les Français spectacle vivant, porté notamment aux contenus dématérialisés entre sont très amateurs de biens et 8 par le dynamisme de l’économie 2011 et 2013, entraînant la chute services culturels , en particulier festivalière (avec une augmentation des dépenses allouées à la presse de contenus audiovisuels (85 des de 19 du nombre de spectateurs papier (-7), aux DVD (-26) et Français ont regardé au moins une 4 payants entre 2008 et 2012 ) et aux CD (-11); fois un contenu ou un programme pour les musées (en croissance de 2 audiovisuel lors des 12 derniers 5 • Un ralentissement de la hausse des mois, soit 13 points au-dessus de par an depuis 2008 ) notamment. Si les pratiques culturelles restent prix des biens et services culturels, la moyenne européenne), de livres 6 entraînant la diminution du poids (73 contre 68) et de spectacles tendanciellement stables , les de la culture dans les dépenses des vivants (25 des Français ont assisté ménages ont tendance à consommer ménages7 à au moins une représentation de moins en valeur, ce qui se traduit par (entre 1997 et 2013 le une diminution des dépenses des prix des biens et services culturels danse, de ballet ou d’opéra lors des ménages de 4 entre 2011 et 2013. a augmenté de 1,3 alors que les 12 derniers mois contre 18 des prix dans la totalité de l’économie européens seulement). 50 de la ont augmenté de 5,3 sur la population française joue également 9 période). régulièrement aux jeux vidéo . « Êtes-vous/avez-vous au moins 1 fois, au cours des 12 derniers mois… » Regardé un contenu audiovisuel 72% France 85% UE28 Lu un livre 68% 73% Allé(e) au cinéma 52% 63% Visité un monument historique 52% 54% Allé(e) au musée 37% 39% Assisté à un concert 35% 33% Visité une bibliothèque publique 31% 33% Allé(e) au théâtre 28% 21% 4 Estimation sur un échantillon de 98 festivals – CNV Info n°34 – janvier 2014 Allé(e) à l'opéra/vu un ballet 18% 5 Ministère de la Culture et de la Communication 25% 6 Statistiques de la Culture – Chiffres Clés - 2015 Source : Commission européenne, 2013 7 ibid 8 Cultural Access and Participation, Special Eurobarometer 399, European Commission 9 SNJV, 2014 Création sous tension 15
L’économie de la culture et de la création en 2013 Culture et attractivité touristique La France est la première destination Les retombées indirectes, comprises touristique mondiale, avec 84 comme les dépenses touristiques millions de visiteurs internationaux diverses (shopping, alimentation, en 201410. Cette attractivité est le restauration) issues d’un séjour à fruit de la richesse du patrimoine dimension culturelle, sont quant français, de la diversité de l’offre à elles estimées à 32,5 milliards touristique et de la visibilité de ses d’euros. Le secteur des arts visuels attractions culturelles et de loisirs. représente 86 de ces retombées Avec 38 sites classés au Patrimoine indirectes. mondial de l’humanité par l’UNESCO, L’organisation d’événements culturels 8 000 musées, plus de 2 000 à forte visibilité (comme les festivals festivals musicaux, et d’innombrables de musique ou les biennales) sont événements du spectacle vivant, des vecteurs de notoriété importants d’arts visuels, et de cinéma, il est peu pour les territoires qui les accueillent, surprenant que 56 des touristes les plaçant sous les projecteurs perçoivent la France comme une : destination 11 Bourges, Carhaix, Marciac sont autant « riche culturellement » . d’exemples de localités qui ont gagné L’économie de la culture est un une visibilité médiatique et touristique élément déclencheur dans le choix grâce à de prestigieux événements de la France comme destination culturels, devenus internationaux. touristique : 35 des touristes La fréquentation festivalière se traduit étrangers déclarant venir séjourner en retombées économiques directes : en France principalement pour le en 2013, l’ensemble des retombées 12 tourisme culturel . Les impacts touristiques dues au spectacle vivant directs des ICC sur le tourisme sont au sens large est estimé à plus de 14 estimés en 2013 à 2,327 milliards 1,3 milliard d’euros , correspondant d’euros, sous forme de billetterie aux dépenses d’hôtellerie, de 13 (musées, spectacles…) . restauration et d’activités de loisirs réalisées sur le territoire. Évaluation des retombées économiques du tourisme en France en 2013 En milliards d’euros Retombées Musique Cinéma indirectes 6% 0,005% 32,532 Mds€ Spectacle vivant Livres 2% 6% Arts visuels Retombées 86% directes 2,327 Mds€ Source : Ministère de la Culture et de la Communication, 2015, consolidation EY 2015 10 Enquête Annuelle des Visiteurs 12 Memento du Tourisme, 14 Estimation EY à partir des venant de l’étranger, INSEE, 2015 édition 2014, DGE des données de l’INSEE et 11 Analyse de l’image touristique 13 Estimation EY à partir des de la Direction Générale des de la France et de son Comptes Satellites du Tourisme Entreprises positionnement à l’étranger : (DGE 2013) et de l’Enquête EVE Synthèse – Ipsos Public Affairs/ (INSEE, 2013) Maison de la France, janvier 2007 e 16 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
L’économie de la culture et de la création en 2013 Recul du soutien public Le soutien public aux activités culturelles peut prendre Cette baisse représente un risque, car le soutien des plusieurs formes : collectivités territoriales est fondamental pour assurer • Le Õnancement, via des subventions directes à la une représentation des industries créatives et culturelles création (la réglementation déÕnissant les règles en France, via des politiques culturelles de proximité de l’exception culturelle, les cadres juridiques et permettant de répondre aux besoins et aux attentes des populations institutionnels) : ; • L ’exercice d’une mission de service public (l’acteur • 58 des dépenses des collectivités territoriales 15 sont consacrées au soutien à l’art et aux activités public en tant qu’opérateur culturel) . culturelles (création et diffusion d’œuvres artistiques, Le total des concours Õnanciers de l’État (y compris des enseignement, animation culturelle), dont 85 en crédits du ministère de la Culture et de la Communication dépenses de fonctionnement, irriguant ainsi les présentés ci-dessous) est estimé en 2012 à 13,9 milliards réseaux locaux de création et de consommation 16 18 d’euros . Ces dépenses se répartissent principalement culturelles (théâtres, salles de spectacle…) . entre l’audiovisuel (5 Mds €), le patrimoine • L es collectivités sont également garantes de la (1 Md €) et la presse (0,8 Md €). Ce budget inclut conservation et de la diffusion des patrimoines également 2,1 milliards d’euros de soutien à l’éducation : 39 artistique et culturelle à l’école. des dépenses des collectivités sont ainsi allouées à l’entretien et au fonctionnement des musées, archives, bibliothèques et médiathèques À ce soutien de l’État s’ajoute l’intervention des différents . échelons des collectivités territoriales, estimée en 2012 à • L es dépenses des collectivités sont enÕn portées par 17 7,5 milliards d’euros. Ces dépenses ont été dynamiques, l’échelon le plus en augmentation de 7,8 entre 2010 et 2012, mais ont « local » : en 2012 les communes et vu une forte régression pour la première fois en trente communautés de communes portaient près de 80 ans, en 2013 et 2014. des dépenses culturelles des collectivités locales, en Õnançant les équipements de proximité (bibliothèques, conservatoires, musées…). L’impact déstabilisateur de cette régression des dépenses des collectivités locales s’accompagne d’une baisse tendancielle conséquente des dépenses culturelles de l’État. Entre 2010 et 2013 en moyenne, cette baisse était égale à 1,6. Entre 2012 et 2013, elle s’est élevée à 4. Évolution des dépenses culturelles de l’État* en millions d’euros -1,6% TCAM 4 227 4 261 4 121 3 966 15 Pour un renouveau des politiques publiques de la culture, Conseil Économique Social et Environnemental, 2014 16 L’apport de la culture à l’économie en France, Décembre 2013, Rapport IGF - IGAC 17 Dépenses des communes, groupements de communes, départements et régions pour le soutien à l’expression culturelle, la conservation et la diffusion 2010 2011 2012 2013 des patrimoines, l’action culturelle, les services communs ainsi que les dépenses diverses. Source : ministère de la Culture et de la Communication, 2015 18 Les dépenses culturelles des collectivités locales en TCAM : taux de croissance annuel moyen 2010, ministère de la Culture et de la Communication, 2014 * Mission Culture et Mission médias, livres et industries culturelles et programme recherche culturelle et culture scientiÕque de la Mission Recherche et Enseignement supérieur Création sous tension 17
L’économie de la culture et de la création en 2013 Culture « Made in France » Le Panorama 2015 conÕrme le rôle de vitrine et de • De s « marques » internationales, qui s’exportent à rayonnement international des activités et industries l’étranger via l’établissement d’antennes de grands culturelles. Cette visibilité repose sur : établissements culturels français, le Louvre à Abu • 2,7 milliar ds d’euros d’exportations de biens culturels Dhabi étant un des exemples les plus emblématiques. français en 2013, soit 3,2 des revenus des ICC. • L es entreprises du jeu vidéo évoluent sur un Les ICC les plus exportatrices sont le jeu vidéo marché international par nature puisque la France (940 millions d’euros, 21 des revenus secteur), le livre ne représente que 5 du marché mondial. Leurs (689 millions d’euros, soit 12 des revenus de la Õlière) productions se destinent donc à plus de 80 à l’export. et la presse avec 367 millions d’euros en 2014. La très forte visibilité des créations vidéoludiques • Une visibilité internationale, grâce au patrimoine françaises à l’international en fait leur renommée historique et sa mise en valeur par les territoires (par depuis plus de 40 ans. exemple la ville de Saint-Étienne fait partie du réseau L’ensemble de ces réalisations est un des atouts de des 11 villes design UNESCO) se traduisant par des la France à l’international et permet au pays de jouer la retombées économiques indirectes estimées à carte d’une véritable « diplomatie culturelle ». Au-delà de 32,5 milliards d’euros en 2013. la diffusion des biens et des savoir-faire culturels français, • De s savoir-faire créatifs reconnus et recherchés à ce « soft power » à la française repose sur des relais l’international (les développeurs dans l’industrie du jeu d’inÖuence à l’international alimentés par la présence de la vidéo, les « tourneurs » et organisateurs d’exposition culture française à l’étranger, via l’organisation d’animations dans les arts visuels, ou bien encore la notoriété des ou de festivals culturels (par exemple le festival French artistes et équipes artistiques françaises partout dans Made à Hong Kong). En effet, avec 96 Instituts Français et le monde…). plus de 900 Alliances françaises, le réseau culturel français 19 est le premier réseau d’inÖuence culturelle au monde . Laure Kaltenbach Directrice générale du Forum d’Avignon Made in Culture Il semble révolu le temps où accoler culture culturels et créatifs qui diffusent leurs idées au-delà et économie était tabou et synonyme d’une culture de leurs propres secteurs. Les passerelles - choisies réduite à sa seule dimension Õnancière. ou subies - avec le numérique sont déjà bien La triple nature de la culture - artistique, structurées. Reste à architecturer une stratégie économique et sociale - nous invite à penser le rôle française du Made in Culture incluant la culture et de la Õlière culturelle et créative sous un jour la Õlière créative dans les priorités audacieux. Les enjeux sont multiples : intégrer gouvernementales, associant initiatives et l’ensemble des acteurs de la Õlière (voire y inclure investissements publics et privés, protégeant le tourisme, le luxe et la gastronomie) pour structurer les libertés fondamentales et données personnelles les enseignements, faire vivre et revivre les métiers, des citoyens et annonciatrice d’un nouveau attirer les talents et les visiteurs mais aussi faire modèle social. Tout le reste ne sera – pour notre émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs plus grand plaisir – que littérature. 19 Site internet de l’institut Français e 18 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
L’économie de la culture et de la création en 2013 Si les industries culturelles et créatives en France Ce dispositif a été récemment renforcé par la création résistent bien au contexte économique défavorable et d’un fonds d’investissement au Québec de 15 millions présentent de nombreux atouts, elles ne doivent pas d’euros dans les entreprises du secteur. rester sur leurs acquis. La France doit être combative Autre exemple : la presse écrite française, qui cherche face à une concurrence internationale toujours plus à renforcer sa présence en Afrique francophone aÕn intense. Par exemple, dans le domaine du jeu vidéo, la de capter l’intérêt naissant de la classe moyenne concurrence est particulièrement forte en provenance 20 des pays du « Nouveau Monde », en particulier du estimée à 32 millions de personnes ). Le lancement Canada. Au Québec, le gouvernement propose depuis 15 en janvier 2015 du Monde Afrique en est la parfaite ans un abattement Õscal de 37,5 pour les développeurs illustration. EnÕn, l’internationalisation des ICC présente de jeux vidéo, qui s’est traduit par une augmentation de un enjeu particulièrement important dans le secteur l’emploi de 33 entre 2008 et 2010. de l’audiovisuel : ainsi, le nombre d’abonnés de Canal + 21 Afrique a le potentiel de doubler d’ici à 2017 . Part des exportations sur l’ensemble des revenus ICC en 2013 En millions d’euros 249 2% 367 Exports Autres revenus 3% 251 3% 689 940 12% 165 21% 4% Télévision Presse Musique Livre Jeu Vidéo Cinéma 20 EY’s attractiveness survey Africa 2015 21 Étude Natixis, Source : Panorama de l’économie de la culture et de la création en France, EY, 2015 20/11/2014 Création sous tension 19
Dix secteurs de l’économie de la culture et de la création à la loupe Arts visuels Musique Spectacle vivant Cinéma Télévision Radio Jeu Vidéo Livre Presse Publicité et communication
Arts visuels Arts visuels Une vitrine de la France à l’international Valeur économique Évolution Revenus 2011-2013 2013 Revenus des auteurs des arts visuels*, artisans et ouvriers d'art +4 5 203 M€ Activités des architectes +9 7 159 M€ Activités de design +17 2 214 M€ 21,4 Activités photographiques -2 1 173 M€ Mds € Marchands d'art +13 2 712 M€ Recettes des musées (2012) +3 469 M€ Dépenses de l’État et des collectivités locales pour les arts visuels +13 1 342 M€ Impression 3D (2012) NA 81 M€ Revenus directs +8 20 353 M€ Ventes de matériel de photographie professionnel +3 397 M€ Évolution revenus Ventes de matériel de dessin et beaux-arts -4 29 M€ 2011-2013 Activités d'organisation de foires et expositions d'art +6 123 M€ +8% Livres beaux-arts et bandes dessinées +4 329 M€ Presse arts visuels -18 163 M€ Copie privée (2012) -35 5 M€ Revenus connexes -1 1 046 M€ TOTAL REVENUS +8% 21 399 M€ e 22 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2013 2013 Auteurs des arts visuels*, artisans et ouvriers d'art (2012) +3 73 492 Architectes -0,3 29 831 Professionnels des arts graphiques, de la mode et de la décoration +8 105 633 313 808 (2012) emplois Emplois dans les musées +5 20 129 Emplois des marchands d'arts -1 51 920 Emplois liés à l'impression 3D NA 83 Artisans et ouvriers d’art (2012) -1 22 905 Emplois directs +3,3 303 993 Distribution d'équipements photographiques (2012) +3 7 480 Organisation de foires et expositions d'art +6 484 Évolution emplois Livres beaux-arts et bandes dessinées* + 23 561 2011-2013 Presse arts visuels* -7 823 +3,3% Ventes de matériel de dessin et beaux-arts +3 467 Emplois connexes +3,1 9 815 TOTAL EMPLOIS +3,3% 313 808 * Auteurs des arts visuels (graphistes, peintres, sculpteurs, plasticiens, illustrateurs, dessinateurs, autres - céramique, dessin textile, gravure, vitrail, tapisserie, etc.) Sources : INSEE ; ADAGP ; CPGA ; SYMEV ; SNA ; Chambre des métiers et de l’artisanat ; Maison des artistes ; Ministère de la Culture et de la Communication Création sous tension 23
Arts visuels Les arts visuels et graphiques Une fréquentation record des Y^Ôje]fld]mjhdY[]\]hj]ea]j musées, vecteurs de rayonnement employeur culturel, malgré international de la France la crise de l’architecture et de Malgré leur part relativement modeste dans le la photographie revenu global du secteur (2,2) et dans l’emploi Avec plus de 300 000 emplois, les arts visuels (6,4), les musées jouent un rôle fondamental et graphiques restent leaders en termes d’emploi dans la diffusion et la démocratisation des œuvres culturel, avec un panel d’acteurs variés : artistes d’art. Ce rôle est reconnu et valorisé par le public, visuels, musées, photographes, industrie du ce dont témoigne la constante augmentation de design et architectes. Le chiffre d’affaires de la la fréquentation des musées (2 par an depuis plupart de ces métiers est en croissance, ce qui 2008). L’appétence des Français et des touristes soutient l’emploi, à l’exception de la photographie internationaux pour les musées a permis à trois qui a enregistré une baisse de 2 entre 2011 et institutions françaises d’apparaître dans le top 10 24 2013. Ce secteur a en effet été marqué par la mondial des musées les plus fréquentés : démocratisation de la photographie numérique le Louvre, le Centre Pompidou et le Musée d’Orsay. (et des appareils haut de gamme) et par l’essor Après le record de fréquentation des grands musées de l’offre de photos sur Internet. Les activités en parisiens (2012), ces derniers ont vu leurs 22 entrées légèrement diminuer en 2013 malgré crise au niveau européen (comme l’architecture ) des expositions temporaires phares (comme Dali maintiennent en France un haut niveau ou Roy Lichtenstein au Centre Pompidou). d’activité (+9) et ce, malgré la contraction de la commande publique et la diminution de la L’offre de musées continue par ailleurs de demande de construction de logements par les s’étoffer, avec l’ouverture sur la période 2014- promoteurs privés23. 2015 de deux nouvelles « attractions », la Fondation Louis Vuitton et le musée Picasso. La densité de l’offre culturelle repose sur un équilibre Õnancier qui peut néanmoins devenir instable. En effet, la baisse inédite des crédits culturels de l’État et des régions en 2013 et 2014 pose de nombreuses questions de soutenabilité budgétaire et de pérennité pour ces établissements pourtant centraux dans le rayonnement et l’animation des territoires, aussi bien pour les touristes que pour les populations locales. Évolution de la fréquentation des musées 2005-2013 En milliers d’entrées 63 531,3 59 527,5 61 613,9 Entrées gratuites 55 768,4 56 482,9 57 495,2 50 129,1 52 627,8 Entrées payantes 22 Creating Growth, Measuring cultural and creative 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 markets in the EU, EY, 2014 23 Ordre des architectes, Observatoire de la profession 2014 Source : Ministère de la Culture et de la Communication, 2015 24 The Art Newspaper, 2013 Visitors Figures e 24 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Une place incontournable Des métiers « early-adopters » des pour les marchés de l’art nouvelles technologies numériques Riche de son patrimoine artistique et de ses foires Les différents secteurs des arts visuels ont été à dimension internationale (Fiac, Art Paris, Paris très tôt confrontés aux nouvelles technologies Photo…), la France conforte sa position sur les numériques et les ont historiquement très vite e marchés internationaux en tant que 4 marché intégrées (photographie, presse...). mondial25 de l’art, et deuxième en Europe Les musées constituent un exemple (derrière le Royaume-Uni), avec 6 des parts du particulièrement fort de cette expérimentation de marché mondial (en valeur), et 19 des parts du pratiques innovantes, pour des institutions dont marché européen. Face à la concurrence de la le « mode de consommation des œuvres » était place londonienne et celle plus récente des pays resté le même depuis leur fondation. émergents, les vendeurs français doivent poursuivre leur ouverture à l’international, dans L’enrichissement de l’expérience du visiteur un secteur particulièrement soumis aux risques constitue le leitmotiv de ces innovations, via 26 de délocalisation . Dans ce contexte, le maintien l’utilisation de nouvelles technologies web et de la France au plus haut niveau repose sur la smartphones. Avec elles, on passe d’un modèle stabilité de l’environnement juridique et Õscal (par relativement passif à un modèle beaucoup plus opposition aux débats sur l’extension de l’ISF aux interactif qui tente de redéÕnir la relation avec œuvres d’art) et sur la capacité à proposer une le public. Les réseaux sociaux et les systèmes offre de services de qualité aÕn d’attirer les technologiques ont permis aux musées de fournir amateurs internationaux. des informations complémentaires en temps réel au visiteur. Des dispositifs numériques leur Un secteur transverse, offrent également la possibilité de bénéÕcier de dont les compétences sont nouvelles expériences, par exemple sur le site recherchées et mobilisées dans du Louvre, les visiteurs peuvent emprunter des d’autres ICC galeries virtuelles et admirer les chefs-d’œuvre directement sur Internet ou via l’application. La diversité des métiers au sein des arts visuels font la richesse du secteur. Ses savoir-faire sont recherchés dans de nombreuses autres industries, culturelles notamment, mais pas seulement. Ainsi, les métiers de la photographie sont particulièrement mobilisés dans le secteur de l’imprimé, de la presse, des livres et des magazines. D’autre part, le travail de l’image et des graphismes constitue un savoir-faire très recherché par les plateformes numériques (web design et visualisation de données). 25 TEFAF Art Market Report, 2014 26 Le marché de l’art contemporain, Rapport annuel 2013, ArtPrice Création sous tension 25
Arts visuels L’impression 3D, un pari pour l’avenir ? Secteur très modeste en 2013 (100 000 machines en 2012), pour une activité de 81 millions d’euros, l’impression 3D représente un pari intéressant pour les arts visuels, dans la mesure où elle peut être utilisée comme un nouvel outil de création artistique, mais aussi comme une opportunité de production d’œuvres à bas coût. Le marché est prometteur : le marché mondial de l’impression 3D est en pleine croissance actuellement avec une hausse de 62 entre 2013 et 2014, et devrait atteindre 27 3 milliards de dollars en 2018 . Une opportunité de marché certes, mais qui pose également la question de la menace du piratage des objets physiques via des reproductions non autorisées, appelant ainsi à entamer le dialogue autour de la rémunération des auteurs. 27 Global Industry Analysts (GIA), 3D Printing – A global strategic business report (2014) e 26 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Hubert Lacroix sse Su Directeur de la Fonderie Susse es v i h c r A © • Quel est votre métier, comment s’insère- • Quels sont les métiers de vos employés, t-il dans le secteur des arts plastiques et d]mjkhjgÔdk7 graphiques ? L’activité de fonderie d’art nécessite la e pratique de plusieurs métiers dont le haut Du début du XIX siècle jusqu’aux années 1950, les grands fondeurs jouaient un rôle niveau de maîtrise requis ne permet pas d’éditeur de sculptures. Certains comme la la polyvalence. Nous formons une équipe Fonderie Susse, publiaient un catalogue et d’artisans mouleurs, tireurs de cires, fondeurs, vendaient directement au public. Aujourd’hui, ciseleurs, patineurs. les fondeurs se cantonnent à une fonction Il n’existe pas d’école formant à une telle de praticien. L’artiste et son marchand sont diversité de métiers. L’école Boule donne les maîtres d’œuvre, ils conÕent au fondeur toutefois une base de connaissances un travail à façon. De diffuseur d’objets d’art, permettant de progresser rapidement vers une le fondeur est devenu producteur à façon maîtrise applicable en fonderie d’art. Deux de d’œuvres d’art. nos employés sont issus de l’école Boule. Économiquement, la position du fondeur d’art Par ailleurs, étant donné le nombre important français est fragilisée. Le fondeur fournit une de fonderies ayant fermé récemment, il nous prestation de main-d’œuvre qui supporte est souvent plus simple d’embaucher du difÕcilement la compétition avec nos voisins personnel expérimenté plutôt que de former européens. La main-d’œuvre à bas coût de des débutants. l’Europe élargie creuse des écarts de prix difÕcilement soutenables. • Qu’est-ce que l’arrivée du numérique a Récemment, deux dispositions Õscales ont changé dans vos métiers ? aggravé la situation : le crédit d’impôt métiers Aujourd’hui, les designers pratiquent d’art dont le plafond se situait à 66 000 € par fréquemment les outils informatiques de an, a été baissé à 30 000 € par an. Et depuis création en 3D. Le monde de la sculpture er le 1 janvier 2014, la TVA sur la production contemporaine suit la même évolution avec de bronzes originaux a été portée à 10 alors un certain retard dû au manque de moyens qu’elle se situait à 5,5 trois ans auparavant. des artistes et leur moindre maîtrise des outils Cette augmentation brutale est d’autant plus informatiques. surprenante qu’elle a été décidée en même Les fonderies d’art ne travaillant que très temps qu’une baisse à 5,5 de la TVA sur les marginalement avec le monde du design, le œuvres importées. Les artisans fondeurs, numérique est encore peu présent dans nos les lithographes, les graveurs et les artistes activités. français doivent donc supporter une TVA à un taux de 10, là où les importations d’œuvres Le numérique fait en revanche une avancée d’art supportent 5,5 et le commerce des sensible dans le domaine de l’agrandissement œuvres d’art 6 de sculptures. Nous sommes de plus en plus . Il est assez surprenant que les activités de souvent amenés à travailler en sous-traitance production d’œuvres d’art soient soumises avec des entreprises réalisant des scans et des à un effort de contribution plus élevé que impressions 3D. les activités marchandes ou les œuvres Il pèse toutefois une incertitude juridique sur importées. le caractère « original » de ces productions numériques qui ne sont pas de la main de l’auteur. Par ailleurs, la dématérialisation de l’œuvre risque de nous exposer encore plus au phénomène de délocalisation de la production. Création sous tension 27
Musique Musique À la recherche d’un second kgm^Ö]\Yfkd]live et les exportations Valeur économique Évolution CA 2013 2011-2013 Ventes de musique enregistrée -8 650 M€ Spectacle de musiques actuelles +10 1 219 M€ Spectacle de musique classique +14 1 401 M€ 8 Mds € Diffusion de musique (TV, radios, discothèques) -6 1 638 M€ Ventes à l’export +17 251 M€ Autres revenus des producteurs phonographiques -6 158 M€ et éditeurs de musique Revenus directs +2,8 5 317 M€ Marché des factures instrumentales et accessoires +9 615 M€ Vente de matériel audio +25 1 298 M€ Recettes de la presse musicale spécialisée -8 37 M€ Évolution revenus Droits d’auteur et droits voisins sur les marchés connexes +3 545 M€ 2011-2013 Contribution à la copie privée hors supports connectés -36 62 M€ +5,9% Revenus connexes +12,8 2 557 M€ TOTAL REVENUS +5,9% 7 874 M€ e 28 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2013 2013 Auteurs, compositeurs et interprètes de musique +8 99 650 Producteurs phonographiques et éditeurs de musique -17 12 287 Emplois dans le spectacle vivant +2 77 773 241 813 Emplois dans les établissements Õnancés par le ministère de la +1 8 597 emplois Culture et de la Communication et dans les collectivités territoriales Emplois dans les points de vente de musique enregistrée -10 2 597 Emplois dans les TV et dans les radios musicales 0 2 814 Emplois dans les discothèques *** 30 984 Emplois directs +2,9 234 702 Emplois dans la fabrication d'instruments de musique +10 1 779 Emplois dans la vente de matériel audio +25 4 970 Évolution emplois Emplois dans la presse spécialisée musicale -5 362 2011-2013 Emplois connexes +19,3 7 111 +3,3% TOTAL EMPLOIS +3,3% 241 813 Sources : Ministère de la Culture et de la Communication ; INSEE ; SNEP ; Sacem. Création sous tension 29
Musique Une offre de contenus musicaux variée et abondante qui repose sur un grand nombre de créateurs et d’interprètes Avec plus de 240 000 emplois générés en 2013, transformé. Désormais, le public a la possibilité e d’écouter une grande variété de titres d’artistes la musique est le 2 employeur des industries culturelles et créatives derrière les arts visuels. différents, à tout moment. Les supports Le secteur musical englobe la musique physiques constituent cependant encore 60 enregistrée, le spectacle vivant musical privé et des revenus de la musique enregistrée. public mais aussi les marchés connexes comme • L ’abondance de l’offre engendre une les appareils numériques. Ce sont ainsi 99 650 consommation accrue de titres à l’unité auteurs, compositeurs et interprètes, soit presque au détriment des albums. Ainsi, le nombre la moitié des emplois de la Õlière, et environ d’albums vendus a diminué de 21 en 5 ans, 78 000 emplois dans le spectacle vivant de alors que le nombre de titres vendus a explosé musiques actuelles qui soutiennent la richesse et sur cette même période avec une augmentation la variété de l’offre musicale française. 29 de plus de 62 . En 2014, 99 des Français écoutent de la • La musique live fédère toujours autant les musique, et 3 Français sur 4 déclarent ne pas Français autour d’une grande variété de 28 pouvoir s’en passer . Cet intérêt est nourri par festivals, concerts et comédies musicales. une offre abondante de musique enregistrée et de Ainsi, entre 2012 et 2013 le nombre de spectacles vivants musicaux : représentations de spectacles de variétés et • L ’arrivée d’Internet et la numérisation des de musiques actuelles a augmenté de 6. supports ont bouleversé les usages et Mais ce marché arrive à maturité. Sa croissance les modèles économiques de la musique ne sera probablement pas dans l’avenir aussi enregistrée. Le rapport à la musique a été dynamique que ces 10 dernières années. 28 MIDEM, Les Français et la musique, février 2014 29 SNEP, L’économie de la production musicale, 2013 e 30 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Embellie du marché de la musique en 2013 L’économie musicale afÕche en 2013 une croissance de 5,9, essentiellement portée par les revenus connexes des ventes de supports numériques (+25). Les marchés directs de la musique augmentent, quant à eux, de 2,8 grâce au spectacle vivant (musiques actuelles et classique). La musique enregistrée connaît, quant à elle, des années de stabilité, mais de fortes transformations sont à prévoir car le streaming est en train de remplacer le téléchargement dans les habitudes des consommateurs. Bonne tenue du spectacle vivant musical Répartition des festivals par thématique principale En 2013, le poids économique des spectacles de musique, (hors festivals de musique classique) toutes esthétiques confondues, est en nette croissance Toutes musiques (+12 par rapport à 2011) et s’élève à plus de 2,6 milliards et pluridisciplinaires 6% d’euros, soit le tiers de l’économie musicale. Musiques traditionnelles et du monde Chansons En effet, les spectacles vivants de musique sont toujours Jazz et musiques 11% très attractifs. Six Français sur dix assistent à un concert ou improvisées 30 27% un festival au moins une fois par an . La dématérialisation des supports ne semble pas décourager le public de vivre la musique en temps réel. Entre 2011 et 2012, l’activité des spectacles vivants musicaux a augmenté de 3 . Si les droits Emkaim]kYehdaÕ†]k d’auteur collectés lors des tournées ont diminué de 9,5 et électroniques en 2012, ceux des concerts symphoniques ont augmenté 22% Musiques actuelles de moitié (+48 sans distinction ) et les concerts de variétés et festivals 34% 31 ont connu une augmentation de 2 . Cependant après Source : CNV, Les festivals de musiques actuelles en France, une forte évolution entre 2005 et 2010, on constate une Évolutions 2008-2012 d’une constellation de la diversité tendance à la stagnation sur le marché du live qui est en train d’arriver à maturité et ne connaîtra probablement plus les croissances rapides des années antérieures. Hausse des revenus des producteurs de disque Évolution des revenus HT des producteurs de musique pour la première fois depuis 2002 enregistrée entre 2012 et 2013 : + 2,3% Alors que les revenus mondiaux des producteurs de Marché numérique Marché physique Droits voisins musique enregistrée ont Öéchi de 3,9 en 2013, ceux des producteurs français ont, pour la première fois depuis 2002, afÕché une croissance de 2,3 32 101 +9% 110 selon le SNEP. Les ventes de musique enregistrée physique ont quant à elles Öéchi de 16 entre 2011 et 2013, malgré la bonne tenue du répertoire francophone, qui s’élève à 60 363,7 +1% 367,4 des ventes de gros des producteurs de disque. Une nouvelle génération d’artistes a su séduire le public, de sorte que 17 des 20 meilleures ventes en France sont des albums 125 +0,6% 125,8 francophones. Pour la première fois depuis 2004, la meilleure vente d’albums dépasse le million d’exemplaires. 2012 2013 Ainsi, 2 albums ont été certiÕés « Double Diamant » Source : SNEP, 2014 (61 million) : Raz et Stromae et 4 albums ont été certiÕés « Diamant » (> 500 000 albums) : Johnny Hallyday, David Guetta, Daft Punk et Maître Gims. 30 MIDEM, Les Français et la musique, février 2014 31 Sacem, États des lieux du spectacle vivant en 2012 : Spectacle visant : l’atout numérique, avril 2013 32 SNEP Création sous tension 31
Musique La musique hexagonale séduit à l’étranger En 2013, le chiffre d’affaires de la Õlière musicale française (live et enregistrée) à l’export s’élève à 245 millions d’euros. Réels moteurs des exportations, la musique électronique « Made in France » ainsi que les grands classiques font du répertoire français le plus écouté au monde, après celui des Anglo-Saxons et des Américains. De plus, le groupe Universal Music détenu par la société française Vivendi reste en 2013 un des leaders mondiaux du marché de la musique. • Quelque s artistes français s’exportent très bien. En 2013, le single « Down the road » des quatre DJ de C2C a été certiÕé « Diamant », (plus de 500 000 singles vendus), Zaz a vendu à plus de 350 000 exemplaires son deuxième album Recto Verso (Sony Music France) à l’étranger, le quatuor Phoenix a exporté, quant à lui, plus de 200 000 albums, et sans surprise, le DJ français David Guetta a placé plus de 6 singles dans les meilleures ventes à l’export. • L es producteurs de spectacles de musiques actuelles contribuent également au rayonnement de la musique française, avec quelques tournées internationales très réussies, comme celle de Zaz par exemple. En revanche, leur chiffre d’affaires à l’export reste faible, à 27 millions d’euros en 2012, dont plus de 33 deux tiers réalisés en Europe . Marché numérique : un nouveau départ avec le streaming ? Structure du chiffre d’affaires numérique de ventes Avec une progression importante entre 2011 et 2013 de gros de musique enregistrée par pays en 2013 (+24), les ventes dématérialisées représentent plus Téléchargement Mobile Streaming d’un quart du marché de la musique enregistrée avec 170 millions d’euros. Le streaming (l’écoute en ligne États-Unis 77% 2% 21% sans téléchargement) est aujourd’hui le segment le plus dynamique du marché, et s’afÕrme comme un relais de Japon 75% 17% 8% croissance intéressant. Avec plus de deux millions de Français séduits par les formules d’abonnement proposées Royaume-Uni 79% 1% 20% par les plateformes en ligne (soit 500 000 de plus qu’en 2011) et 6 millions d’utilisateurs, les revenus du streaming Allemagne 81% 1% 18% légal représentent 44 des ventes de détail en 2013. Les différentes offres de streaming légal ont par ailleurs France 54% 5% 41% permis de détourner certains acteurs des pratiques de consommation illégale de contenus musicaux. Suède 6% 94% Pour autant, la bouffée d’oxygène apportée par le streaming Source : IFPI, 2014 légal à l’industrie musicale en France ne permet pas de compenser la chute des revenus issus de la vente physique de musique enregistrée et de retrouver le niveau de revenus générés dans les années 2000. 33 Irma, C2C, Zaz, Phoenix et Stromae champions 2013 de l’export, janvier 2014 e 32 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Catherine Cuny Directrice générale de Wagram Publishing ohas win C d © E • Quels sont la place et le rôle de l’éditeur • Comment fonctionne une maison d’édition dans la chaîne musicale ? musicale : nombre d’employés, diversité des Le métier d’éditeur reste encore à ce jour e†la]jk$\an]jkal†\]khjgÔdk&&&7 une activité méconnue. Son rôle est pourtant Le nombre d’employés dans une maison déterminant dans la carrière d’une œuvre et d’édition musicale est très variable selon sa de son créateur et ce, bien en amont dans la taille. 65 des sociétés d’édition musicale chaîne musicale. L’éditeur de musique met à la emploient 1 à 10 salariés, 23, 11 à 20 et disposition des créateurs les moyens humains 12 plus de 20. et Õnanciers sufÕsants pour que leurs œuvres Les métiers et proÕls sont très divers : soient connues de leur public. artistique, commercial, synchronisations, Après avoir repéré le talent du créateur, royalties, copyright, Õnance, juridique. l’éditeur accompagne ce dernier dans la création de son répertoire. La dimension À noter que 59 des effectifs sont des artistique du métier d’éditeur prend ici toute femmes. son ampleur. • Comment avez-vous intégré le numérique Le rôle de l’éditeur est également de dans vos métiers ? rechercher les moyens de faire connaître Le spectre de nos activités étant très large, les œuvres par l’intermédiaire d’un artiste- nous avons dû intégrer le numérique dans interprète (placement de texte et/ou musique), chacune de nos fonctions. Les réseaux d’un label, d’un producteur de spectacle, sociaux nous servent à faire la promotion et selon le proÕl de l’auteur (auteur-compositeur le marketing des œuvres de nos créateurs. interprète ou non). Il crée la stratégie qui Seul outil uniquement dédié aux éditeurs, permettra de mettre l’œuvre en valeur. la base de données BOEM est utilisée pour L’éditeur est également chargé de faire l’exploitation graphique de leurs textes. La fructiÕer l’œuvre en lui trouvant des vériÕcation de la répartition des droits se fait exploitations secondaires : synchronisations désormais via des outils de tracking et nous dans des Õlms publicitaires, œuvres avons adopté des outils de déréférencement audiovisuelles, exploitations graphiques des des sites illégaux de paroles. paroles en ligne. EnÕn, l’éditeur de musique protège les œuvres et veille à la bonne administration des redevances pour le compte des créateurs comme pour son propre compte. Il vériÕe les répartitions effectuées par la Sacem grâce à un suivi de l’exploitation des œuvres. Création sous tension 33
Spectacle vivant Spectacle vivant Mf]g^^j]\an]jkaÕ†]]lYf[j†] dans les territoires Valeur économique Évolution CA 2013 2011-2013 Production et arts du spectacle vivant +3 1 790 M€ Gestion des salles de spectacle -3 958 M€ Total revenus directs du secteur privé +1 2 748 M€ 7,9 Mds € Total revenus directs du secteur public +4 3 914 M€ Total revenus directs +3 6 662 M€* Retombées indirectes (consommations, hébergements, etc.) +8 1 319 M€ Revenus connexes +8,4 1 319 M€ TOTAL REVENUS +3,9% 7 981 M€ Évolution revenus 2011-2013 +3,9% Sources : Ministère de la Culture et de la Communication ; INSEE ; LOF ; Audiens. * arrondi e 34 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2013 2013 Emplois dans le spectacle vivant +2 224 373 Dont emplois dans le spectacle vivant subventionné et le secteur public +2 99 100 Auteurs et créateurs de contenus +6 10 827 235 200 Emplois directs +2,4 235 200 emplois TOTAL EMPLOIS +0,1% 235 200 Évolution emplois 2011-2013 +0,1% Création sous tension 35
Mf]Ym\a]f[]lgmbgmjkÔ\‡d]$ entretenue par une offre artistique riche et toujours renouvelée En 2012, les arts du spectacle représentaient 35 21 des dépenses de consommation culturelles , une part qui afÕche une croissance régulière, alors que la part du budget consacré aux arts du spectacle ne représentait que 12 du budget des ménages en 2000. Il s’agit également des seules dépenses culturelles qui n’ont pas enregistré de baisse depuis 2010. Elles ont connu une augmentation de 5,4 contre une baisse de 2 dans le secteur des livres et de la presse et de 3 dans celui des biens audiovisuels et multimédias (CD, Õlms…). Troisième industrie culturelle en Ce dynamisme repose sur un réseau termes d’emplois, le spectacle d’infrastructures d’accueil de représentations vivant dynamise les secteurs particulièrement dense au niveau national, avec notamment : connexes • P our le théâtre, 940 théâtres, dont36 : Le spectacle vivant, qui regroupe les arts de 5 théâtres nationaux (la Comédie-Française, la danse, le théâtre, les concerts et les arts le Théâtre la Colline, Odéon-Théâtre de du cirque est, avec 235 200 emplois, le troisième l’Europe, le Théâtre national de Chaillot et employeur culturel français. le Théâtre national de Strasbourg qui ont Les emplois du spectacle vivant, dont la plupart assuré 1 100 représentations qui ont attiré 34 plus de 590 000 spectateurs, soit une hausse sont intermittents (70 ), sont à majorité issus de 2 par rapport à la saison 2011-2012 ; du secteur privé (qui représente plus de 60 des emplois du secteur). Si le spectacle vivant 39 centres dramatiques et 70 scènes est en croissance, en termes de revenus et nationales, qui ont accueilli plus de 3 millions d’emplois, celle-ci est avant tout portée par les de spectateurs pour 5 200 représentations secteurs qui lui sont connexes, en particulier par programmées. Ce sont également 3 100 le secteur touristique. L’évolution des revenus représentations données lors de tournées en directs, en croissance entre 2011 et 2013, mais France et à l’étranger ; menacée sur les prochaines années en raison de • Pour la musique : 26 théâtres lyriques, la diminution des dépenses des collectivités et de 17 Zéniths, 79 scènes de musiques actuelles, l’État, fait apparaître un risque d’essoufÖement de 6 centres nationaux de création musicale l’activité de spectacle vivant elle-même, pouvant près de 150 ensembles musicaux et plusieurs également mettre en danger le dynamisme qu’elle milliers de festivals ; entraîne dans d’autres secteurs de l’économie. • P our la danse, 16 centres chorégraphiques nationaux et 10 centres de développement chorégraphique. 34 Audiens 35 Chiffres clés 2014, Statistiques de la Culture, ministère de la Culture 36 ibid e 36 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Un secteur tiré par l’économie festivalière Un atout pour le tourisme culturel Une étude menée par la Sacem, l’Irma et le CNV a répertorié et l’attractivité des territoires 1 972 festivals (déÕnis comme des représentations Le spectacle vivant constitue un élément déterminant périodiques avec une programmation dédiée à un genre ou à dans le choix des destinations touristiques en France. Ces 37 un thème) répandus sur toute la France en 2013 , dont 72 événements à dimension nationale, voire internationale de musiques actuelles, 16 de festivals pluridisciplinaires contribuent en effet fortement à l’attractivité d’un territoire. et 12 de festivals de musique classique, lyrique et Le tourisme culturel en général représente plus de 35 contemporaine. Ces festivals recouvrent de nombreux 40 des activités des visiteurs internationaux en France . genres, de musiques actuelles au théâtre, en passant par les Si les grandes attractions culturelles dopent l’attractivité arts de la rue. touristique des aires urbaines (principaux musées et L’économie festivalière irrigue l’ensemble des territoires, centres d’arts contemporains, monuments historiques...), avec plus de 90 des festivals implantés en province. On le spectacle vivant permet d’attirer les touristes vers estime que 62 festivals de musiques actuelles sont organisés des territoires plus enclavés mais présentant une offre en moyenne par région. touristique intéressante (tourisme vert par exemple), offrant ainsi l’occasion aux visiteurs de prolonger l’expérience Ces festivals mêlent une grande diversité de genres au-delà de l’activité culturelle initiale. artistiques. Volontairement ou involontairement, chaque région s’est spécialisée dans des genres musicaux Un soutien public vital pour garantir la e particuliers. Ainsi, les Pays de la Loire sont la 2 région pérennité du secteur et la diversité de la plus importante en termes de festivals de musiques l’offre culturelle ampliÕées, électroniques et actuelles, la région Rhône-Alpes est la 1re e région de festivals de chansons, et la 2 en termes Au cours de la période étudiée, les dépenses de l’État et 38 de jazz, blues et musiques improvisées . des collectivités locales en faveur du spectacle vivant sont 39 en légère croissance (+4). Mais depuis, l’effort Õnancier Une étude menée sur 20 festivals en Bretagne a conÕrmé la bonne santé de l’économie festivalière régionale : entre demandé aux administrations centrales et aux collectivités 2009 et 2012, les produits ont progressé de 18, les locales a entraîné une réduction du soutien Õnancier. La recettes propres (recettes de billetterie), de 27. baisse de ce soutien risque à terme de remettre en question Ces augmentations permettent de compenser la baisse des l’équilibre Õnancier, déjà fragile, du secteur, en particulier concours de l’État (-23 sur la période). au niveau des activités locales fortement dépendantes du concours public. Le « serrage de ceinture » imposé risque 50% des festivals sont concentrés dans 5 régions d’entraîner le développement d’une économie à deux vitesses, entre les petites productions et les leaders de secteurs. En 2013, si 60 des représentations ont compté Midi-Pyrénées moins de 200 entrées, les plus grandes salles (à plus de 96 1 500 entrées) ont représenté 58 de la billetterie et 46 de Île-de-France 180 la fréquentation. Cette tendance risque de s’accentuer dans Bretagne les années à venir. 106 La baisse du soutien public, parfois cumulée avec des difÕcultés Õnancières des structures, a un impact direct sur la diversité de l’offre de festivals : en 2014, 51 festivals ont Rhône-Alpes disparu et n’ont pas été compensés par les 44 créations. 165 PACA Ce solde négatif – qui peut être conjoncturel – démontre 151 un moindre renouvellement des festivals en France. Cette tendance négative reste à surveiller dans les années qui Source : ICNV, Sacem, Irma viennent41. 37 Sacem, Irma, CNV, La carte des festivals en France en 2013, avril 2014 38 Ibid 39 Indicateurs d’activités socio-économiques de 20 festivals bretons, étude 2009-2012, le collectif Fedds Bretagne, en partenariat avec le CNV 40 Memento du Tourisme, Édition 2014, DGE 41 S acem, Irma, CNV, La carte des festivals de France en 2014, avril 2015 Création sous tension 37
Spectacle vivant Céline Léger Danion d snar Directrice déléguée du Théâtre Gérard Philippe e an B Centre Dramatique National de Saint-Denis t © Gaë • Pouvez-vous nous présenter votre théâtre ? (jeu d’acteur, lumière, scénographie) avec des Le Théâtre Gérard Philipe (TGP), dirigé professionnels. par Jean Bellorini, est un des 39 centres Surtout, nous menons des actions au long dramatiques nationaux (CDN), il a donc des cours durant un an environ, pendant lesquelles missions de service public de création et nous nous attachons à la découverte intime production, et de développement de tous les de l’art, à l’émancipation personnelle des publics. C’est un choix historique et politique participants. Ces projets menés pendant un an fort d’implanter un CDN dans ce territoire, et environ concernent moins de personnes, mais qui nous oblige. les parcours personnels de chacun tout au long Notre projet est fondé notamment sur la de l’année sont très forts, et l’appropriation présence continue d’artistes, et l’imbrication du théâtre comme lieu, art, repère culturel complète entre création et actions artistiques et aventure humaine est impressionnante et et culturelles. durable. L’un des projets les plus symboliques à cet égard est la constitution d’une « troupe Le budget du TGP s’établit autour de 4,5 éphémère » avec des adolescents du territoire, millions d’euros, Õnancé à hauteur de 70 par mais également un travail au long cours avec des subventions publiques. les habitants du quartier du Franc-Moisin. • Quelles actions de médiation mettez-vous EnÕn, nous imaginons des projets qui en œuvre ? s’appuient sur d’autres médias pour découvrir Le rapport à l’art, au théâtre, est très le théâtre, par exemple un projet vidéo avec différent selon l’âge et la proximité sociale des jeunes porté par un réalisateur sur le et géographique des personnes. L’objectif thème de « Une saison au théâtre ». commun à nos actions est de permettre la Par ailleurs, nous avons choisi de créer chaque rencontre intime entre une personne et une année un spectacle pouvant être joué dans un œuvre. théâtre et en « décentralisation » dans des lieux Nous menons donc principalement quatre polyvalents : Un Õls de notre temps cette année, types d’actions. Cher Erik Satie l’année prochaine – mis en scène par Jean Bellorini et joué dans des maisons de D’abord, des actions courtes préparant la quartier puis à la Philharmonie de Paris. venue aux spectacles, notamment pour Chaque projet est adapté à l’environnement les scolaires. C’est un travail de médiation et ne rentre pas nécessairement « dans les mené en amont et répété toute la saison. bonnes cases » en termes de Õnancement La rencontre permet de donner des clés et d’indicateurs chiffrés de résultat, mais de lecture et de faciliter l’appropriation de une analyse sensible permet d’en mesurer l’œuvre. l’impact réel. Cela nous pousse à souhaiter Ensuite, toujours pour les jeunes et dans le une réÖexion de fond sur les modalités de cadre scolaire, des moments plus intenses, Õnancement et d’évaluation de ces actions, ramassés sur quelques jours : par exemple, qui prenne en compte les personnes et non grâce à un dispositif du Département, une uniquement les « typologies de public ». classe est immergée en condition de répétition d’un spectacle pour en découvrir les métiers e 38 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Jérôme Tréhorel Directeur général du festival des Vieilles Charrues © Olivier Ehouarne • Quel est l’impact de votre festival sur le • La culture et particulièrement votre festival territoire ? favorisent-ils plus qu’un autre secteur le Depuis les débuts, nous suivons ce que lien social pour contribuer à l’emploi des nous appelons une « politique de spirale » jeunes sur votre territoire ? en travaillant d’abord avec les fournisseurs Oui et c’est le sens même de l’esprit des locaux, puis par cercle concentrique le pays Vieilles Charrues. Notre objectif est d’être de Carhaix, le département et la région… rassembleur de générations. C’est pourquoi Par exemple le pain utilisé lors du festival est notre programmation éclectique touche le plus commandé aux boulangeries de Carhaix. grand nombre, plus jeunes et moins jeunes et Nous avons fait une étude d’impacts cette diversité se retrouve dans la composition économiques en 2011, en prenant en compte de l’équipe du festival. les retombées pour les entreprises locales. • Im]dkkgfld]k_jYf\k\†ÔkhgmjdËYn]faj\] Chaque été ce sont 4 à 5 millions d’euros qui la culture et des industries culturelles et irriguent le tissu local. Par ailleurs, le festival créatives sur votre territoire ? crée 60 emplois indirects (ETP) à l’année. En période de pré-festival et durant l’évènement, L’économie du festival est fragile. Elle dépend nous faisons travailler en direct 700 personnes à 80 des festivaliers et 20 du partenariat et autant indirectement. et mécénat. Nous n’avons aucune subvention publique. Nous sommes donc très vigilants • Comment participez-vous au rayonnement, quant à la vente des billets. L’année 2013 a à la notoriété de votre territoire ? été délicate avec une baisse de fréquentation, Le festival a fortement participé à la notoriété que nous avons anticipée dès février en du territoire. Il a véritablement mis Carhaix sur réduisant nos frais à l’essentiel. Il est toujours la carte et on peut dire qu’il apporte beaucoup compliqué d’imaginer quelle sera l’adhésion de Õerté aux Carhaisiens. du public à nos choix de programmation. Nous faisons donc un effort particulier pour Au-delà de cette question d’image, nous surprendre le festivalier : une grande roue participons au rayonnement du territoire en et une montgolÕère ont été installées pour investissant localement. Nous avons ainsi l’édition 2014. Nous travaillons également à contribué au Õnancement de l’espace Glenmor, intégrer des tablettes numériques sur le site. palais des congrès de la ville. EnÕn, une action e moins connue : nous faisons un don à toutes Nous allons fêter notre 24 édition. C’est une les associations, dont les membres participent belle longévité, mais notre économie reste bénévolement au festival. Près de 100 000 toujours fragile. Comme n’importe quelle euros sont ainsi réinvestis dans le tissu entreprise, au sein de l’association des Vieilles associatif local. Charrues, nous sommes vigilants et faisons constamment des ajustements pour se donner les moyens de poursuivre l’aventure et faire rêver les gens. Création sous tension 39
Spectacle vivant Paul Rondin Directeur délégué du Festival d’Avignon • Quel impact a le Festival d’Avignon sur votre à des associations de travailleurs sociaux. territoire ? Au-delà des retombées économiques, les Depuis 1947, le Festival d’Avignon est le grand bénéÕces en termes d’image sont essentiels axe politique culturel local et sert de locomotive pour la ville. Il s’agit en soi d’une campagne pour entraîner les projets à ce niveau. Si l’on publicitaire, un festival international comme celui élargit le focus au niveau régional, on constate d’Avignon génère un nombre considérable de l’existence d’une « Silicon Valley culturelle » avec passages et citations télé, radio, presse imprimée de grands événements dans la Provence avec et électronique (500 journalistes sont accrédités Aix, Cannes, Arles, Avignon, Nîmes, etc. C’est une chaque année). Dans une vision touristique excellente chose mais ces initiatives restent hyper patrimoniale, l’atout d’un festival est qu’il concentrées durant la période estivale. renouvelle chaque année par sa programmation Le festival cherche donc à pérenniser son action l’intérêt des sites, il les change et en relance au-delà de cette seule période. Il s’agit pour l’attractivité. nous d’une mission d’intérêt général, la chance • Comment le festival a-t-il intégré les pour la ville et son agglomération de disposer problématiques liées au numérique ? d’un opérateur majeur de la décentralisation Nous avons bien entendu toutes sortes d’outils culturelle, acteur de la démocratisation du savoir numériques de service, de confort pour le public. et d’intégration sociale, qui doit permettre une Nous avons également lancé une WebTV animée dynamique globale en matière de formation et par des journalistes mais réalisée par des jeunes, d’innovation. pour sensibiliser de nouveaux publics desquels • Quelle est l’importance socioéconomique nous nous sentions coupés. Les résultats sont du festival ? assez sidérants, le média image et numérique Le festival dispose d’un budget global de permet à une génération de prêter attention et 14 millions d’euros et génère quelque 25 millions donc de se sentir concernée par des œuvres de d’euros de retombées, soit un ratio de 1,79 : c’est l’esprit qu’elle associait jusqu’alors à l’ennui ou à un générateur économique ! Vingt-neuf personnes l’inaccessibilité. sont salariés permanents auxquels s’ajoutent 750 Mais au-delà de ces initiatives, nous essayons de salariés pendant la période du festival et 1 600 mettre en place des actions structurantes. Nous salariés indirects (via des contrats de cession, les avons donc proposé une FabricA numérique car structures accueillies). Ces effectifs ne couvrent pour nous le numérique est complémentaire de que les activités strictes du festival (donc hors l’image culturelle de la ville dans sa dimension hôtellerie, restauration, transport, etc.). Les innovante. L’alliance du numérique et du culturel commerçants locaux nous rapportent faire 40 fait sens pour partager des moments et des à 50 de leur chiffre d’affaires pendant les trois émotions, il y a une complémentarité. Notre semaines du festival. Notre festival est un acteur projet a d’ailleurs séduit Mons, capitale culturelle majeur de redistribution locale au proÕt de tous, et Technocité ainsi qu’une équipe locale de Terra et bien au-delà du seul secteur culturel. Nous Nova, et nous sommes ainsi candidats auprès faisons fructiÕer des fonds publics en y adjoignant de la French Tech aux côtés d’Arles, Nîmes, des fonds privés dont proÕte l’ensemble de Carpentras, majors et start-up locales nous ont l’économie locale. rejoints dans ce projet devenu depuis « French De plus, dans le cadre des emplois saisonniers, Tech Culture ». C’est un véritable projet fédérateur nous mettons en place une politique de développement économique, une opportunité d’encouragement de l’emploi local en faisant appel incroyable qui séduit de nombreux élus locaux qui nous encouragent et soutiennent. e 40 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
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Cinéma Cinéma Le pari de l’innovation et de la qualité Valeur économique Évolution Revenus 2011-2013 2013 Billetterie des salles de cinéma -10 1 163 M€ Préachats et coproduction des chaînes TV, apports de coproducteurs -20 597 M€ étrangers et SOFICA 3,9 Mds € Recettes publicitaires salles -13 91 M€ Ventes et locations de Õlms en DVD/Blu-Ray -3 749 M€ Vidéo à la demande (VàD) +9 140 M€ Ventes à l'export +6 165 M€ Revenus directs -9,3 2 905 M€ Ventes de matériels vidéo et tablettes tactiles +7 911 M€ Ventes de presse cinéma -7 18 M€ Copie privée hors smartphones et tablettes +19 32 M€ Évolution revenus Revenus connexes +6,5 960* M€ 2011-2013 TOTAL REVENUS -5,8% 3 865 M€ -5,8% Sources : Ministère de la Culture et de la Communication ; CNC ; INSEE ; GfK ; Audiens ; SACD ; SCAM. * arrondi e e 42 42 2 Panor2ama de l’ Panoraécma de l’onomie de la cultéconomie de la culture et de la crure et de la création en Féation en France rance
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2013 2013 Auteurs, créateurs de contenu +5 11 396 Production, distribution, projection de Õlms cinématographiques -1 87 091 et post-production pour le cinéma 105 465 Ventes et location de Õlms en DVD/Blu-Ray +10 3 093 emplois Emplois directs - O,1 101 580 Emplois dans la distribution de matériel vidéo et tablettes tactiles +13 3 681 Emplois dans la presse cinéma -7 204 Emplois connexes +11,3 3 885 TOTAL EMPLOIS +0,3% 105 465 Évolution emplois 2011-2013 +0,3% Création sous tension 43
Cinéma Baisse de la fréquentation La production française reste des salles de cinéma cependant dynamique et reconnue L’industrie du cinéma a subi en 2013 une chute à l’international des revenus de billetterie (-10 entre 2011 et La production cinématographique française reste 2013). Il s’agit de la conséquence directe de la stable à un haut niveau, avec 270 Õlms agréés baisse de la fréquentation annuelle des salles de en 2013 par le Centre national du cinéma et de cinéma, qui avec 193,59 millions d’entrées en l’image animée (contre 279 en 2012). Sur ce 201342, ont atteint leur plus bas niveau depuis nombre, 209 Õlms sont d’initiative française, dont 2008 (avec une baisse de 4,9 par rapport à 154 intégralement français, faisant de 2013 une 2012). Cette baisse globale s’est accompagnée année record de ce point de vue. Pourtant, les d’une diminution de la part des Õlms français investissements à destination des Õlms d’initiative en termes d’entrées, à hauteur de 6,7. Cette française ont diminué de 4,3 à cause du recul baisse de fréquentation s’explique par le faible 44 nombre de succès en salle en 2013. En effet, des projets de grande envergure . aucun Õlm français n’est parvenu à passer la Les Õlms français s’exportent bien, avec 165,4 barre des 4 millions d’entrées. Seulement 3 millions d’euros de ventes à l’étranger en 2013, productions françaises ont Õguré dans le top 20 en hausse de 6 par rapport à 2011. Ils font en 2013 (contre 8 Õlms américains). Cette baisse également partie des Õlms les plus regardés dans de la fréquentation est toutefois à mettre en l’Union européenne : avec 13,3 des parts de perspective : en effet, grâce à Intouchables qui a marché, ils devancent le Royaume-Uni (8) et 43 45 dépassé les 19 millions d’entrées , l’année 2011 l’Italie (2,9) . La reconnaissance internationale s’est révélée être une année exceptionnelle. de la production française s’accompagne d’une Cette absence relative de gros succès ne doit volonté d’accroître la visibilité des savoir-faire pas masquer la diversité et la richesse de l’offre de l’industrie cinématographique française, accessible dans les salles françaises, avec symbolisée par l’ouverture de la Cité du Cinéma à 654 Õlms projetés pour la première fois (en Saint-Denis (93). augmentation de 6,3 depuis 2012). Évolution de la fréquentation des salles de cinéma 2008-2013 En millions d’entrées 217,2 Entrées 201,6 207,1 203,5 Films français 190,3 193,6 86,5 89,0 82,4 74,4 74,3 65,4 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : CNC, 2014 42 CNC, bilan 2013 43 Ibid 44 Ibid 45 European Audiovisual Observatory – Lumière database analysis e 44 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Un secteur fragilisé par le déclin du marché de la vidéo Le marché de la vidéo physique enregistre en 2013 une nouvelle baisse de 6 par rapport à 201146. Ce résultat s’inscrit dans l’évolution récente de ce marché qui enregistre une baisse annuelle moyenne de 8 depuis 2004. L’effondrement de la deuxième source de revenus directs du secteur (après la billetterie) contribue également à fragiliser les revenus du cinéma français, d’autant plus que les revenus de la vidéo à la demande ne permettent pas de compenser cette perte. La VoD ne représente en effet que 18 du marché physique. Malgré une augmentation tendancielle (+9 par rapport à 2011), la vidéo à la demande a enregistré un premier recul en 2013, avec une baisse de 14,8 par rapport à 2012. L’arrivée en 2014 de nouveaux acteurs (NetÖix) et l’évolution de l’offre actuelle peuvent contribuer à un redémarrage de la croissance du marché en 2014 : augmentation de l’éventail de contenus de Canal Play, achat du catalogue intégral des productions de HBO par OCS. La résilience d’un secteur qui J†hYjlalagf\mÔfYf[]e]fl\]kÔdek\ËafalaYlan]^jYf…Yak]]f*()+ compte plus de 100 000 emplois na]fl\Ëmfeg\‡d]\]ÔfYf[]e]fl Mandats et apports étrangers original 22,5% Producteurs français 29% Le modèle de Õnancement de la production Éditeurs vidéo cinématographique française permet de soutenir France 1% la résistance économique d’une industrie qui Distributeurs représente plus de 100 000 emplois en France. France 1% Il garantit la diversité et la qualité de l’offre. Mandats SOFICA 3% groupés 9% La contribution conjointe du public et du privé CNC* 5,5% (via les chaînes de télévision, les Õnancements Aides régionales du CNC) permet la diversiÕcation des risques 2% Õnanciers, vitale pour une industrie de prototypes Coproductions marquée par une forte incertitude sur les retours et pré-achats TV 27% sur investissement. Source : CNC, 2014 46 CNC, bilan 2013 * Soutien automatique et aides sélectives Création sous tension 45
Cinéma Des gains d’audience avec le renouvellement des expériences cinématographiques L’industrie du cinéma est en train de se renouveler profondément aÕn de proposer de nouvelles expériences aux spectateurs. Si la 3D est désormais ancrée dans les habitudes, la 4D constitue un champ d’innovation important : l’ajout d’effets sensoriels peut par exemple augmenter l’immersion du public dans le Õlm. Les salles de cinéma diversiÕent également leurs contenus, en proposant des séances de retransmission de concerts ou d’opéras. e 46 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Céline Sciamma iamma c Réalisatrice ent S © Laur • Quel est votre métier ? Quelle place tient-il • Quel est l’impact du numérique dans dans la chaîne de votre secteur ? dˆngdmlagf\]nglj]Ôda‡j]]l\]ngk Je suis réalisateur et scénariste. J’écris mes métiers ? propres Õlms. Et je peux aussi travailler à Le numérique a des impacts en tant qu’outil l’écriture pour d’autres. Je suis donc aux de mise en scène. Là où la pellicule était extrémités de la chaîne : au tout début du comptée, le numérique permet un nombre développement, avant même la recherche de de prises théoriquement illimité. Le véritable Õnancement, en tant que scénariste, et au impact concerne la diffusion des œuvres. cœur de la fabrication, dans le tournage et la La multiplication des copies et donc des post-production, jusqu’à la promotion du Õlm. écrans dans les salles. Mais aussi leur J’expérimente donc la totalité de la chaîne dématérialisation, qui rend la diffusion pirate/ de production des Õlms que j’écris et que je sauvage possible. réalise. • Im]dk\†ÔkngmkÔp]r%ngmkhgmjd]k • Im]d]kld]hjgÔd\]kj†YdakYl]mjk$d]mj prochaines années ? statut ? Réaliser une forme très longue, une série Lorsqu’ils tournent, les réalisateurs sont des télévisée ou sur le web. Expérimenter de techniciens salariés, payés à la semaine. Ils nouvelles formes d’écriture et de diffusion accèdent donc ensuite au statut d’intermittent. grâce à ces nouveaux outils. Ils connaissent également un statut d’auteur dans leurs revenus et dans la perception de droits, suite à la diffusion télévisuelle de leurs œuvres. Création sous tension 47
Télévision Télévision Se connecter pour mieux diffuser Impact économique Évolution Revenus 2011-2013 2013 Revenus des chaînes TV -3,2 9 514 M€ Ventes et location de vidéos "hors cinéma" en DVD/Blu-Ray -24 376 M€ Vidéo à la demande (VàD) +9 50 M€ 12,7 Mds € Ventes à l’export +8 249 M€ Revenus directs -3,9 10 190 M€* Ventes de matériels vidéo et tablettes tactiles -34 1 961 M€* Ventes de presse TV -8 502 M€ Revenus connexes -29,9 2 463 M€ TOTAL REVENUS -10,4% 12 652 M€* Évolution revenus 2011-2013 -10,4% Sources : Ministère de la Culture et de la Communication ; CNC ; INSEE ; GfK ; Audiens ; SACD ; SCAM. * arrondi e e 48 48 2 Panor2ama de l’ Panoraécma de l’onomie de la cultéconomie de la culture et de la crure et de la création en Féation en France rance
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2013 2013 Production de Õlms et de programmes pour la télévision et édition de +7 111 133 chaînes généralistes et de thématiques Auteurs, créateurs de contenu +5 22 791 142 284 Ventes et location de contenu "hors cinéma" en DVD/Blu-Ray -10 839 emplois Emplois directs +6,3 134 763 Ventes de matériels vidéo et tablettes tactiles -36 7 316 Emplois dans la presse TV -39 204 Emplois connexes -35,7 7 521* TOTAL EMPLOIS +2,8% 142 284* Évolution emplois 2011-2013 +2,8% * arrondi Création sous tension 49
Télévision Restructuration du marché de la télévision Avec presque 12,7 milliards d’euros générés Le secteur est par ailleurs aussi fortement en 2013, la télévision est le premier média en pénalisé par l’effondrement du marché mondial France. Les revenus des chaînes de télévision des téléviseurs, impactant les revenus connexes s’élèvent à 9,5 milliards d’euros et demeurent du secteur. Le marché européen afÕche un repli stables par rapport à 2012. de 5 tandis que la France recule de 36, soit Le marché publicitaire s’est de nouveau tassé l’équivalent d’un million de téléviseurs vendus en 2013 avec une baisse de 8 des recettes en moins qu’en 2012. Les objets connectés à publicitaires des chaînes de télévision entre moindre coût, tels que les tablettes tactiles et les 2011 et 2013, principalement en raison de la ordinateurs portables ont pris le dessus dans les concurrence des plateformes numériques, qui foyers. captent une part plus importante des recettes Pourtant cette tendance ne traduit pas un publicitaires. Dans cette tendance, la télévision, désamour de la télévision : en 2013, les recettes historique leader en termes de recettes d’abonnement à la télévision payante sont restées publicitaires risque de perdre sa première place stables par rapport à 2012, à 2 977 millions 48 au proÕt des acteurs du numérique à partir de d’euros (+0,2) . 201547. La France, important marché en Europe Avec une part de marché évaluée à 29,2 d’investissement par le biais de partenariats 49 Õnanciers et techniques. Les coproductions en 2010 , l’Europe est le second plus grand marché de la télévision, après les États-Unis européennes facilitent également l’exportation (37). Le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France des programmes télévisés, notamment grâce à représentent ensemble plus de la moitié du la production d’émissions et de programmes en marché européen (53). anglais. Le marché européen de la télévision est de Par ailleurs, la France est également leader sur plus en plus intégré. Le développement de la le marché de l’IPTV, marché de la télévision sur coproduction de contenus audiovisuels entre Internet qui regroupe la télévision en direct, la pays de l’Union européenne a fait ses preuves vidéo à la demande, le jeu à la demande et la au cours des dernières années, principalement « télévision de rattrapage ». Elle représente 23 pour la Õction et l’animation. Cela permet aux du marché global, devant la Chine (16) et les 50 marchés nationaux de mutualiser les coûts États-Unis (16) . Évolution des revenus des chaînes de télévision entre 2011 et 2013 En milliards d’euros 9,84 9,51 Revenus des abonnements des chaînes de télévision 51 Dépenses publiques pour l’audiovisuel public 3,36 3,22 Revenus publicitaires des chaînes de télévision 2,98 3,07 47 Magna Global, Advertisig Forecasts, 2015 48 Centre National du Cinéma et de l’Image animée, l’économie de la télévision (2003-2012) 49 IDATE, World Television Market, 2011 3,5 3,22 50 European Commission, Green paper on the online distribution of audiovisual works in the European Union : opportunities and challenges towards a digital single 2011 2013 market, 2011 51 Crédits consommés de France Télévisions, d’Arte, de l’Action Audiovisuelle Extérieure et de l’INA (comptes 841, 842, 844 et 845) ainsi que la dotation Source : Panorama de l’économie de la culture et de la création en France, EY, 2015 compensatoire France Télévisions e 50 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Olivier Schrameck saint Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel ous (CSA) © Manuelle T • Quelle est votre mission ? Quelle est la place Une réÖexion d’ensemble est nécessaire du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) sur nos régimes de soutien aux industries dans le secteur ? créatives, qui reposent notamment sur la Notre mission au Conseil supérieur de contribution au Õnancement et à l’exposition l’audiovisuel, c’est la régulation, qui est la des œuvres françaises et européennes. Des recherche des équilibres économiques et entreprises numériques, souvent globales socioculturels dont dépend l’effectivité de et puissantes, commercialisent des œuvres, la liberté de communication audiovisuelle. voire éditent ou distribuent des services Cela veut dire promouvoir le dynamisme et la audiovisuels, sans participer à ces dispositifs diversité des médias audiovisuels, au niveau d’exception culturelle. En outre, le droit national comme local. Cela veut dire aussi européen applique, en matière de services favoriser l’innovation, celle des technologies de médias audiovisuels, le principe du pays mais aussi celle des contenus, en s’appuyant d’établissement, qui permet de s’installer dans sur des industries créatives rayonnantes et l’Etat membre doté de la régulation la moins plurielles. Cela veut dire encore s’engager contraignante et d’opérer dans toute l’Union pour l’indépendance et la performance de selon ce régime. Au sein de l’ERGA, le groupe l’audiovisuel public dont le rôle est majeur dans des régulateurs européens de l’audiovisuel l’économie de la création. À ce titre, le CSA est placé auprès de la Commission depuis février présent à chaque étape de la vie des médias 2014, un groupe de travail a été constitué audiovisuels, à l’écoute de l’ensemble des sous la présidence du CSA français pour acteurs de la chaîne de valeur et soucieux de la faire avancer cette question d’application qualité de leurs relations. territoriale. • Quel est l’impact du numérique dans • Im]dkkgflngk\†Ôkhgmjd]khjg[`Yaf]k l’évolution du secteur que vous régulez ? années ? Du numérique émerge une quantité Ils sont ceux de l’ère numérique : faire valoir, considérable de nouveaux services, s’appuyant par des moyens concertés et adaptés à ce sur autant de nouveaux usages. Il s’agit d’une nouvel environnement, les valeurs de la liberté opportunité considérable de développement de communication, sans considération de pour l’audiovisuel qu’il faut résolument frontières ou de réseaux, pour l’indépendance accompagner dans l’environnement global et des médias et pour la diversité culturelle. concurrentiel qui est aujourd’hui le sien. Création sous tension 51
Télévision Les ventes de programmes français à l’étranger sont en progression En 2013, les ventes de programmes audiovisuels français à l’étranger progressent de 8 par rapport à 2011 et s’élèvent à 249 millions d’euros, soit le plus haut niveau atteint depuis 200052. Cette croissance est soutenue par les ventes de e Õlms d’animation (46,9 M€), qui, pour la 5 année consécutive, sont en forte croissance (+6,7 par rapport à 2012). Mais ce sont les ventes de Õctions qui ont explosé à l’export en 2013, avec 26 M€ de recettes et une croissance annuelle de 14,1, conÕrmant ainsi la reprise entamée en 2011. EnÕn, les ventes de documentaires (30,8 M€) sont également en progression (+ 3,7). Répartition des ventes de programmes audiovisuels français par zone géographique En milliards d’euros 2004 2013 Amérique Latine Amérique Latine Moyen-Orient 1,8% Moyen-Orient 4,2% Afrique Afrique 3,2% 3% 4,7% 2,7% Europe Centrale Europe Centrale et Orientale 7,9% et Orientale 10,1% Asie Océanie Asie Océanie 7,5% 9,6% Amérique Amérique du Nord Europe du Nord Europe 15,6% de l’Ouest 11,7% de l’Ouest 61% 57% Source : CNC - TV France International 52 Centre National du Cinéma et de l’Image animée, L’exportation des programmes audiovisuels français en 2012 e 52 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Le multi-screening change le La concurrence de nouveaux paysage audiovisuel contenus audiovisuels Les usages de la télévision se sont transformés Le paysage audiovisuel subit une restructuration avec la multiplication des écrans dans les foyers. profonde. La consommation de contenus En 2014, chaque foyer est équipé de 6,4 écrans audiovisuels en ligne proposés par des opérateurs contre 5,9 en 2011 et 1,2 en 2007. OTT « Over-The-Top », tels que YouTube, est Cette nouvelle pratique, appelée multi-screening, individuelle, fragmentée et fortement socialisée. a naturellement favorisé l’émergence de nouvelles Elle s’oppose de fait à la consommation plateformes en concurrence avec la télévision traditionnelle collective de foyer. Ainsi, de traditionnelle. Ainsi, 2013 a marqué un léger nouveaux types de contenus et différents types repli avec un temps moyen passé devant le de narration ont émergé et les internautes « petit écran » de 226 minutes par jour contre ont aujourd’hui accès à une offre illimitée de 230 en 201253 contenus. . Cette baisse reste relativement contenue, ce qui traduit la capacité d’adaptation du secteur face à ces nouveaux usages. La Smart TV, télévision connectée, en est un exemple emblématique car elle a su s’implanter dans le quotidien des Français. Ses ventes sont en forte progression depuis 2012. Elle est présente aujourd’hui dans plus d’un foyer sur cinq en France. Temps quotidien d’écoute de la télévision en France 3h50 3h46 3h45 2012 2013 2014 Source : XerÕ, 2014 53 XerÕ, L’édition et la distribution de chaînes de télévision, Avril 2014 Création sous tension 53
Télévision Les réponses des acteurs traditionnels de la TV L’enjeu pour les chaînes de TV est de satisfaire Aujourd’hui, plus de 84 des Français disent cette demande croissante de contenus web, tout pratiquer une activité en parallèle lorsqu’ils en s’adaptant à une consommation mobile et regardent la télévision, et le volume de individuelle. Pour être en phase avec ce nouveau conversations sociales sur Twitter, Facebook mode de consommation, les chaînes proposent un et Instagram au sujet de programmes télévisés panel d’offres adaptables : gratuites ou payantes, (commentaires, likes et partages) a explosé depuis linéaires ou « de rattrapage » sur l’ensemble des 2012. réseaux (terrestres, satellite et ADSL). Ainsi, le Les chaînes de TV enrichissent et diversiÕent groupe Canal+ a su faire du web une vitrine pour leurs offres en favorisant l’interaction avec le groupe en exploitant les ressources offertes l’usager et en s’adaptant aux nouveaux modes de par son site web, l’application MyCanal qui donne consommation. En 2012, de nombreuses chaînes un accès tous supports aux abonnés en ligne et françaises se sont employées à développer de ses chaînes YouTube. De plus, le groupe a créé en véritables stratégies de « social TV ». Chaînes 2014 une nouvelle division appelée Canal OTT, privées ou publiques, toutes sont désormais sur dans le but de développer des offres gratuites et Internet et interagissent avec leur audience. payantes sur le Web. Ainsi, France Télévisions a inauguré en novembre Par ailleurs le multiscreening offre aux chaînes TV 2013 sa plateforme mobile de rattrapage l’opportunité de faire des expériences télévisuelles baptisée Pluzz, ce qui leur a permis de mettre d’un genre nouveau. La « social TV », phénomène particulièrement l’accent sur la recommandation populaire en France depuis 2012, fait référence sociale. La plupart des chaînes ont également mis à l’ensemble des technologies favorisant la à la disposition du public des applications pour communication et les interactions sociales smartphones et tablettes, aÕn de stimuler les lors de programmes télévisuels. L’expérience interactions au-delà des échanges sur les réseaux de la « social TV » peut être vécue sur tous sociaux. Grâce aux contenus complémentaires et les supports connectés : tablettes, smart TV, aux votes divers, le public est pleinement engagé ordinateurs ou smartphones. et devient acteur des programmes. e 54 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Hervé Rony doux Directeur général de la Société civile e des auteurs multimedia ierry L h © T • Qu’est-ce que la Scam ? Quels sont son rôle • Quel est l’impact du secteur et des métiers et ses missions ? de l’audiovisuel sur les territoires ? La Scam est une société d’auteurs, la troisième Le secteur de l’audiovisuel participe à la en taille après la Sacem et la SACD. Elle a structuration du territoire. Beaucoup de été créée en 1981 avec l’objectif de faire documentaires et d’œuvres télévisuelles de reconnaître le statut des réalisateurs de qualité sont produits en région notamment documentaires et de défendre leurs droits. pour la télévision publique, mais aussi pour les Elle représente aujourd’hui des réalisateurs, télévisions régionales. Ces petites chaînes font auteurs d’entretiens et de commentaires, un vrai travail de création. Des régions comme écrivains, traducteurs, journalistes, vidéastes, l’Alsace, le Nord ou encore la Bretagne en ont photographes et dessinateurs œuvrant dans fait une vraie problématique régionaliste. l’audiovisuel, la radio, la littérature et les nouveaux médias. • Quel est l’impact du numérique dans Elle a collecté plus de 102 millions d’euros et dˆngdmlagf\]nglj]Ôda‡j]]l\]ngk réparti 95,4 millions d’euros en 2013. métiers ? Le numérique a donné naissance à de • Im]dkkgfld]khjgÔdk\]ngke]eZj]k]l nouveaux genres de création avec notamment leurs métiers ? le webdoc et l’écriture multimédia interactive. La Scam compte 35 000 membres, dont Ils modiÕent nos références en termes 1 830 nouveaux en 2013. Elle compte parmi juridiques, économiques... Le format du ses membres 515 associés canadiens et 2 214 webdoc reprend ainsi une organisation qui belges. 61,5 viennent du secteur audiovisuel, rappelle celle des jeux vidéos et de l’œuvre 15,5 de la radio, 22 de l’écrit et 1 de collaborative, modiÕant ainsi le statut du l’image Õxe. Ces membres sont à 35 des créateur, de l’auteur. femmes et 65 des hommes. La proportion des femmes est en hausse parmi les nouveaux auteurs, elle atteint 44. Parmi les actifs, la proportion de femmes varie sensiblement selon les collèges : elles sont 42 en radio, 36 en audiovisuel, 29 en écrit et 22 en images Õxes. Les auteures actives de la Scam sont plus jeunes que leurs homologues masculins : 30 ont moins de 40 ans contre 17 pour les hommes. À l’inverse, 23 des femmes ont plus de 60 ans contre 37 pour les hommes. Création sous tension 55
Radio Radio Beaucoup plus que de l’audio Valeur économique Évolution Revenus 2011-2013 2013 Recettes publicitaires des radios -2 736 M€ Contribution à l'audiovisuel public (part radio) +2 618 M€ Revenus directs 0 1 354 M€ 1,6 Mds € Ventes de matériels audio -8 282 M€ Revenus connexes -8 282 M€ TOTAL REVENUS -1,5% 1 636 M€ Évolution revenus 2011-2013 -1,5% Sources : Ministère de la Culture et de la Communication ; CNC ; INSEE ; GfK ; Audiens ; SACD ; SCAM. e e 56 56 2 Panor2ama de l’ Panoraécma de l’onomie de la cultéconomie de la culture et de la crure et de la création en Féation en France rance
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2013 2013 Édition et diffusion de programmes radio +8 11 261 Auteurs, créateurs de contenu +6 4 773 Emplois directs -4 16 034 17 113 Ventes de matériels audio -8 1 079 emplois Emplois connexes -8 1 079 TOTAL EMPLOIS -4,3% 17 113 Évolution emplois 2011-2013 -4,3% Création sous tension 57
Radio Un média économiquement stable La radio, média de la mobilité imaj]hgk]kmjmf]Ym\a]f[]Ô\‡d] L’émergence de nouvelles pratiques de Avec 43,3 millions de personnes qui écoutent consommation et d’usages a soutenu les bonnes la radio chaque jour (soit 81,8 des 13 ans performances économiques du secteur via la et plus), la radio reste plus que jamais un média multiplication des supports et le développement de masse et de conÕance ancré dans le quotidien de solutions mobiles qui permettent d’atteindre 54 un public toujours plus large et exigeant. Avec et plébiscité par les Français . Les analyses d’audience révèlent par ailleurs que l’écoute de 48 de l’audience en dehors de son domicile, la la radio se poursuit à un rythme de croissance radio reste le média de la mobilité. Cette mobilité dynamique, avec un gain de 1,4 million d’auditeurs est accentuée par l’apparition de nouveaux en 10 ans. La durée d’écoute moyenne par supports : en 2013, la part des supports 55 multimédia représente 10,6 des volumes auditeur est de 2h56 en 2013 , en hausse par 57 rapport à 2011 (2h50), malgré une légère d’écoute (dont 46 sur téléphone mobile), soit inÖexion en 2014. un triplement des volumes depuis 2010. La Õdélité de l’audience explique la bonne santé La numérisation des programmes et la économique du secteur de la radio, présentant consommation en catch-up sur Internet une stabilité globale entre 2011 et 2013 et (rattrapage) permet de stimuler et d’entretenir les ce, malgré la baisse des recettes publicitaires audiences. En décembre 2013, 22,6 millions de 58 (-2). Cette baisse est imputable au contexte programmes ont ainsi été téléchargés . économique et à la perte de vitesse du marché de la publicité. Les recettes publicitaires de la radio 56 ont en effet décliné de 2 au niveau européen . Lieux d’écoute de la radio Il est cependant à noter que cette baisse est Part en % du temps d’écoute compensée en partie par l’augmentation des Autres revenus issus de la contribution à l’audiovisuel 3% public (+2) sur la période. Au travail 16% Cette stabilité de revenus ne se reÖète néanmoins Au domicile pas dans l’évolution des effectifs, avec une perte 52% d’emplois directs estimée à -4 entre 2011 et 2013. En voiture 29% 54 Médiamétrie 55 CSA, Les chiffres clés de l’audiovisuel français, er 1 semestre 2014 Source : Médiamétrie, septembre 2012 - juin 2013 56 Magna Global Forecasts 57 Médiamétrie – Chiffres clés 2013 (présentation @Radio 2.0 Paris 2013) 58 Médiamétrie e 58 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Un marché historiquement Vers une radio plus intégrée, concentré, confronté à la connectée et créative pour attirer concurrence accrue des pure des publicitaires et des auditeurs players du numérique toujours plus exigeants La radio reste un marché relativement concentré. Face à cette menace, les stations de radios ont Le marché de l’édition et de la diffusion de commencé leur transformation pour devenir programmes radios est un marché composé un média « multi-plateforme », accessible sur à 63 par des stations de radio de proximité, plusieurs supports (tablettes, mobiles, TV, radio qu’elles soient communautaires ou associatives. « classique »), décliné en différents formats Si ces stations sont largement majoritaires sur cross-media (audio, vidéo…) et intégré dans le marché, elles captent seulement 1,5 du les réseaux sociaux. Historiquement et volume d’écoute global du média radio au premier culturellement, la radio a toujours fortement trimestre 201359 impliqué ses auditeurs, par téléphone notamment. . Alors qu’à cette même période, les cinq grandes stations généralistes, RTL, Cette culture explique sans doute pourquoi ce média France Inter, Europe 1, France Bleu et RMC, ont a été capable de se transformer aussi rapidement : 60 création de contenus renouvelés et originaux, totalisé 42,6 des parts d’audience . Le leader incontesté de cette industrie est le accès à des expériences audio enrichies groupe public Radio France. Le groupe, qui personnalisables, etc. L’invention et possède 7 stations (France Inter, France Info, l’expérimentation de ces nouveaux contenus France Culture, France Musique, France Bleu, permettent de capter et de Õdéliser une audience FIP et Mouv’), couvre tous les types de plus exigeante (l’auditeur devient beaucoup plus programmes (musicaux, culturels ou d’actualité) qu’un auditeur) et de sécuriser les revenus et comptabilise une audience cumulée de 22,7 publicitaires car les annonceurs et les agences au premier trimestre 201361. de communication recherchent désormais un accès à une audience très ciblée. Ainsi, Radio France Néanmoins, le paysage de la radiophonie française a lancé en mars 2015 sa nouvelle application se transforme avec l’arrivée de pure players, France Info « augmentée », mixant du Öux radio, comme les web-radios ou les plateformes de des vidéos en direct des studios, et des Õls de tweets streaming musical. Elles concurrencent directement provenant de la rédaction mais également les stations de radios, en particulier les stations provenant de tiers (après validation du contenu). spécialisées (musicales notamment) en proposant des contenus personnalisables à la carte. 59 XerÕ, Les stations de radio en France, juin 2013 60 Ibid 61 Ibid Création sous tension 59
Jeu vidéo Jeu vidéo Le succès des jeux mobiles, une production française compétitive Valeur économique Évolution Revenus 2011-2014 2014 Ventes de jeux pour consoles de salon -29 814 M€ Ventes de jeux pour consoles portables (support physique) -8 247 M€ Ventes de jeux PC ofÖine -71 67 M€ 4,6 Mds € Ventes de jeux PC online +37 474 M€ Ventes de jeux mobiles (tablettes et smartphones) +141 444 M€ Revenus des entreprises de la Õlière à l’exportation -6 940 M€ Revenus directs -6 2 986 M€ Ventes d'équipements de jeux vidéo +43 1 573 M€ Revenus connexes +43 1 573 M€ TOTAL REVENUS +6,6% 4 558 M€* Évolution revenus 2011-2014 +6,6% NB : Pour le jeu vidéo, les chiffres présentés ici sont ceux de l’année 2014. En raison du caractère exceptionnel de l’année 2013 (dû aux consoles de nouvelle génération) et en raison de la très forte évolution du secteur sur la période 2013-2015, les données 2014 ont été intégrées aÕn Sources : IDATE ; GfK ; IGF ; SNJV de mieux appréhender les tendances récentes d’un secteur * arrondi qui évolue très rapidement. e e 60 60 2 Panor2ama de l’ Panoraécma de l’onomie de la cultéconomie de la culture et de la crure et de la création en Féation en France rance
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2014 2014 Emplois de production +14 5 722 Emplois techniques +14 11 444 Emplois dans la distribution de jeux vidéo -32 2 464 25 091 Emplois directs -3 19 630 emplois Vente d'équipement des jeux vidéo -4 5 461 Emplois connexes -4 5 461 TOTAL EMPLOIS -3% 25 091 Évolution emplois 2011-2013 -3% Création sous tension 61
Jeu vidéo Un marché du jeu vidéo en pleine recomposition avec la très forte croissance des marchés mobiles et des productions dématerialisées quel que soit le support de jeu La chute des revenus directs du jeu vidéo entre À titre d’illustration, les jeux sur les réseaux 62 2011 et 2014 (-6 ) reÖète la baisse du marché sociaux qui représentent déjà 36 du marché historique du secteur : les jeux pour consoles de des jeux en ligne en 2013 devraient atteindre salon, qui ont vu leurs ventes fondre de 29 entre 46 en 201664. Dans le même temps la très forte 2011 et 2014 dans un contexte de très forte percée des jeux sur mobiles et tablettes (+60 attente des nouvelles générations de consoles entre 2013 et 2014) montre la grande vitalité de commercialisées depuis le début de l’année 2013. ce segment de marché qui séduit une population Alors que ce secteur représentait plus de la moitié toujours plus grande et très diverse. des ventes en 2011 (53), les jeux pour consoles Les ventes d’équipement sont en forte de salon ne représentent en 2014 plus que 45 augmentation (+43) grâce à l’arrivée dans le des ventes, soulignant la progression fulgurante e des ventes de jeux mobiles pour smartphones et commerce de la 8 génération de consoles de tablettes (+141 entre 2011 et 2014) et des jeux salon (Xbox One, Playstation 4, Wii U). Cette PC online (+37). croissance forte permet au secteur de progresser de 6,6 entre 2011 et 2014, revenus directs Si le marché physique (consoles de salon, et connexes confondus. Cette augmentation portables et PC) représente encore 59 du s’accentue entre 2013 et 2014 et entraîne une marché et qu’il constitue le plus gros gisement de reprise des ventes de jeux pour ces supports. valeur du secteur, la progression des ventes de Globalement le secteur du jeu vidéo connaît une jeux dématérialisés, portée par le dynamisme des segmentation de plus en plus importante de ses jeux online et des jeux mobiles, laisse envisager marchés. La part du dématérialisé a désormais un équilibre des forces à horizon 2016 selon très largement dépassé en volume les ventes l’IDATE. Le taux de croissance du chiffre d’affaires physiques qui devraient à terme ne représenter des jeux dématérialisés est estimé à 9 par an63. qu’une part marginale du chiffre d’affaires des éditeurs. Évolution de la part des catégories de jeux vendus entre 2011 et 2014 8% 12% 15% Jeux pour consoles de salon 22% Jeux pour consoles portables (support physique) 16% 22% Jeux PC ofÖine 11% 25% 3% 23% Jeux online 12% 9% 3% 3% 14% Jeux pour consoles de salon 12% 53% 54% 43% 40% 2011 2012 2013 2014 Source : Idate, SNJV, 2015 62 Inspection Générale des Finances, L’apport de la culture à l’économie en France, décembre 2013 63 Syndicat National du Jeu Vidéo, Livre blanc 2013 64 Inspection Générale des Finances, L’apport de la culture à l’économie en France, décembre 2013 e 62 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
DY¾_YeaÔ[Ylagf65 » de la société Des « champions » de l’industrie française touche toutes les qui exportent très bien leurs générations productions à l’international La multiplication des supports (tablettes, L’industrie du jeu vidéo est avant tout tournée smartphones) et le développement des usages vers l’international :en 2013, 80 de la de jeux « nomades » ont fortement contribué production a été exportée, générant près d’un au phénomène de « gamiÕcation » de la société milliard d’euros de bénéÕces67. La France a française. Entre 2009 et 2013, le nombre de réussi à se faire une place parmi les deux acteurs joueurs français est passé de 17 à 28 millions historiques du marché, les États-Unis et le Japon, de personnes, représentant plus de 50 de avec de grands succès « Made in France » comme la population française. Cette progression est Ubisoft, qui est devenu la deuxième force de intergénérationnelle: sur la période, le nombre production interne de jeux vidéos dans le monde, de joueurs de 35 à 49 ans a augmenté, celui de fort de 26 studios dans 19 pays68, et proposant plus de 50 ans, plus que doublé. D’autre part, des franchises phares comme Assassin’s Creed. on assiste à une féminisation des joueurs : les Au-delà d’Ubisoft, de nombreuses entreprises femmes représentent aujourd’hui plus de 50 françaises tirent leur épingle du jeu comme d’entre eux. BigBen Interactive, le leader européen des La pratique des jeux vidéo est désormais courante accessoires et équipements de jeux vidéo, ainsi et ancrée dans les mœurs : 84 des joueurs y ont que Focus Home Interactive, Ankama, Acute 66 Games, Arkane Studio et Pretty simple pour accès sur plusieurs supports . La consommation ne citer qu’eux. Ainsi sur chaque marché, les de jeux est en constante augmentation, entreprises françaises parviennent, malgré une actuellement 12h par semaine, c’est 2 heures concurrence internationale très forte, à occuper de plus qu’en 2011. Cet appétit est soutenu par des places de premier rang. l’enrichissement de l’offre : les nouvelles consoles dites de « huitième génération » offrent une expérience de jeux enrichie et diversiÕée, qui explique le rebond du marché des consoles de salon entre 2012 et 2013 35). L’accessibilité et la multiplication des usages (jeux sur téléphones portables et réseaux sociaux) est également un facteur explicatif de cet engouement. 65 BPI France, Focus sur l’industrie française du jeu vidéo 66 Entretien SNJV 67 SNJV, Baromètre annuel du jeu vidéo en France, 2014 68 BPI France, Focus sur l’industrie française du jeu vidéo Création sous tension 63
Jeu vidéo <]khjgÔdk`Yml]e]flimYdaÔ†k$ Des nouveaux modèles à protéger des sirènes de la économiques concurrence internationale Le secteur du jeu vidéo est confronté à Le jeu vidéo repose sur l’alliance forte une recomposition de sa chaîne de valeur entre métiers techniques (programmation, traditionnelle (développeur, éditeur, distributeur) développement informatique) et des métiers avec le développement des jeux en ligne. Les artistiques, mobilisés au sein des mêmes équipes possibilités de commercialisation des jeux via des de production. Le secteur est ainsi confronté plateformes web, des magasins d’applications à une double tendance du point de vue des ou des réseaux sociaux ont contribué à baisser métiers69 : les barrières à l’entrée du secteur, ouvrant de nouvelles perspectives pour des développeurs • Une dé sintermédiation » de la chaîne de valeur indépendants. Ainsi, 72 des studios interrogés (les entreprises ont tendance à intégrer tous les par le SNJV déclarent commercialiser eux-mêmes métiers, de la conception à la distribution), 70 leurs productions . • L ’apparition de nouvelles compétences, La généralisation de ces pratiques s’appuie sur le nécessaires à l’adaptation des entreprises aux développement du modèle économique « free-to- nouveaux modèles économiques (community play », avec un accès au jeu totalement libre et managers, data/assets managers…). gratuit combiné avec des solutions de paiement En France, ce haut niveau de qualiÕcation requis pour accompagner la progression dans le jeu ou repose sur une offre de formation développée, ouvrir des modes de jeux privilégiés (utilisés par autour de pôles de formations aux métiers du 69 des studios pour les jeux en ligne). jeu vidéo reconnus à l’international, comme Les Sur les modèles plus traditionnels, PC et consoles Gobelins ou Isart Digital à Paris, Supinfogame à de salon, le modèle payant reste la norme (73 Valenciennes et l’ENJIMIN à Angoulême. des développeurs), accompagné pour les jeux La spécialisation de ces proÕls créatifs, ainsi que AAA (budgets élevés) de possibilités d’achat de la globalisation des acteurs de l’industrie rendent contenus payants. le secteur du jeu vidéo particulièrement sensible Des opportunités de croissance à la concurrence internationale, notamment au regard de la très forte attraction que peuvent au-delà du loisir exercer certains pays, comme le Canada ou Au-delà de l’activité de loisir, le secteur peut plus récemment Singapour (régimes Õscaux trouver des relais de croissance et de diversiÕcation avantageux). Le maintien et l’attraction des au croisement des savoir-faire des jeux vidéo talents constituent un des enjeux fondamentaux et des besoins et opportunités issus d’autres pour le développement de l’industrie du jeu vidéo secteurs. Ainsi, les serious games, projets de R&D en France : l’adoption de la réforme du Crédit autour de la e-santé, smart cities et objets d’Impôt Jeu Vidéo (CIJV) Õn 2013 constitue une connectés peuvent ouvrir des nouvelles portes des réponses crédibles à la fuite des « cerveaux » aux acteurs français de la Õlière. Les pôles de dans ce domaine. compétitivité Cap Digital et Imaginove travaillent en ce sens avec les entreprises françaises. 69 Entretien SNJV 70 SNJV, Baromètre annuel du jeu vidéo en France, 2014 e 64 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
d n a r t r e Romuald Capron B m te Directeur des opérations, Arkane Studios Õ e llecti o © CGaudillèr • Que représente le secteur du jeu vidéo, en Nos salariés sont diplômés de grandes écoles termes d’emplois dans la région ? d’ingénieur, d’écoles d’art et d’animation, Dans la région Rhône-Alpes, le secteur des d’écoles de jeux vidéo, ou parfois sont jeux vidéo compte une centaine d’entreprises, autodidactes sans bagage particulier. spécialisées dans le développement de jeux C’est pourquoi les talents individuels et les PC et consoles, ou spécialisées dans le secteur réalisations personnelles priment dans nos du serious gaming. Les acteurs principaux de recrutements ! Nos salariés viennent de la région tels qu’Arkane Studios, Ivory Tower, toutes les régions, mais parfois également Ubisoft Annecy ou Namco, emploient entre de l’international, car nous recherchons les 50 et 100 personnes par studio. L’histoire meilleurs proÕls de l’industrie. d’Arkane est une véritable success story ! • Quel est l’impact de ces entreprises sur Le studio a connu une forte croissance ces votre territoire et les territoires où elles se dernières années, surtout depuis le succès sont installées ? commercial de notre jeu Dishonored. Nous avons ainsi créé une cinquantaine d’emplois. En 2012, suite à la sortie de notre jeu Dishonored, Arkane a doublé ses effectifs et a • Im]dkkgfld]khjgÔdkf†[]kkYaj]k€dY créé une cinquantaine d’emplois à Lyon. Nous réalisation de ces projets ? avons également un studio de développement La conception de jeux vidéo rassemble des à Austin aux États Unis et nous tenons proÕls très divers, allant des informaticiens à conserver cette double culture franco- aux animateurs 3D, artistes, modeleurs américaine car chaque territoire possède ses 3D ou designers. Certains proÕls sont forces en termes de recrutement. spéciÕques au secteur du jeu vidéo et d’autres se retrouvent dans le cinéma d’animation ou le développement informatique traditionnel. L’industrie du jeu vidéo est un secteur jeune dont la moyenne d’âge se situe autour de 35 ans. Création sous tension 65
Livre Livre L’édition fait de la résistance Valeur économique Évolution Revenus 2011-2013 2013 Ventes de livres physiques -4,1 4 296 M€ Ventes de livres numériques +40 105 M€ Subventions publiques en faveur du patrimoine écrit et du livre* -1 246 M€ 5,6 Mds € Revenus directs -3 4 647 M€ Dépenses d'acquisition des bibliothèques municipales +57 203 M€ Ventes de supports numériques de lecture +77 743 M€ Copie privée hors smartphones et tablettes +17 5 M€ Revenus connexes +72,1 951 M€ TOTAL REVENUS +4,5% 5 599 M€** Évolution revenus 2011-2013 +4,5% * Dont 246 M€ de subventions pour charge de service public à la Bibliothèque nationale de France ** arrondi Sources : GfK ; DEPS ; Observatoire de la Lecture ; Ministère de la Culture et de la Communication ; LOF ; Pôle emploi ; INSEE ; Rapport de branche commerce de détail du livre e e 66 66 2 Panor2ama de l’ Panoraécma de l’onomie de la cultéconomie de la culture et de la crure et de la création en Féation en France rance
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2013 2013 Maisons d'édition -4 13 062 Auteurs littéraires/traducteurs -24 20 000 Distribution en librairies et maisons de presse/papeterie -2 31 000 74 280 Emplois directs -10,3 64 062 emplois Industrie graphique +17 4 664 Emplois publics en bibliothèque +17 3 336 Ventes de supports numériques de lecture +38 2 218 Emplois connexes +20,7 10 218 TOTAL EMPLOIS -7% 74 280 Évolution emplois 2011-2013 -7% Création sous tension 67
Livre Une offre éditoriale toujours riche et plurielle malgré un marché global en recul La lecture reste une pratique bien La baisse généralisée des ventes ancrée dans le quotidien : 87 des touche presque toutes les catégories Français se déclarent lecteurs, 69 des de livres, à l’exception des BD et Français de 15 ans et plus ont lu au 75 mangas (+1,4 ) et des livres moins un livre au cours des 12 derniers parascolaires (+1,3). 71 mois en 2014 . Cette Õdélité des La baisse de ce marché s’explique par Français à la lecture est alimentée par une réduction du temps de lecture une offre éditoriale rendue accessible moyen hebdomadaire et par la grâce à la loi Lang (prix unique du diminution du budget moyen annuel livre), particulièrement riche et variée, accordé à l’achat de livres physiques. qui suit un chemin de croissance En effet, le temps de lecture a diminué régulier, avec une augmentation de 76 72 de 7 minutes par rapport à 2012 et le 6,2 des titres en 2013 . budget annuel moyen accordé à l’achat Malgré le dynamisme de l’offre, le de livres physiques a diminué de 1,7€ marché du livre en valeur poursuit son entre 2012 et 2013 pour atteindre e 81,2€. recul pour la 3 année consécutive, accusant une baisse de 4,1 des 73 ventes entre 2011 et 2013 . Les exportations accusent également une légère baisse de 1,8 et s’établissent à 689 millions d’euros, pour un marché à l’international qui concerne l’Europe 74 à 59,3 . Augmentation des titres produits en 2012 74 788 79 308 81 268 86 295 Réimpressions +6,2% Nouveautés 48,6% 49,5% 48,4% 48,2% 51,4% 50,5% 51,6% 51,8% 2009 2010 2011 2012 Source : Syndicat national de l’édition (SNE), Repères Statistiques France 2013 71 Observatoire de l’économie du livre (MCC/DGIMC-SLL), mars 2014 72 Syndicat National de l’Édition, Repères Statistiques France, 2013 73 Chiffres clés de la Culture 2014, Ministère de la Culture et de la Communication 74 Centrale de l’Édition, 2012 75 Syndicat National de l’Édition, Repères Statistiques France, 2013 76 GfK e 68 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Le livre numérique ne permet pas de compenser les pertes du livre physique e Le 9 art, une des locomotives Avec une augmentation de 29 en 2013, les ventes d’e-book ont décollé pour du marché du livre 77 atteindre 105 millions d’euros, soit une augmentation de 40 en 2 ans . L’année 2013 s’est révélée De la même manière, entre 2012 et 2013, le taux de lecture numérique a triplé, 78 excellente pour la bande passant de 5 à 15 . Néanmoins, l’augmentation des ventes numériques dessinée, avec une augmentation (+ 24 millions d’euros entre 2012 et 2013) ne comble pas les pertes enregistrées du nombre de ventes en valeur dans le domaine des livres physiques, qui sont de l’ordre de 254 millions d’euros. par rapport à 2012 (cf. plus À court terme, la lecture numérique ne semble pas en mesure de concurrencer haut), malgré un recul des actes le papier79 : en effet, 85 des Français préfèrent toujours lire en format papier. d’achat (-0,9 selon GfK). Même dans les marchés les plus matures de l’e-book, ce dernier n’a pu compenser 80 36 millions d’albums ont été la chute du marché du livre papier . vendus en 2013. Le marché de la bande dessinée a bénéÕcié de Les librairies : une richesse française aujourd’hui menacée la vente de bestsellers comme par les autres circuits de distribution Astérix chez les Pictes à hauteur de 1,6 million d’exemplaires, ce En 2013, les librairies représentaient 22 des achats de livres. Les librairies font qui constitue la meilleure vente la richesse de la France en garantissant une diversité de l’offre, un rôle de conseil de tous les marchés du livre. et d’accompagnement du lecteur. La France est un pays qui possède un des plus La dernière aventure de Blake grands réseaux de librairies, un réseau très dynamique animé par 25 000 points et Mortimer, L’Onde Septimus, de vente. Néanmoins, ce réseau de distribution décentralisé est aujourd’hui y a également contribué avec menacé par des plateformes de vente de livres sur Internet, qui fragilisent la 252 000 exemplaires vendus. chaîne de distribution et les intermédiaires traditionnels par des stratégies de conquête de parts de marché agressives. Les acteurs de la distribution sont les premiers touchés avec une diminution du nombre d’emplois de 2, entre 2011 et 2013. L’année 2013 a également été marquée par la faillite de deux grands distributeurs généralistes, Virgin Megastore et Chapitre. Les lieux d’achat du livre en 2013 Autres Ventes 4% par correspondance, courtages et clubs 14,5% Librairies 22% Grandes surfaces Ventes par Internet culturelles 18% spécialisées 22% Grandes surfaces non spécialisées 19,5% Source : Observatoire de l’économie du livre 77 XerÕ, L’édition de livres en France, février 2014 78 Ibid 79 Baromètre Syntec Numérique – BVA janvier 2015 80 INA Global, Ce que le numérique a déjà changé à l’édition, 2014 Création sous tension 69
Livre Kgml]fajd]ÔfYf[]e]fl\]dY[j†Ylagf2mf]im]klagf\]kmjna] pour le secteur du livre Le prix unique du livre, transposé au numérique La déÕnition d’un « nouveau contrat d’édition » (loi de 2011), permet la sauvegarde d’une offre en 2014, après de longues négociations entre de livres diversiÕée et plurielle dans un secteur auteurs et éditeurs, a permis de l’adapter à l’ère qui a vu les modèles économiques et les circuits numérique. de rémunération des auteurs bouleversés par les Pour autant, la menace qui pèse sur le droit nouveaux acteurs du numérique. Les offres de d’auteur au niveau européen et international, livres par abonnements, les stratégies de guerre remet aujourd’hui en question l’activité des des prix sur le marché de l’e-book, ainsi que les auteurs comme celle des éditeurs. conditions d’exclusivité de certains supports numériques remettent en question cet acquis. e 70 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Françoise Nyssen Présidente du directoire d’Actes Sud c Melki © Mar • Quels sont les grands axes de la politique du Méjan, en contribuant à plus d’un quart culturelle d’Arles, dans laquelle votre de son budget. Contrairement aux idées entreprise est implantée ? reçues, l’édition est une industrie culturelle Nous avons démarré Actes Sud en 1978 et qui n’est pas subventionnée. C’est un secteur nous nous sommes installés à Arles en 1983. dynamique qui apporte une richesse culturelle Arles est une ville avec une identité culturelle et économique qui pourrait et devrait être forte avec son passé archéologique, ses davantage soutenu. rencontres photographiques, son École • La culture et les activités créatives vous nationale supérieure de photographie, semblent–elles favoriser plus qu’un autre le festival des Suds. Le Maire de l’époque, secteur le lien social et contribuer à l’emploi Jean-Pierre Camoin, a contribué au des jeunes sur votre territoire ? Si oui, développement d’un environnement propice comment ? avec la création de la médiathèque, du centre de conservation du livre, du collège des Oui, bien sûr. Nous avons une école de traducteurs, etc. la photographie, un IUP de gestion des C’est aussi un effet boule de neige : l’ouverture entreprises culturelles, Supinfocom, etc. et l’intérêt pour la culture appellent la culture. Leurs étudiants trouvent des débouchés sur le Arles vit de la culture et son paysage culturel territoire, aussi bien des emplois permanents, est vaste et diversiÕé dans un équilibre que des emplois saisonniers liés aux extraordinaire entre public et privé. La politique évènements culturels qui s’y déroulent. culturelle de la municipalité, la région et le La culture emploie beaucoup de jeunes et conseil régional accompagnent et ampliÕent crée surtout du lien social. Une librairie est tous ces projets, et ce grâce à des élus attentifs. un lieu de vie. À Arles, nous proposons des activités culturelles tout au long de l’année, • Quel est l’impact des industries culturelles que ce soit avec le théâtre d’Arles, l’association et créatives sur le rayonnement de votre du Méjan ou les deux nouvelles fondations. territoire ? Nous travaillons tous ensemble dans une belle Il est majeur et maximal. La culture offre un coopération pour proposer une offre culturelle vrai écho à la ville, une forte visibilité : avec diversiÕée à la population locale et attirer son histoire bien sûr, mais surtout grâce à ses également des gens de toutes parts. nouvelles institutions culturelles que sont la • La culture et les activités créatives vous Fondation Van Gogh ou encore la Fondation semblent-elles favoriser, plus qu’un autre Luma. secteur, le développement de l’économie • Quel est l’impact économique de la création numérique ? et de l’implantation d’Actes Sud dans ce La diffusion de ce que nous créons se fait de territoire ? plus en plus par le numérique, et la culture Avec les éditeurs associés, nous employons favorise le numérique. Pour autant, il s’agit plus de 300 personnes, dont la moitié d’être attentif à ce qu’elle se développe localement. Notre chiffre d’affaires représente avec des opérateurs citoyens et restons 70 millions d’euros : Actes Sud est la très vigilants avec ceux offshore qui ont première entreprise privée de la ville. C’est une politique très commerciale souvent non une activité qui n’est pas subventionnée citoyenne et laissant croire qu’ils peuvent et ne coûte rien aux institutionnels (nous s’abstraire des opérateurs de la création. ne touchons que 1 de subvention pour la Quand ils auront tué les différents acteurs de traduction d’ouvrages dits difÕciles). EnÕn, la chaîne (libraires, éditeurs…), il n’y aura plus nous investissons localement. Nous sommes d’espace pour les auteurs et les artistes, et la ainsi le principal mécène de l’Association création sera menacée. Création sous tension 71
Presse Presse Le papier ne paie plus Valeur économique Évolution Revenus 2011-2013 2013 Ventes de journaux et magazines -5 5 288 M€ Recettes publicitaires de la presse -17 2 965 M€ Recettes des sites d'information en ligne (dont applications mobiles) +36 724 M€ 11,3 Mds € Aides directes à la presse +29 396 M€ Ventes à l'export -11 367 M€ Chiffres d’affaires des agences de presse -5 735 M€ Revenus directs -6 10 475 M€ Ventes de supports numériques de lecture de revues et journaux +33 813 M€ Revenus connexes +33 813 M€ TOTAL REVENUS -3,6% 11 288 M€ Évolution revenus 2011-2013 -3,6% Sources : DGMIC/BREP ; Enquête Presse en ligne ; GfK ; Ministère de la Culture et de la Communication ; Audiens e e 72 72 2 Panor2ama de l’ Panoraécma de l’onomie de la cultéconomie de la culture et de la crure et de la création en Féation en France rance
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2013 2013 Métiers de l’édition de presse -3,9 80 150 Diffusion et distribution +9 27 347 Emplois directs -8,4 107 497 110 610 Ventes de supports numériques de lecture de revues et journaux +33 3 113 emplois Emplois connexes +33 3 113 TOTAL EMPLOIS -2,3% 110 610 Évolution emplois 2011-2013 -2,3% Création sous tension 73
Presse Un secteur important en termes marque de presse en version numérique, dont d’emplois et de chiffre d’affaires, 19 millions de « mobinautes » et 9 millions 82 hgjl†hYjmf]g^^j]\an]jkaÔ†] d’utilisateurs de tablettes . Avec un chiffre d’affaires global de 11,3 milliards Réduction des recettes d’euros et plus de 110 000 employés, le secteur publicitaires, diminution des de la presse (journaux, magazine et agences ventes : un secteur en crise de presse) reste la 4e ICC en termes de chiffre e d’affaires (en recul d’une place) et la 5 en termes La presse écrite est frappée de plein fouet par d’emplois. La presse écrite dans son ensemble l’effondrement des revenus des ventes et des reste le premier poste de consommation culturelle recettes publicitaires. Respectivement, elles ont des Français en valeur avec 6,80279 milliards baissé de 5 et de 17 entre 2011 et 2013. d’euros en 2012 consommés annuellement dans Le recul de la diffusion de journaux physiques, les journaux, revues et périodiques. Cette activité dû à l’émergence des supports numériques reste devant les spectacles et les activités (sites d’information généralistes pour la presse artistiques (avec 4,735 milliards), mais en léger nationale, blogs et sites spécialisés), a eu de retrait par rapport à 2011 (-1,1). Cette appétence profondes répercussions sur les acteurs du pour la presse écrite se traduit par une audience secteur. Les investissements publicitaires se forte : 65 des Français, soit 33 millions sont en effet tournés vers d’autres supports d’individus, lisent chaque jour au moins un titre de diffusion, affectant l’équilibre Õnancier des 81 de presse écrite (quotidien ou magazine). Elle est médias traditionnels. Par ailleurs, les éditeurs alimentée par une offre toujours diversiÕée avec de journaux et de magazines sont confrontés à plus de 4 300 titres de presse disponibles en 2011. une hausse des coûts d’approvisionnement et de Malgré une réduction générale entre 2010 et distribution qui remet fortement en question leur 2011 (-3,6), principalement due à l’effondrement modèle économique83. de la presse gratuite d’annonces (-68,7), l’offre de presse continue de se développer, Dans ce contexte difÕcile, le secteur de la presse principalement pour la presse spécialisée grand a subi une forte baisse de ses effectifs (-8,4 public (+6,9) et la presse nationale d’information des emplois directs entre 2011 et 2013), ce générale et politique (+8). Cette appétence pour qui montre que cette industrie est en cours de la presse est aujourd’hui renforcée grâce à la transformation structurelle, et à la recherche déclinaison des marques sur les supports digitaux de nouveaux modèles organisationnels et : 33 millions de Français lisent au moins une économiques. Évolution des recettes publicitaires et des ventes en valeur pour la presse écrite entre 2011 et 2013 En milliards d’euros -5% Presse gratuite Presse payante -28% Ventes par abonnements Ventes au numéro -15% 1% -10% 2011 2012 2013 81 Audipresse, Etude ONE 2014 82 Audipresse ONE GLOBAL V2 2015 Source : Panorama de l’économie de la culture et de la création en France, 2015 83 XerÕ, La presse quotidienne nationale et régionale, 2014 e 74 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
La presse numérique : des modèles économiques qui tatonnent et qui ne permettent pas de compenser les pertes sur les ventes physiques La révolution du numérique a profondément À l’été 2013, il représentait par exemple 13 modiÕé le rapport des individus à l’information. de la diffusion du Monde (avec plus de 10 000 L’accès illimité et instantané à l’actualité renforce abonnés en plus en un an) et 11,5 de celle des les exigences du public qui privilégie la mobilité Échos, tous deux précurseurs en matière de et l’immédiateté de l’information. La demande support numérique86. La part du numérique dans se reporte de plus en plus vers les nouveaux les grands quotidiens français reste pourtant supports numériques, tablettes électroniques, inférieure à celle qu’elle occupe dans les journaux smartphones, dont les ventes ont augmenté de anglo-saxons. C’est le cas du Financial Times, 84 201 entre 2011 et 2013 . Ainsi, selon une qui, depuis Õn 2012, a vu ses abonnements étude Audipresse publiée en 2013, 45 des numériques dépasser les ventes de ses journaux Français lisent la presse en version numérique. imprimés. Par conséquent, les groupes de presse Néanmoins, la presse numérique ne permet pas investissent massivement dans le numérique : de compenser les pertes sur les ventes physiques. les principaux titres du marché sont dorénavant L’augmentation du chiffre d’affaires de la presse 85 en ligne depuis 2011 (+192 milliards d’euros, présents dans des kiosques numériques . Cette stratégie repose sur l’accès à du contenu payant soit une augmentation de 36) ne résout pas ou en freemium (offre gratuite associée à des l’équation économique et ne permet pas de contenus payants, réservés à leurs abonnés). compenser la baisse des recettes publicitaires Désormais, le numérique payant occupe une place et les ventes de la presse écrite (-897 millions substantielle dans les ventes des quotidiens. d’euros sur la période). 84 GfK – Traitement EY 85 XerÕ, La presse magazine, mars 2014 86 XerÕ, La presse quotidienne nationale et régionale, janvier 2014. Création sous tension 75
Presse La carte de l’innovation pour inventer des nouveaux modèles économiques Les groupes de presse doivent encore inventer les nouveaux modèles économiques qui permettront de rentabiliser leurs applications et leurs solutions mobiles. Face à une offre très concurrentielle, l’enjeu est d’attirer le lectorat sur des plateformes et des applications toujours plus personnalisées qui enrichissent leur expérience, tout en proposant des contenus propriétaires de qualité. Face à l’augmentation des « mobinautes », consommateurs de contenus journalistiques sur smartphone, les applications doivent répondre à la multiplicité des usages et des modes de consommation selon les supports (formats courts/formats longs, Õls d’information en continu/Õls d’information thématiques…). Les pure players de la presse (Médiapart, Slate, HufÕngton Post, etc.), nés sur Internet, s’appuient sur le développement de modèles économiques originaux. Ils cherchent à se distinguer par des contenus qui tiennent compte des lecteurs, et leur offrent gratuitement des services associés. Ce travail d’expérimentation est actuellement en cours : les acteurs du secteur misent en effet sur l’innovation pour inventer un nouveau modèle économique. Ainsi, le groupe Amaury a lancé Õn 2014 son incubateur Amaury Lab, en partenariat avec le Paris région Lab, aÕn d’accueillir et accompagner des start-up qui travaillent sur la réunion des métiers de la presse et des métiers numériques. Trois thématiques y sont développées : le Big data, les objets connectés et l’expérience numérique des lecteurs. e 76 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Catherine Chagniot Directrice déléguée de la Fédération Nationale de la Presse d’Information Spécialisée (FNPS) ournellec © M. T • Quelle est la place de la presse d’information moyen utilisé pour s’informer sur l’actualité spécialisée et professionnelle au sein du de sa profession : 65 des professionnels secteur ? ne pourraient pas se passer de la lecture de La Fédération Nationale de la Presse leurs titres de presse professionnelle. 85 des d’Information Spécialisée (FNPS) regroupe, interviewés consultent les sites Internet de en 2014, 507 entreprises qui éditent quelque la presse professionnelle. 76 disent qu’elle 1 300 publications imprimées et 332 contribue à leurs besoins de formation. Nous publications en ligne, diffusées chaque année avons également pu noter un réel lien entre à près de 278 millions d’exemplaires avec des le lecteur et sa publication, car 78 se disent titres comme Esprit, La Semaine juridique, La être profondément attachés à leur presse et France agricole, Le Quotidien du médecin... 88 en ont une bonne opinion. Avec un chiffre d’affaires de 770 millions Pourtant, depuis quelques années, la presse d’euros en 2012, la presse technique et professionnelle souffre davantage que le reste 87 de la presse. En 2013, elle a enregistré une professionnelle représente 9 du chiffre baisse de 7 de son chiffre d’affaires (contre d’affaires de la presse éditeur (46 ventes, 89 88 5 pour la presse en général) . Sa diffusion 40 publicité, 14 chiffre d’affaires Internet) . a diminué de 6 en 2013 (contre -2,5 pour 90 • Comment se développe le secteur de la la presse en général) . EnÕn, elle a subi une presse d’information spécialisée ? baisse de 7 de ses recettes publicitaires en 91 Depuis 10 ans, la publicité commerciale 2013 contre -1,5 pour la presse en général . régresse, tandis que les recettes • Qui sont les salariés de la presse d’abonnements augmentent. En 2012, les professionnelle et spécialisée ? ventes par abonnements ont même constitué La presse professionnelle et spécialisée la part la plus importante des recettes, ce qui compte 13 347 salariés (16,5 des salariés de s’explique, entre autres, par la place qu’occupe la presse) dont 4 800 journalistes disposant la presse professionnelle et spécialisée auprès d’une carte de journaliste (soit 19 des du lectorat français. Elle touche près de 44 journalistes de la presse écrite et 13 du total d’entre eux. des journalistes). C’est la presse spécialisée qui D’après une étude réalisée en 2014 par l’IFOP, rassemble le plus de salariés après la presse la presse professionnelle est perçue comme magazine (30) et la presse quotidienne étant une presse crédible et Õable par 84 des 92 régionale (24) . personnes interrogées. Elle reste le principal 87 La FNPS rassemble la presse technique et professionnelle mais aussi la presse sociale et une partie de la presse spécialisée grand public. 88 DGMIC Enquête rapide 2012 89 DGMIC Enquête rapide 2013 90 OJD – OfÕce de justiÕcation de la diffusion 91 Kantar media ad intelligence 92 Observatoire des métiers de la presse – Cartes des journalistes professionnels en 2012 Création sous tension 77
Publicité et communication Publicité et communication Le futur sera numérique ou ne sera pas Valeur économique Évolution Revenus 2011-2013 2013 Revenus des agences de publicité 0 13 014 M€ Production de Õlms institutionnels et publicitaires +11 1 381 M€ Revenus directs +1 14 395 M€ 14,4 Mds € TOTAL REVENUS +1% 14 395 M€ Évolution revenus 2011-2013 +1% Sources : IREP ; Ministère de la Culture et de la Communication données 2013 ; INSEE e e 78 78 2 Panor2ama de l’ Panoraécma de l’onomie de la cultéconomie de la culture et de la crure et de la création en Féation en France rance
Emplois générés Évolution Emplois 2011-2013 2013 Métiers des agences de publicité -4 85 450 Conseil en relations publiques et communication +14 9 625 Production de Õlms institutionnels et publicitaires +37 5 805 127 607 Intermittents dans la production de Õlms institutionnels et +6 26 727 emplois publicitaires Emplois directs +0,8 127 607 TOTAL EMPLOIS +0,8% 127 607 Évolution emplois 2011-2013 +0,8% Création sous tension 79
Publicité et communication La publicité et la communication Les revenus publicitaires en ligne, irriguent les industries culturelles une source de renouveau ? et créatives Le marché de la publicité est fortement corrélé Avec 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires et au contexte économique. En période de crise, la plus de 127 000 emplois directs, la publicité et publicité est parmi les premiers investissements la communication forment la deuxième industrie à être réduits par les entreprises. En 2013, culturelle en termes de revenus en France. les recettes publicitaires nettes des médias ont afÕché une baisse de 3,6 par rapport à En 2013, le secteur de la publicité a injecté 2012 (année qui avait déjà marqué un recul de 10,5 milliards d’euros93 3,3). En un an, les médias toutes catégories vers les médias sous forme de recettes publicitaires, constituant confondues ont ainsi perdu 500 millions d’euros ainsi une source importante de revenus pour de recettes publicitaires et 1 milliard sur deux ans. les industries culturelles. Des secteurs comme Dans un contexte économique médiocre avec la presse ou la télévision, tirent respectivement un PIB en croissance de +0,3 en 2013, seules 34 et 28 de leurs revenus des recettes progressent : la publicité sur mobile avec une 94 publicitaires . En valeur absolue, la télévision, hausse de 55 en 2013 (+29 en 2012) et la Internet et les journaux sont les principaux publicité sur Internet avec une hausse de 3,1 en bénéÕciaires des investissements publicitaires 2013. des annonceurs (voir graphique ci-dessous). En termes d’emplois, le marché de la publicité Dans ce contexte, Internet et les recettes en constitue également des débouchés importants ligne constituent le futur moteur de la publicité. pour les proÕls créatifs : les agences de En 2015 en France, les revenus publicitaires sur 95 communication recourent fréquemment à des Internet devraient dépasser le leader du secteur . proÕls issus d’autres ICC comme des producteurs, Cette forte croissance s’explique en partie par des compositeurs musicaux, des graphistes, l’explosion des revenus de la publicité sur mobile, des écrivains, voire des développeurs issus de qui devraient croître à un rythme de 34,8 annuel l’industrie du jeu vidéo. dans les 5 prochaines années. Répartition des recettes publicitaires par média en 2013 En milliards d’euros AfÕchage extérieur 1,152 Cinéma 0,091 Radio TV 0,736 3,219 Presse (magazines) 1,030 Presse (journaux) Internet 1,909 2,311 * Source : IREP 93 IREP, Résultats annuels du marché publicitaire français en 2013 94 Voir chiffres TV et Presse 95 Magna Global, Advertising market global forecasts, 2015 e 80 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Une nouvelle manière de faire de la publicité La France, un leader de l’industrie En parallèle des réÖexions menées sur les modèles publicitaire en Europe et dans le monde économiques du secteur, les acteurs voient également Le secteur de la publicité en France, troisième en Europe en dans ces nouvelles technologies numériques de nouvelles termes d’emplois derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne possibilités de communication. En effet, les techniques de (avec respectivement 143 000 et 144 000 emplois96), personnalisation des publicités, en fonction des données repose à la fois sur la présence de grands groupes de géolocalisation des internautes et mobinautes, de internationaux (comme Publicis, avec un chiffre d’affaires leurs historiques de navigation et d’achats permettent de 8,5 milliards d’euros97 , ou Havas dans le top 10 mondial), de proposer des contenus beaucoup plus ciblés et plus mais également sur un vivier de petites entreprises, efÕcaces. Ces pratiques de micro-targeting permettent au qui concentrent la majorité des emplois du secteur. Les message publicitaire d’être beaucoup plus incisif, en parfaite entreprises de moins de 5 salariés représentaient en effet adéquation avec les préoccupations de l’internaute, tout 90 de l’ensemble des sociétés du secteur des agences en réduisant les coûts de communication. La révolution du 98 publicitaires en 2011 . Big data, qui repose sur la collecte et le traitement de très grands volumes de données, permettra de mieux répondre La France n’est pas en reste dans le domaine du numérique aux attentes des consommateurs dans les années à venir. et a donné naissance à quelques pépites comme Criteo, start-up de ciblage publicitaire désormais cotée au NASDAQ Les contenus dits de native advertising permettent depuis 2013 (avec une capitalisation de 2,5 milliards de également d’améliorer la qualité des messages publicitaires, dollars), ou comme Teads, fournisseur de solutions vidéo en proposant des publicités interactives ou non (sous forme qui permet de maximiser la monétisation des emplacements plus ludique et moins intrusive) qui attirent l’attention de publicitaires en ligne. Son introduction au NASDAQ avec l’internaute tout en lui offrant une expérience visuelle ou Ebuzzing, qui vend ces emplacements publicitaires, pourrait audio de qualité. être prévue pour 2015. Les producteurs de Õlms institutionnels et publicitaires se sont fortement adaptés à la production de contenus de marque principalement diffusés en ligne. Ces publicités, appelées aussi brand content sont en très fort développement économique, ce qui explique, en partie, la très forte augmentation (presque 40) du nombre d’emplois dans le domaine de la production de Õlms publicitaires et institutionnels. 96 Eurostat - Measuring Cultural and Creative Markets in the EU, EY, 2014 97 Advertising Age – Agency Report 2013 98 XerÕ, Les agences de publicité et de communication, janvier 2014 Création sous tension 81
Publicité et communication Vincent Leclabart y gouh Président d’Australie e © Éric L • Pour cette nouvelle édition du Panorama, la Õnance...), elle emploie des personnes publicité est présentée comme un secteur capables de comprendre les publics et à part entière des Industries Culturelles et de déÕnir des messages pertinents, de ;j†Ylan]k&Im]dd]k]fkgfld]kjYakgfk7 déterminer les moyens à mettre en œuvre Les différentes disciplines qui composent pour atteindre ces publics, de trouver les l’industrie publicitaire au sens large (publicité idées qui feront passer les messages, de au sens classique, customer marketing, produire ces créations, directement ou par événementiel, production, communication l’intermédiaire de photographes, metteurs interactive, éditoriale…) fondent toute leur en scène, vidéastes, créateurs de jeux ou efÕcacité sur la créativité. Bien sûr, la publicité d’applications, compositeurs, etc. n’existe pas sans une très forte compétence La profession publicitaire rassemble 127 600 stratégique, ni sans une maîtrise des personnes en France. technologies de la communication. Mais ces expertises sont partagées par d’autres métiers. • Comment avez-vous intégré le numérique Finalement, ce que l’on achète dans la publicité dans vos métiers ? et ce qui produit l’effet de levier sur l’économie Très tôt, la publicité a intégré le numérique ou la société, c’est avant tout la créativité. comme une composante centrale du métier. C’est pour cette raison que l’AACC souhaite Cela se traduit par l’utilisation de canaux afÕrmer son appartenance au monde des de communication nouveaux, par la prise industries créatives en rejoignant l’étude en compte d’une relation nouvelle entre les France Créative. publics et les émetteurs, par l’utilisation de modes d’expression neufs. Ainsi, l’utilisation • Quel est le métier de publicitaire ? Quelles du gaming, la réalisation de web series, la professions le composent ? création de dispositifs participatifs, le nombre À travers la création, la publicité cherche inÕni de possibilités que nous offre l’évolution à attirer l’attention du public, créer une technologique et qui multiplie notre créativité connivence et faire passer un message. replacent la publicité au cœur de ce qui intéresse les Français, pour le plus grand bien Pour cela, outre les métiers inhérents à de l’économie et de la société. toute entreprise (commerce, administration, e 82 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
François Garcia Président de X-Prime PRIME - © X • Quel est l’impact de votre agence sur le • La culture et les activités créatives vous territoire ? semblent-elles favoriser plus qu’un autre Nous réalisons presque 5 millions d’euros secteur le lien social et contribuer à l’emploi de chiffre d’affaires et employons plus de des jeunes sur votre territoire ? 50 salariés permanents, souvent issus de Oui, et nous en sommes une preuve vivante. Toulouse et de sa région. Depuis sa création en Chez X-Prime l’âge moyen est de 27 ans. Vous 2002, X-Prime a engagé, formé et « essaimé » pouvez croiser chez nous des autodidactes et des dizaines de proÕls digitaux qui continuent des diplômés de grandes écoles qui occupent de pratiquer ces métiers, parfois en créant les mêmes postes à responsabilité. leurs propres studios ou agences. Dans les métiers de la création et du Plus largement, nous avons constitué autour numérique, le diplôme n’est pas un critère de l’agence tout un écosystème de partenaires, en soi. Nous sommes ouverts à tous ceux experts de nos métiers, avec qui nous qui partagent notre vision du numérique et travaillons régulièrement. Il en est de même qui veulent la transmettre pour changer le pour la formation de nos collaborateurs ou la monde ! création d’évènements en complément de nos dispositifs. • Quel rôle les secteurs de la culture et de la Pour ce qui est de la diffusion des savoirs, création jouent-ils dans le développement de nous sommes très impliqués au sein des écoles l’économie numérique ? de commerce, de marketing et d’ingénieurs Ils sont essentiels au développement même du Grand Toulouse. Nous y intervenons de l’économie : la créativité est génératrice régulièrement pour former et pour donner d’innovation. En tant qu’agence numérique envie aux étudiants de rejoindre la révolution pure player, nous avons des créatifs et des numérique. ingénieurs au sein même de l’agence. Les solutions innovantes qui sont produites chez • Comment participez-vous au rayonnement nous ont pour objectif de rendre plus efÕcaces de votre territoire ? nos clients, des grandes entreprises, face à Nous travaillons avec le Grand Toulouse leurs compétiteurs, dans une concurrence sur leur communication numérique. Le site mondiale toujours plus forte. La prise de « Toulouse.fr » s’est vu remettre le prix conscience de cette donnée est essentielle du meilleur site internet des villes de plus pour continuer d’aider notre industrie à se de 30 000 habitants aux trophées de la développer. communication 2014. C’est un des sites de collectivité les plus visités de France, avec 4 millions de visiteurs par mois. Nous sommes aussi intégrés aux initiatives locales comme « le club de la com » et « la mêlée numérique » qui valorisent les métiers de la communication et des technologies par des évènements et des remises de prix. Création sous tension 83
Comment la culture transforme les territoires L’économie de la culture irrigue l’ensemble des territoires. Ainsi, à un niveau aussi bien local que mondial, les industries culturelles participent à la redéÕnition de la géographie économique française. En effet, l’économie de la culture joue un rôle majeur sur l’attractivité territoriale, participant notamment à la régénération urbaine, à la dynamique de l’emploi et au dynamisme de l’offre touristique d’un territoire.
Comment la culture transforme les territoires Analyse de l’impact des ICC dans l’économie territoriale autour d’études de cas Lens Picardie Metz Plaine Commune Île-de-France Carhaix Angers Nantes Bourges La Rochelle Limousin Angoulême Saint-Étienne Rhône-Alpes Marciac Arles Aix-en-Provence Marseille Études de cas présentées dans le rapport Études de cas disponibles sur le site France Créative e 86 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Comment la culture transforme les territoires Culture et dynamique de l’emploi FOCUS TERRITOIRE Les ICC en Limousin, un argument de créativité créateur d’emplois L’économie de la culture constitue un des fers de lance de la stratégie d’attractivité touristique de la région Limousin, grâce à des pôles pluridisciplinaires proposant une palette variée d’activités : Brive est devenue un carrefour culturel à dimensions nationale et européenne avec les Rencontres européennes du moyen métrage, le Théatre de Brive, le e 2 salon du livre de France, des festivals (Brive Festival et Francophonies en Limousin) et une offre de musées diversiÕée (Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart et Musée des beaux-arts de Limoges). La région est également un site de production culturelle grâce aux centres d’action culturelle, centre culturel de rencontre la Borie, Artothèque du Limousin et de production cinématographique (cinéma en Limousin). En 2012, les sites historiques et les activités culturelles ont rassemblé 725 000 visiteurs, représentant pour l’ensemble des activités touristiques plus de 400 millions d’euros de chiffre 99 d’affaires et entre 7 800 et 12 800 emplois directs . Au-delà de l’attractivité touristique, les ICC sont également créatrices d’emplois durables. Par exemple, l’Opéra Théâtre de Limoges et l’Orchestre de Limoges et du Limousin représentent 13 de l’emploi du spectacle vivant dans la région, soit 336 emplois100. Les différentes activités culturelles implantées en Limousin contribuent également à la visibilité internationale de la région. Le festival des francophonies (théâtre, danse et musique) est au cœur d’un réseau d’artistes et d’organisations culturelles mondiales (festival du Bénin, festival de Ouagadougou), facilitant l’invitation d’artistes et la diffusion d’œuvres d’art. En 2013, 240 artistes francophones se sont produits en Limousin. 99 Assises Régionales du Tourisme en Limousin 2014, Dossier de presse 100 Estimation basée sur l’étude de l’ORACLIM - L’emploi dans le secteur du spectacle vivant en Limousin, 2009 Création sous tension 87
Comment la culture transforme les territoires FOCUS TERRITOIRE Le festival d’Aix-en-Provence et le programme Passerelles Acteur innovant et engagé pour la démocratisation de Toujours désireux de renforcer son ancrage local et de l’art et de la culture, le festival d’Aix-en-Provence a créé le donner à l’art lyrique les moyens d’investir les territoires, programme Passerelles pour développer les projets éducatifs qui sont éloignés de l’offre culturelle, le festival mène une et socio-artistiques de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. stratégie de proximité, en proposant des interventions Un large réseau d’enseignants, d’acteurs associatifs et pédagogiques dans plus de 36 communes : « Rencontres éducatifs locaux, d’artistes et de pédagogues s’investissent en Musique » dans des institutions sociales ou de dans ces actions. Ils sont plus de 50 à travailler sur des santé, spectacles pédagogiques dans des salles locales, programmes de sensibilisation à l’Opéra, de rencontres impromptus musicaux au cœur de la vie de la Cité. En d’artistes, de découverte des métiers techniques avec des 2014, plus d’une centaine d’associations et près de 200 jeunes en insertion professionnelle ou en lycée technique, professionnels du secteur social ont été impliqués dans de pratiques orchestrales et chorales, et de création de ces projets. EnÕn, des projections gratuites d’opéras spectacles d’opéra avec des établissements scolaires ou des sont organisées chaque année en direct du festival, en groupes intergénérationnels. partenariat avec des communes de la région (dans 20 villes locales en 2014). e 88 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Comment la culture transforme les territoires or ct i al V c s Bernard Foccroulle a t P Festival d’Aix-en-Provence omAr c t © Ar • Quel est l’impact local du Festival • Quelles actions de médiation mettez-vous d’Aix-en-Provence ? en place avec vos publics ? Le festival d’Aix-en-Provence est un des Passerelles constitue un véritable laboratoire grands festivals estivaux de la région. Doté pour initier à l’opéra les plus jeunes, les d’un budget de 22 millions d’euros, il a attiré familles, les publics non avertis ou les plus 87 698 spectateurs en 2014 et a contribué fragilisés : en 2014, plus de 5 600 personnes au développement local. Il est à noter que le ont été impliquées dans ces programmes, mécénat contribue pour plus de 3,7 millions dont 2 900 scolaires, de l’école primaire à d’euros à ce budget, ce qui correspond à une l’université. L’action auprès de ces publics somme plus importante que la subvention crée une dynamique au sein du festival, d’État. Plus de 300 articles de presse grâce à l’investissement d’un large réseau paraissent chaque année à son propos, et 181 d’enseignants, d’acteurs associatifs et journalistes français et étrangers sont venus éducatifs locaux, d’artistes et pédagogues. en 2014 pour raconter et commenter notre activité. Ces retombées de presse représentent • Le festival intègre-t-il des dispositifs environ 20 des mentions d’Aix-en-Provence numériques ? dans la presse mondiale. Le festival ne Le festival est porteur d’une politique constitue pas seulement une vitrine pour la numérique, ce qui l’amène à développer des ville, mais un bénéÕce net public. En effet, collaborations avec différents partenaires chaque euro investi par les pouvoirs publics culturels, éducatifs et économiques sur le génère dix euros de retombées économiques, territoire de la région Provence-Alpes-Côte soit au total quelque 65 millions d’euros101, d’Azur. Chaque année, le festival propose des dont 29,2 millions au niveau local, 6 sur retransmissions d’opéras en direct dans des le plan régional, 18,6 sur le plan national villes de plus en plus nombreuses. En 2014, et 11 à l’international. En comparaison, 69 projections ont ainsi été organisées, dont les subventions publiques représentent 24 en France et 45 à l’étranger. 6,5 millions d’euros (État, ville d’Aix et Nous travaillons également de plus en plus à communauté d’agglomération, département proposer des contenus numériques (photos, et région). sons, extraits vidéo, interviews, webdocs…) La mise en œuvre du festival repose sur via notre site ou via des plateformes comme une équipe composée d’une cinquantaine Opera Online, menée par Opera Europa et de salariés permanents, équipe renforcée Arte. progressivement entre novembre et juillet pour atteindre près de mille personnes (artistes compris) pendant l’exploitation du festival. 101 Selon l’étude réalisée en 2012 par le bureau NOVA Création sous tension 89
Comment la culture transforme les territoires Sebastian Wloch ne e Cogérant et cofondateur d’Asobo Studio V e © Eloïs • Quel est l’impact de votre studio sur le aides publiques du crédit d’impôt jeu vidéo territoire ? (CIJV) et du fonds d’aide au jeu vidéo (FAJV). Asobo Studio a maintenant 12 ans. Depuis sa En septembre 2013, suite à notre contribution création en 2002, nous avons généré un peu au rapport de la commission sénatoriale plus de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires jeux vidéo 2013 présidée par le sénateur cumulé, dont 5,5 millions en 2013 et Gattolin, nous avons reçu la ministre de 6,5 millions prévus cette année. l’Économie numérique. EnÕn, nous participons actuellement au dépôt de candidature de la Nous n’avons cessé de nous développer : ville de Bordeaux au label French Tech. de 12 co-fondateurs, nous sommes Nous avons la volonté d’attirer de nouveaux progressivement montés à près de 100 talents et promouvoir les atouts de notre employés. Nous sommes actuellement en région à l’international par le biais des réseaux phase de croissance des effectifs, car nous sociaux. Nous voulons montrer qu’on peut travaillons sur des projets extrêmement développer des jeux vidéo à fort potentiel, innovants et encore conÕdentiels. dans une entreprise compétitive, à taille • Comment participez-vous au rayonnement humaine et implantée dans un environnement de votre territoire ? privilégié. Par ailleurs, notre chiffre d’affaires Nous y contribuons à plusieurs niveaux. Sur est à plus de 80 généré par nos activités à le plan territorial, nous sommes résolument l’international. implantés à Bordeaux car nous sommes très • La culture et les activités créatives vous sensibles à la qualité de vie de nos employés. semblent-elles favoriser plus qu’un autre Nous avons été distingués localement pour secteur le lien social et contribuer à l’emploi notre dynamisme et notre originalité par le des jeunes sur votre territoire ? Si oui, Prix Objectif Aquitaine (2012) et le Coup de comment ? cœur, Aquitains de l’année BPSO/Sud-Ouest Sans aucun doute, c’est un secteur dynamique (2013). pour les jeunes. Les diplômés d’écoles Nous développons notre potentiel de d’ingénieurs en informatique sont très recrutement en menant des actions de recherchés. La moyenne d’âge du studio relations publiques, car nous avons avant est de 30 ans et 70 de nos stagiaires sont tout cherché à recruter localement. Nous embauchés en Õn d’études. connaissons une forte croissance de nos Nous avons aussi noué de forts partenariats er effectifs (+30 au 1 semestre 2014). avec des écoles de qualité : ENJMIN, Nous sommes également impliqués dans de Supinfogame, ECV, Emile Cohl, ENSEIRB- nombreuses démarches en faveur du jeu vidéo. MATMECA, EPITECH, INSA… Nous avons Nous sommes ainsi membre cofondateur de d’ailleurs édité dernièrement une plaquette Bordeaux Games. En 2012-2013, nous avons de présentation du studio, aÕn de mieux faire siégé à la commission CNC qui attribue les connaître notre Õlière et ses débouchés. e 90 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Comment la culture transforme les territoires Culture et régénération urbaine FOCUS TERRITOIRE Le Louvre-Lens, à la recherche de « l’effet Guggenheim » Le projet du Louvre-Lens s’inscrit dans une stratégie de long terme de reconversion économique, urbaine et sociale du bassin minier. Il a été une formidable opportunité de développement pour le territoire et a permis de : • Renforcer l’attractivité touristique de la région lensoise avec une grande marque culturelle à dimension internationale Le premier impact de l’installation du Louvre à Lens a été touristique. Avec 900 000 visiteurs la première année, le musée a généré plus de 40 millions d’euros sur la région Nord-Pas-de-Calais entre décembre 2012 et décembre 2013102 et a contribué à redéÕnir l’image médiatique et l’offre touristique du territoire à travers la marque « ALL » (Autour du Louvre-Lens) ; • E]llj]€hjgÔldY[j†Ylagf\mdYZ]d¾Dgmnj]¿hgmj créer de nouvelles activités culturelles Parmi eux, « Louvre-Lens Vallée, le pôle numérique La recherche de « l’effet Guggenheim » est le fruit d’une culturel » accueille des entreprises innovantes et des politique volontariste de soutien aux acteurs du territoire. start-up issues de la sphère numérique. Un premier appel à projets a été ouvert en 2014, conduisant à la sélection L’association Euralens regroupe deux types d’acteurs : de 6 entreprises innovantes. La dotation du projet s’élève à des acteurs publics (Conseils régional et départemental, 50 000 €. Parmi les lauréats, se trouvent un projet de réalité communes, chambres consulaires), et des acteurs privés augmentée ainsi qu’une plateforme d’enregistrement et de et associatifs. Elle a pour objectif de « faire du Louvre-Lens distribution de livres sous format audio. un véritable levier de développement économique, social À terme, le pôle devrait créer des centaines d’emplois dans 103 et culturel ». L’association pilote une offre d’outils et la médiation culturelle et dans les secteurs directement liés dispositifs de soutien aux acteurs, pour la transformation aux activités du musée. urbaine, économique et culturelle du territoire. En 2013 et 2014, Euralens a labellisé 37 projets. 102 Livret Euralens n° 2 « Louvre-Lens, Chiffres clés et impacts 2014 » 103 Cahier du label Euralens, 2013 Création sous tension 91
Comment la culture transforme les territoires Daniel Percheron Président du Conseil régional lens du Nord-Pas-de-Calais a r u © E • La région Nord-Pas-de-Calais soutient le C’est ainsi qu’est rapidement apparue l’idée de \†n]dghh]e]fl†[gfgeaim]\]kgfl]jjalgaj]& créer un pôle de développement permettant la Pouvez-vous nous préciser quelle est la convergence des activités de l’esprit et celles nature de sa responsabilité ? du numérique. Louvre-Lens Vallée, dédié au La loi du 13 août 2014 confère à la collectivité développement de cette nouvelle Õlière, est régionale la responsabilité d’assurer la né ainsi. Le pôle fonctionne en réseau avec coordination des actions de développement l’ensemble de l’écosystème régional dédié économique des collectivités territoriales et à l’innovation. À proximité immédiate du de leur regroupement. Cette responsabilité se Louvre se dessine un projet intégré de grande traduit par la réalisation du schéma régional envergure, avec la réalisation d’un lieu dédié aux de développement économique (SRDE). Après start-up du numérique (en cours), l’installation une phase de concertation, notre schéma a du Pôle de conservation des œuvres du Louvre été adopté en novembre 2005. De nouveaux (à venir), l’accueil d’entreprises nationales programmes de développement ont ainsi pu être (à l’étude) et l’implantation d’une résidence lancés. d’artistes Pinault collection (en cours). L’université d’Artois développe également des • La région Nord-Pas-de-Calais a décidé, projets de recherche dans ces domaines. dans ce cadre, d’investir dans les industries La concrétisation est en marche... [j†Ylan]k&Hgmjimga7 • Quels secteurs d’activité Louvre-Lens Dans le prolongement du SRDE, la région a Vallée, le pôle numérique culturel entend-il élaboré en 2009 sa stratégie régionale de développer ? l’innovation (SRI), puis sa stratégie recherche La priorité est donnée, au sein de la Õlière innovation pour une spécialisation intelligente régionale labellisée French Tech, aux industries 2014-2020 (SRI-SI). Ce cadre d’action a retenu du contenu, de la médiation et aux industries six domaines stratégiques pour notre région, créatives. Tourcoing est le siège de la dont les « images numériques et industries communauté de l’image en Nord-Pas-de-Calais créatives ». Pictanovo, basé à Tourcoing en est avec Pictanovo, Valenciennes celui de l’image le chef de Õle. Son importance est cruciale, à et de la création numérique avec la serre la fois pour le développement régional et pour numérique, Lens, celui du numérique culturel celui de ses territoires. avec Louvre-Lens Vallée. La Õlière régionale • Comment se traduit cette politique sur le est riche de ses complémentarités. Ces pôles bassin minier du Pas-de-Calais avec l’arrivée se développent autour d’EuraTechnologies, du Louvre à Lens ? pôle d’excellence économique au cœur de L’arrivée du Louvre à Lens a conduit les acteurs la métropole européenne de Lille, dédié publics et économiques de l’ancien bassin aux technologies de l’information et de la minier du Pas-de-Calais à s’interroger sur les communication qui fédère et anime ce réseau. opportunités économiques qu’elle pouvait offrir. e 92 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Comment la culture transforme les territoires FOCUS TERRITOIRE Le Nord-Pas-de-Calais, avec Pictanovo, acteur du développement des industries culturelles et créatives en France et en Europe Dans les années 1980, la région Nord-Pas-de-Calais s’est Depuis 2 ans, Pictanovo s’associe à Wallimage (Wallonie, dotée du centre régional de ressources audiovisuelles Belgique) pour coÕnancer des Õlms ou des pilotes (CRRAV). Cette association est dédiée à l’émergence de la d’animation. Aujourd’hui, les deux fonds d’aide régionaux création artistique et à l’accueil de tournages en région. Elle franchissent une étape supplémentaire en donnant une vraie alloue des fonds ainsi qu’un parc de matériel aux créateurs dimension de collaboration transrégionale au programme régionaux. « Expériences Interactives TransRégionales ». Le CRRAV, devenu Pictanovo en 2013, accueille chaque Le développement d’une Õlière des industries culturelles et année plus de 600 jours de tournage, coproduit près de 100 créatives en région Nord-Pas-de-Calais se conjugue avec œuvres par an (longs métrages, Õctions, séries télévisées un ancrage territorial équilibré au sein de trois sites : la et courts métrages) et anime un écosystème qui, en 30 Plaine Images à Roubaix (5 hectares, ouverte en 2010), la ans, s’est fortiÕé : 30 000 professionnels, notamment des Serre Numérique à Valenciennes (17 000 m² au cœur d’un techniciens du son et de l’image, 3 500 étudiants issus de quartier numérique de 26 hectares, ouverte en décembre plus de 60 formations qualiÕantes (dont l’ESAAT, Pôle 3D 2014) et Arenberg Créative Mine à Wallers Arenberg et le groupe RUBIKA), 2 000 entreprises (dont la société (35 hectares, l’ouverture est prévue à l’automne 2015). Ankama). Ces trois ensembles immobiliers combinent des bureaux, Au travers de Pictanovo, la région Nord-Pas-de-Calais mise des espaces de co-working et équipements de recherche aÕn sur un effet-levier en engageant 2,7 millions d’euros, avec d’offrir un environnement favorable à la coopération entre la participation du CNC, pour encourager la localisation des les créateurs, les entreprises, les chercheurs et les étudiants. œuvres sur son territoire. Ce projet génère près de Pour l’heure, les sites afÕchent des résultats positifs : 150 20 millions d’euros de retombées économiques par an. entreprises représentent près de 1 400 emplois, comme Les comédiens et les techniciens y travaillent régulièrement, Ankama, fondé par trois passionnés en 2001. L’entreprise les entreprises des industries techniques de l’audiovisuel roubaisienne développe une stratégie transmédia : les comme les entreprises de restauration et d’hôtellerie contenus narratifs sont déployés via différents médias : y trouvent un relais de croissance. L’an dernier, 33 jeux en ligne, édition, animations, presse, jeux vidéo… et récompenses ont été attribuées à 20 Õlms dans les festivals très bientôt sur grand écran en 2016 ! La société nordiste les plus prestigieux. forte d’un chiffre d’affaires de 40,8 millions d’euros en 2013 emploie aujourd’hui plus de 450 collaborateurs. En 2005, la région Nord-Pas-de-Calais a conÕrmé sa volonté À la croisée de trois mondes, les contenus, les technologies de compter parmi les régions européennes les plus actives et les usages, l’outil régional Pictanovo poursuit Õdèlement dans le domaine des industries culturelles et créatives en et résolument son action en faveur de l’implantation du inscrivant son ambition dans des schémas stratégiques : cinéma et de l’audiovisuel en région comme il accompagne, le SRDE (Schéma régional de développement économique) de manière volontariste et inédite, les mutations des comme le SRI-SI (Stratégie recherche innovation pour une industries culturelles et créatives en France. spécialisation intelligente). Dès 2012, Pictanovo a traduit cette volonté stratégique en créant « Expériences Interactives », un fonds dédié de 1,2 million d’euros destiné à encourager les hybridations entre nouvelles technologies et culture. Ce fonds explore les nouvelles formes d’écriture audiovisuelle, comme le transmédia, le jeu video, les contenus qui allient art et technologie et les coopérations entre artistes, chercheurs et entreprises. Création sous tension 93
Comment la culture transforme les territoires FOCUS TERRITOIRE Plaine Commune, une nouvelle révolution urbaine Plaine Commune a été identiÕée comme « Territoire de la • L ’implantation d’une industrie audiovisuelle de premier culture et de la création » du Grand Paris, dans le cadre d’un plan. Les sociétés de production audiovisuelle au sein des contrat de développement territorial signé avec l’État en EMGP d’Aubervilliers - Saint-Denis et l’inauguration de la janvier 2014. Cette identiÕcation témoigne de la mutation Cité du Cinéma de Luc Besson. d’un territoire historiquement industriel. • La c onstitution d’un pôle de formation culturelle unique Elle s’appuie sur quatre éléments : en France : le pôle d’enseignement supérieur de la • La reconnaissance de la richesse du patrimoine historique, musique en Seine-Saint-Denis, l’Académie Fratellini industriel, matériel et immatériel du territoire de Plaine (arts du cirque), le pôle universitaire de Paris VIII (Saint- Commune, désormais labellisé « Villes d’art et d’histoire ». Denis) et de Paris XIII (Villetaneuse) et le Conservatoire à La Basilique cathédrale de Saint-Denis, nécropole des rois rayonnement régional du 93 (CRR93), en sont de belles de France, les Puces de Saint-Ouen, le stade de France, la illustrations. cité-jardin de Stains sont les locomotives d’une politique Ce renouveau économique et culturel est porté par les patrimoniale et touristique. initiatives des acteurs culturels, des entreprises privées et • L e foisonnement artistique et culturel du territoire, par un soutien politique fort. Cet accompagnement tripartite soutenu par des politiques culturelles ambitieuses a été rendu possible par la mobilisation de Õnancements créatrices de lien social. Le territoire compte deux centres privés (40 du budget du festival de Saint-Denis par dramatiques nationaux : le théâtre Gérard Philipe de exemple) et par l’implication des collectivités locales. Saint-Denis et le théâtre de la Commune d’Aubervilliers. La communauté d’agglomération de Plaine Commune a Les structures culturelles implantées sont également ainsi consacré en 2013 un budget de plus de 850 000 euros 104 très nombreuses comme : le théâtre équestre Zingaro, au titre de partenariats culturels , pour le soutien l’Académie Fratellini, l’Espace 1789 de Saint-Ouen, le d’institutions et d’évènements s’inscrivant dans le Õl rouge studio théâtre de Stains, l’Embarcadère à Aubervilliers, le « territoire de la culture et de la création », dont le festival Festival de Saint-Denis, Métis, le Panorama des cinémas Métis et l’Académie Fratellini. Plaine Commune considère du Maghreb, le festival international des jonglages, etc. désormais la culture comme un moteur du développement ainsi que de nombreuses associations locales et des urbain, économique et social. artistes implantés. 104 Plaine Commune, Rapport d’Activité 2013 e 94 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Comment la culture transforme les territoires Patrick Braouezec Président de la communauté d’agglomération Plaine Commune Gladieu . © S Rassemblant 9 villes au nord de Paris, Plaine De nombreuses fabriques culturelles et Commune est un territoire-monde, marqué par créatives, hybrides, s’y sont implantées – le la jeunesse de sa population. Le territoire vit 6B, la Villa mais d’ici, la Briche foraine, Mains un dynamisme urbain et économique unique. d’œuvres... Les expressions artistiques et Le carrefour de communication qu’il constitue culturelles les plus innovantes connaissent ici se verra renforcé par la réalisation du Grand des terrains favorables : cultures urbaines, Paris Express. Plaine Commune est l’un des cultures du monde, arts numériques… cœurs du développement du Grand Paris, que Les Studios Éclair se sont implantés ici l’on espère populaire, solidaire. dès 1907 mais depuis dix ans, un pôle des Dans le cadre du Contrat de développement industries culturelles se constitue, au sud territorial signé avec l’État en janvier 2014, du territoire, autour de la Õlière image, Plaine Commune afÕrme le rôle de la avec pour emblème la Cité du cinéma de culture et de la création comme moteurs de Luc Besson. Les secteurs du cinéma et de développement. L’agglomération travaille à l’audiovisuel ont de fortes potentialités. Le une meilleure articulation entre les politiques territoire accueille des universités, laboratoires culturelles des villes et les politiques et formations supérieures, en lien avec la d’aménagement urbain et de développement culture et la création : Paris 8 et son UFR économique. C’est une ambition renouvelée Arts, Paris 13, l’école Louis Lumière, l’école de construire une ville dynamique, sensible et nationale supérieure des Beaux-Arts, l’école inclusive. internationale de création audiovisuelle et de Le territoire, récemment labellisé « Villes et réalisation, l’Institut national du patrimoine, pays d’art et d’histoire », accueille la Basilique le CNAM, auxquels viendra bientôt s’ajouter de Saint-Denis, le Stade de France, les Puces le Campus Condorcet, premier pôle européen de Saint-Ouen, qui sont les locomotives d’une consacré aux sciences humaines et sociales. destination touristique (8 millions de visiteurs C’est un potentiel très prometteur. par an). Plaine Commune abrite deux centres Plaine Commune accompagne et mesure dramatiques nationaux - le TGP de Saint-Denis l’impact économique des industries créatives et La Commune d’Aubervilliers, l’Académie de et des activités culturelles sur son territoire. cirque Fratellini, le Théâtre-équestre Zingaro. Certaines sont accompagnées par la puissance Le maillage du territoire en lieux de spectacle, publique, d’autres non. Toutes sont facteurs lieux d’apprentissage des arts et médiathèques de croissance, d’insertion et de création est réel. d’emplois, d’image pour le territoire. Certaines arrivent même à créer du commun, du vivre- ensemble, et cela, ça n’a pas de prix… Création sous tension 95
Comment la culture transforme les territoires FOCUS TERRITOIRE Le Quartier de la création à Nantes, un laboratoire de compétences culturelles Ancien territoire industriel, la pointe ouest de l’Ile de Le développement des industries culturelles nantaises se fait Nantes a été reconvertie ofÕciellement en « Quartier de en collaboration étroite avec l’écosystème du numérique : la création » en 2009, centralisant établissements de ce croisement entre économie créative et numérique est formation et de recherche (École d’architecture, École de d’ailleurs au cœur de la labellisation French Tech de la design, pôle des cultures numériques de l’université de métropole nantaise. Les anciennes halles d’Alstom, bâtiment Nantes) et les entreprises liées aux industries culturelles « totem » de NantesTech, transformées par l’architecte et créatives. Le Quartier de la création a pour ambition Franklin Azzi, feront ainsi converger économie numérique de transformer la ville de Nantes en métropole créative à et économie créative sur plus de 25 000 m2 dédiés à l’horizon 2020. Le projet comprend 90 000 m² de surface l’innovation et à la recherche (en accueillant notamment d’accueil d’activités créatives, 4 000 étudiants, 1 000 l’École supérieure des Beaux-Arts). emplois et créatifs et 100 chercheurs au sein d’un pôle de 105 recherche dédié . 105 Quartier de la Création (créationduquartier.com) e 96 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Comment la culture transforme les territoires ;mdlmj]]lÕda‡j]k†[gfgeaim]k FOCUS TERRITOIRE Le design, une carte de visite internationale pour Saint-Étienne Au croisement entre art et industrie, le design constitue Un impact qui se traduit par une augmentation de 158 un véritable axe de développement pour la ville de Saint- de la fréquentation du site Le Corbusier à Firminy. Étienne, en témoigne la Biennale internationale du design Cette fréquentation est appelée à croître avec l’extension et les événements organisés tout au long de l’année à la du festival à 5 semaines en 2015 et un travail de valorisation Cité du design. La place de Saint-Étienne dans le réseau des approfondi, par le biais d’opérations de promotion en territoires créatifs est consacrée par le label « Ville Design » partenariat avec Atout France, le Cluster Tourisme en Ville et de l’Unesco décerné en 2010. Rhône-Alpes Tourisme. En 2013, 140 000 visiteurs se sont déplacés à la Biennale sur 18 jours. Cet évènement a accueilli 42 délégations 106 internationales et a rythmé la vie urbaine dans plus de 60 lieux et 3 parcours urbains, dédiés à la découverte du design. FOCUS TERRITOIRE Angoulême, de la bande dessinée aux technologies de l’image Si Angoulême est célèbre pour son festival de la bande dessinée, la ville accueille également le deuxième centre de production français d’images animées, le pôle Magelis. Fort d’expertises sectorielles pointues sur l’animation 2D-3D, le développement et la production de jeux vidéo et de supports audiovisuels, la Õlière Image compte 80 entreprises pour plus de 1 000 salariés107. La ville héberge également une pépinière d’entreprises (Pépinière Image) ainsi qu’un espace de travail collaboratif (CreaLab) dédiés à l’émergence de nouvelles activités sur le territoire. Le savoir-faire de la Õlière repose sur un réseau de centres de formations thématiques unique en France. Le « Campus Image », rassemble plus de 700 étudiants dans 7 écoles : l’École nationale du jeu et des médias interactifs (ENJMIN), l’École des métiers de la création infographique (EMCI), l’École des métiers du cinéma d’animation (EMCA), le Centre européen des produits de l’enfant (CEPE), l’École européenne supérieure de l’image (EESI), le Lycée de l’image et du son d’Angoulême (LISA) et la Õlière documentaire de création (Creadoc) de l’université de Poitiers. L’accent mis sur une formation de haut niveau (du BTS au doctorat) a permis de développer un savoir-faire original, qui commence à rencontrer une reconnaissance artistique internationale. Ainsi, le long métrage d’animation « Loulou, l’incroyable secret », créé et développé au sein du pôle Magelis, a été primé d’un César en février 2014. 106 Le dossier de presse de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne « Les Sens du beau » du 12 mars au 12 avril 2015 et le journal de la Biennale n°1 de décembre 2014 107 Grand Angoulême Développement Economique Création sous tension 97
Comment la culture transforme les territoires « La présence d’institutions nationales à La Rochelle a attiré les artistes, et l’augmentation de la population artistique dans la ville a aidé à développer les associations et entreprises culturelles et créatives. Maintenant le territoire construit sur ces bases pour soutenir le développement d’une Õlière de transmédia à La Rochelle. » Renaud Planade, Directeur, Direction de l’Action Culturelle, Ville de La Rochelle FOCUS TERRITOIRE DYÕda‡j]aeY_]]ld]hYja\mljYfke†\aY€DYJg[`]dd] La ville de La Rochelle héberge une Õlière audiovisuel et Au-delà de cette offre de services et d’accueil généraliste, numérique (ImagéTic), représentant 130 entreprises pour la Õlière audiovisuelle de La Rochelle a développé environ 750 emplois (et 115 millions de chiffre d’affaires). progressivement un positionnement thématique Sur le secteur de l’audiovisuel, La Rochelle accueille à la fois différenciant : le transmédia. DéÕni comme « un processus les grands groupes français du secteur (dont le Groupe CGR, dans lequel les éléments d’une Õction sont dispersés sur e 3 circuit d’exploitation des salles de cinéma en France), diverses plateformes médiatiques dans le but de créer une 109 mais également des manifestations internationales, comme expérience de divertissement coordonnée et uniÕée », le le festival du Õlm documentaire Sunny side of the doc ou le transmédia permet une convergence et une différenciation Festival de la Õction TV. des contenus sur différents supports, laissant à l’utilisateur La ville de La Rochelle a mis en place plusieurs la possibilité d’enrichir son expérience de consommation. infrastructures d’accompagnement de la Õlière audiovisuelle Par construction, de tels procédés narratifs nécessitent avec un hôtel d’entreprise (1 000 m²), une pépinière une transversalité et une coordination forte entre les (300 m²), un espace de travail partagé dédié aux métiers acteurs audiovisuels. C’est le rôle du groupe « Médias et de l’image et du numérique, ainsi que 3 500 m² de studios numérique » implanté à La Rochelle. Il s’agit d’un pôle de de tournage équipés en plein cœur de la ville (les Studios de compétences qui rassemble tous les acteurs de l’audiovisuel 108 et du numérique, dans le but de soutenir les projets l’Océan) . collaboratifs et transversaux. L’appel à projets MooviN récompense toute initiative menée avec un acteur du pôle, aÕn d’attirer des acteurs innovants sur le territoire. FOCUS TERRITOIRE D]k¿[gfl]fmk]lmkY_]kfme†jaim]kÀ]fJ`‘f]%9dh]k$mf]Õda‡j]lgmjf†] vers l’international La Õlière « Contenus et usages numériques » en Rhône- Selon l’observatoire de la Õlière, plus de 9 entreprises sur Alpes fédère l’ensemble des acteurs régionaux de la 10 contribuent à la création de contenus liés à l’image au production et de la diffusion d’images réelles ou virtuelles. sens large et permet aux acteurs de la Õlière d’être présents Les 1 369 entreprises recensées génèrent au total un sur les marchés internationaux. Ainsi en moyenne, 44 chiffre d’affaires de 600 millions d’euros dans 5 marchés des entreprises de la Õlière ont une activité internationale applicatifs : le cinéma, l’audiovisuel, l’animation, le jeu vidéo à hauteur de 20 de leur volume d’affaires (principalement et le multimédia. Elles emploient 11 960 personnes en 2012 à destination de l’Europe). La création de contenus 110 culturels produit donc des externalités positives directes selon la dernière étude en date . Le pôle de compétitivité Imaginove est chargé de l’animation sur l’économie régionale : selon la Direction de la culture de cet écosystème. Il soutient les projets d’innovation de la région Rhône-Alpes, un euro investi dans un tournage collaborative. Depuis 2007, il a soutenu plus de 150 projets produit entre 4€ et 10€ de retombées économiques pour le territoire111. de R&D dans le secteur. 108 Communauté d’Agglomération de La Rochelle 109 Henry Jenkins, Convergence Culture, New York University Press (2006) 110 Contenus et usages numériques en Rhône-Alpes, Panorama 2012, Observatoire de la Õlière 2013 111 Entretien avec Isabelle Chardonnier, Directrice, Direction de la Culture, Région Rhône-Alpes e 98 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Comment la culture transforme les territoires Culture et attractivité touristique FOCUS TERRITOIRE Le festival des Vieilles Charrues à Carhaix, une source importante de revenus pour la commune et ses environs Le festival des Vieilles Charrues à Carhaix-Plouguer (Bretagne) a attiré en 2013 plus de 210 000 spectateurs payants dont la majorité est venue d’autres régions françaises. Le temps du festival, cette commune de moins de 10 000 habitants multiplie sa population par 24. Le Öux annuel de touristes engendre d’importants impacts économiques pour le territoire : en 2011, le territoire de Carhaix-Plouguer a ainsi bénéÕcié de retombées économiques nettes estimées à plus de 4,3 millions d’euros (une fois les coûts d’organisation amortis). Les dépenses des festivaliers constituent la majorité de ces revenus : en moyenne un festivalier dépense 137€ sur le site, correspondant au ticket d’entrée (84€) et aux dépenses directes de restauration et d’hébergement (53€). L’organisation d’un festival a aussi un impact positif sur les entreprises locales, dans les secteurs du bâtiment, de la vente en gros et de la location de matériel. L’association des Vielles Charrues souligne que « près de 80 des fournisseurs du festival sont situés en Bretagne et que 25 112 le sont dans le Centre-Ouest Bretagne. » . Population locale et fréquentation festivalière de 3 festivals de musique, 2013 2 000 Jazz in Marciac Marciac 250 000 9 000 Les Vieilles Charrues* Carhaix 210 000 66 000 Printemps de Bourges Bourges 170 000 Nombre de festivaliers Source : Festivals, données 2013 Population de la ville d’accueil 112 Les Vieilles Charrues, L’ancrage territorial, Association * Données 2011 des Vieilles Charrues, 2014 Création sous tension 99
Comment la culture transforme les territoires FOCUS TERRITOIRE Marseille-Provence, une carte de visite internationale et un accélérateur de développement urbain La ville de Marseille a décidé que le label « Capitale européenne de la culture » serait une étape clé de sa stratégie, aÕn de faire partie du « Top 20 » des 113 métropoles européennes avant 2020 . Cette stratégie a pour objectif de relancer le dynamisme économique de la ville, qui doit faire face à un déÕcit de 100 000 emplois privés et à un déÕcit d’image dû à son contexte économique et social. Cette ambition économique s’est traduite, au-delà de l’importance des investissements publics, par une forte participation du secteur privé. Les entreprises mécènes ont contribué à hauteur de 18 au budget total 114 (90 millions d’euros ). Le label « Capitale européenne » a eu quatre principaux impacts sur l’agglomération marseillaise : • Médiatique : avec plus de 11 000 citations, dont 19 à l’étranger en 2013, le label s’est révélé être un véritable vecteur de communication pour le territoire, et a aidé la ville à effectuer un premier pas vers la transformation de son image ; • Touristique : le territoire Marseille-Provence estime avoir accueilli 1,9 million 115 de touristes supplémentaires sur 8 millions de touristes annuels ; • Économique : il y a eu deux types d’impacts : direct, avec 62 millions d’euros d’investissements sur le territoire, sous forme d’achats auprès de fournisseurs ; indirect, avec 500 millions d’euros de retombées économiques grâce aux nouveaux équipements et aménagements116 ; • Urbain : les équipements culturels et les aménagements réalisés par la ville sont appelés à perdurer : le MuCEM (le Musée des civilisations européennes et méditerranéennes) et le musée Regards sur Provence, font désormais partie intégrante de la ville et continueront d’abriter des expositions et d’attirer du public. C’est l’impact touristique qui a été le plus marquant, tant en termes de visibilité internationale que de développement économique et social. La ville de Marseille a ainsi connu une hausse de 8 des nuitées en 2013, avec une hausse marquée de 117 la clientèle étrangère (+21) . Une partie de ces nuitées supplémentaires est due à une hausse du tourisme d’affaires : de multiples entreprises ont choisi Marseille comme destination pour leurs séminaires en 2013. Pôle emploi estime que Marseille-Provence 2013 a créé environ 800 emplois supplémentaires dans le tourisme, les métiers de 113 Mairie de Marseille, « 2013 : Une année capitale pour l’accueil et des transports, dont 21 en CDI, pendant le premier semestre 2013118. Marseille » Portail de la Culture de la Ville de Marseille o 114 CCIMP, Impact MP 2013 n 3, février 2014 115 Entretien avec Maud Favre, Analyste Economique, CCI Marseille-Provence (04-07-2014) 116 Ibid o 117 CCIMP, Impact MP 2013 n 3, février 2014 o 118 CCIMP, Impact MP 2013 n 3, février 2014 - o 2, septembre 2013 Episodes 1 & 2, n e 100 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Comment la culture transforme les territoires Avec un budget total de 90 M€, dont 15 M€ de Õnancement d’entreprises, Marseille-Provence a proposé plusieurs investissements et animations sur l’ensemble du territoire : • 300 événements culturels • 10 nouveaux équipements culturels, y compris le MuCEM, Regards sur Provence et une nouvelle FRAC • 4 résidences artistiques et projets créatifs • 80 exhibitions • 40 projets de rénovation et restauration du patrimoine Source : CCI Marseille Provence, 2014 Croissance dans les clientèles touristiques de Marseille par nationalité, 2012-2013 Français 8% Toutes nationalités 21% confondues Nord-Américains 31% Asiatiques 65% Source : CCIMP, « Impact Marseille Provence 2013 », février 2014 Création sous tension 101
Comment la culture transforme les territoires FOCUS TERRITOIRE Arles, illustration d’une stratégie urbaine dédiée à l’économie culturelle et son impact touristique La ville d’Arles tire son rayonnement culturel de son Le temps des festivités, le chômage de la ville est résorbé de 120 patrimoine historique et de la diversité des Õlières créatives 5 . Ces contrats sont entièrement dédiés à la réinsertion représentées sur son territoire, dont la musique (Harmonia de personnes en difÕculté. Ils durent sept mois, dont quatre Mundi), l’édition (Actes Sud) et l’image (avec les Rencontres sont dédiés à la formation, sur des sujets tels que l’anglais, d’Arles et l’École nationale supérieure de la photographie). l’informatique et le travail en équipe. Les trois derniers mois La place centrale de la culture lui permet de bénéÕcier d’un sont consacrés au travail d’agent d’accueil. vivier d’emplois important dans ce domaine. Ainsi, la part Cette densité culturelle a aussi un impact sur l’attractivité de l’emploi dans l’édition, l’audiovisuel et la diffusion dans touristique de la ville (+8 selon l’INSEE). Elle favorise le Grand Arles est quatre fois plus élevée que la moyenne également la venue d’entreprises créatives et de nouveaux nationale, et celle liée aux arts et aux spectacles vivants, acteurs culturels. « Année après année, les acteurs de la deux fois plus élevée. Ces deux secteurs comptabilisent culture ont voulu investir dans la ville, et cette richesse et 1 000 emplois en 2010, dont environ 300 dans les maisons effervescence culturelle a créé une forte attractivité pour 119 d’édition Actes Sud et Harmonia Mundi . les artistes, et a amené toute une frange de la population Les Rencontres d’Arles, un festival de photographie de s’installer à Arles », souligne Aurélie de Lanay, de renommée internationale, a un impact important administrateur général des Rencontres d’Arles. sur le territoire. Des activités pédagogiques liées à cet De nouveaux projets, tels que la Fondation Vincent Van événement sont proposées toute l’année et culminent lors Gogh, ouverte en avril 2014 et la fondation Luma (prévue des trois mois d’exposition, durant lesquels 20 lieux sont en 2018) continuent de se développer et de contribuer à la mis à contribution. Chaque année, les Rencontres d’Arles croissance de cette attractivité culturelle. recrutent plus de 200 agents d’accueil. 119 INSEE, Fiche statistique territoriale : Arles, 2013 120 INSEE e 102 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Comment la culture transforme les territoires Les droits d’auteur au cœur de la vie locale La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) est la seule société d’auteurs en France à disposer d’une présence au cœur des territoires, grâce à un réseau d’une grande densité. Ce réseau se compose de 80 antennes locales et de plus de 600 collaborateurs. La Sacem opère également à l’étranger : au Luxembourg, à Monaco et au Liban. Les équipes de la Sacem sont au cœur de la vie culturelle locale par leurs trois missions principales. Tout d’abord, elles assurent la collecte des droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique membres de la Sacem auprès de quelque 500 000 utilisateurs du répertoire (discothèques, magasins, cafés, hôtels, restaurants, radios, organisateurs de spectacles...). Elles informent également lors de la collecte les utilisateurs du rôle et des enjeux des droits d’auteur, et du fonctionnement de la gestion collective. De plus, la Sacem fonctionnant sur le modèle d’une coopérative autogérée par ses membres, les antennes locales assurent une relation de proximité avec les 153 000 créateurs et éditeurs membres de la société présents partout en France. Elles sont leur premier point d’ancrage au niveau local, pour toutes questions concernant leurs droits et les services que peut leur rendre leur société. EnÕn, elles encouragent la vitalité culturelle locale, en soutenant notamment les jeunes talents mais également les lieux de diffusion (salles, festivals) et les initiatives de terrain, via les subventions attribuées chaque année grâce aux 25 de la copie privée (un montant minime payé par les importateurs de matériels informatiques sur lesquels la copie d’œuvre est possible). Chaque année la Sacem soutient ainsi plus de 1 600 projets artistiques et culturels partout en France, dont près de 500 festivals. Création sous tension 103
Métiers et parcours de l’économie de la culture et de la création L’économie de la culture et de la création, brouillant les frontières entre les services et l’industrie, regroupe une multiplicité de compétences et de parcours. Des grilles de lecture originales permettent de révéler plusieurs tendances spéciÕques à la France : les nombreuses passerelles intersectorielles, l’attrait des jeunes pour les métiers culturels, la longévité des carrières et une dynamique de formation et de montée en compétences continues.
Métiers et parcours de l’économie de la culture Métiers culturels et créatifs Pluralité de compétences Les ICC se caractérisent par un éventail unique de métiers et de compétences. Au total, ce sont plus de 982 métiers qui sont recensés dans l’économie culturelle. Parmi les différents secteurs comptabilisés, la production audiovisuelle et les activités de graphisme et de design présentent la plus grande diversité en termes de professions, avec respectivement 150121 122 et 145 métiers différents recensés . FgeZj]\]Ô[`]ke†la]jkhYjk][l]mj Total assurance, banques, Total culture : 982 sécurité : 195 145 150 115 121 103 106 97 74 69 59 57 40 21 20 Publicité Info- Livre Musique Cinéma Théâtre Bande Arts Audiovisuel Jeu Presse Sécurité Métiers Finance graphie, dessinée visuels TV/Radio vidéo de & Banques Design l’assurance Source : Le Guide des métiers.com, Observatoire des métiers de la publicité (hors annuaires) Ces métiers sont répartis en trois catégories : • Les métiers de création, comprenant les auteurs, les compositeurs, les plasticiens, les comédiens, les réalisateurs, les chorégraphes, les concepteurs, les metteurs en scène, les interprètes ; • Les métiers de production, qui accompagnent l’artiste du développement de l’œuvre à sa réalisation, correspondant aux éditeurs, producteurs, post-producteurs et professionnels techniques intervenant dans la production ; • Les métiers de diffusion, permettant de faciliter la rencontre de l’œuvre avec le public, tels que les métiers de distribution des œuvres, de gestion des salles de spectacle, des musées ou des galeries d’art. 121 Rapport d’information en conclusion des travaux de la mission sur les conditions d’emploi dans les métiers artistiques, présenté par M. Gille, Assemblée nationale, 2013 122 Selon le guide des métiers de l’ONISEP e 106 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Métiers et parcours de l’économie de la culture Passerelles intersectorielles Part des emplois de création, production et diffusion d’une Les métiers de l’économie culturelle se distinguent par œuvre culturelle dans l’ensemble des ICC une porosité importante entre métiers, mais également Diffusion entre industries, notamment entre le spectacle enregistré 28% et le spectacle vivant. À titre d’exemple, en 2011, 13 Création des salariés de l’art dramatique avaient cumulé un emploi 52% de comédien et un emploi de metteur en scène au cours 124 de l’année . Au sein d’une même branche, les individus peuvent donc être amenés à exercer différents métiers. Par ailleurs, la plupart des acteurs culturels travaillent dans plusieurs secteurs. 72 des intermittents du spectacle ont exercé des activités dans au moins deux branches en 2010125. Production Cet enrichissement des parcours professionnels a souvent 20% une incidence positive sur l’œuvre. À titre d’exemple, le Source : Panorama de l’économie de la culture et de la création en France, EY, 2015 cirque contemporain peut faire appel à des metteurs en piste extérieurs pour assurer la coordination des représentations, Appliquée à l’ensemble des industries créatives et et notamment des Õgures acrobatiques. culturelles, cette classiÕcation met en évidence la part Ces metteurs en piste, inÖuencés par d’autres arts prépondérante des métiers de création (52 des emplois (en particulier le théâtre et la danse), font prendre à l’œuvre 126 123 une esthétique différente . du secteur culturel) . Les secteurs de la musique, des arts visuels, du spectacle vivant et de la publicité sont ceux qui possèdent la plus grande proportion de métiers créatifs : ils représentent en effet entre 55 et 75 de leurs effectifs. Au sein des secteurs de l’audiovisuel (cinéma, TV, radio) et du jeu vidéo, ce sont à l’inverse les métiers de production qui sont statistiquement les plus présentés, 54 pour le secteur du jeu vidéo et 71 pour celui du cinéma. 123 Par convention, les emplois recensés dans les salles de spectacle (théâtres, opéras) ont été comptabilisés dans la catégorie « production », même s’ils peuvent intervenir tant au niveau de la création que de la diffusion d’une représentation (voir partie suivante). 124 Observatoire des métiers du spectacle vivant, Op. ci. 125 Audiens 126 Bense Ferreira Alver et Poulard, op. cit. Création sous tension 107
Métiers et parcours de l’économie de la culture Itinéraire créatif et interactif Dans la pratique, la trajectoire d’une œuvre En effet, le processus de création, de production culturelle, du travail de l’artiste à son public, et de diffusion prend la forme d’un modèle n’est ni linéaire, ni séquentielle. En effet, l’œuvre concentrique, où la collaboration est privilégiée. est amenée à évoluer au contact des artistes, Les métiers issus de la production et de la producteurs, agents et éditeurs. Contrairement distribution, comme les régisseurs-son ou aux autres secteurs économiques, analyser la les constructeurs-machinistes, interviennent chaîne de valeur de ces industries ne permet, également dans le processus de création de ni de saisir le parcours créatif d’une œuvre, ni l’œuvre. C’est donc un travail collectif continu qui l’intervention des différents acteurs. permet d’amener l’œuvre au public. L’écosystème d’une œuvre culturelle : des interactions permanentes entre création, interprétation, production et diffusion Interprétation • Interprètes : musiciens, danseurs, comédiens, etc. • Producteurs : producteur artistique • Réalisateurs : assistant réalisateur, metteur en scène, chorégraphe Œuvre culturelle • Répétiteurs : chef du chant, maître de ballet Production et diffusion • Enseignement : professeur de danse • Techniciens : Auteur, compositeur, régisseur son, écrivain, peintre, etc. technicien plateau, artiÕcier, accrocheur, constructeur machiniste • Gestion collective Diffusion • Distributeur (physique et numérique) : éditeur, chargé des ventes, directeur de la distribution, programmateur artistique • Diffuseur : promoteur des ventes digitales, webmaster • Traducteur • Salles : hôtesse-placeur, contrôleur, caissier • Communication : chargé de communication, responsable relations publiques • Marketing : responsable promotion vente Source : Panorama de l’économie de la culture et de la création en France, EY, 2015 Emplois culturels et délocalisation Si la plupart des emplois de l’économie culturelle Un environnement réglementaire favorable et ne sont pas délocalisables (en particulier dans un régime Õscal compétitif sont donc essentiels le spectacle vivant), certains secteurs n’hésitent pour maintenir l’attractivité de la France, attirer pas à rechercher une production créative à et surtout retenir les talents des industries moindres coûts en délocalisant certaines de culturelles et créatives. L’Ile-de-France, par leurs activités : la Fédération des industries du exemple, est la deuxième métropole européenne cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia (FICAM) à posséder le plus d’emplois créatifs derrière a démontré qu’en 2013, sur les 700 Õlms Londres127. publicitaires (secteurs privé et public) produits tous les ans, le taux de délocalisation dépasse les 60. 127 INSEE, La diversité des emplois créatifs, une richesse pour l’Ile-de-France, 2011 e 108 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Métiers et parcours de l’économie de la culture Patrick Bézier angier Directeur général du groupe Audiens éphane Gr t © S • Im]dd]]kldYkh†[aÔ[al†\Ë9m\a]fk\Yfkd] Plus qu’une révolution, le numérique est au paysage des ICC ? service du formidable potentiel créatif de L’émergence de nouveaux modèles nos industries culturelles. On ne peut plus économiques, de nouveaux métiers, la appréhender le paysage culturel comme il y a disparition de certains, nous amènent dix ans, voire cinq, peut-être même trois. Cela à élever l’écho de la protection sociale : ne se fait pas sans difÕcultés économiques, l’accompagnement et la proximité y sont mais aussi sociales, principalement par toujours plus prégnants. Quels contenus manque d’anticipation. Notre intervention se donner à l’adage « pas de prestations sans trouve notamment là. cotisations » dans cette économie numérique • Quel est l’enjeu du numérique sur la de la Culture ? Dans le cadre de notre protection sociale ? « exception » professionnelle du champ de l’exception culturelle, notre spéciÕcité tient La protection sociale des professionnels de en notre capacité à linéariser, socialement, le la culture et de la création est un sujet peu mouvement permanent des nouveaux parcours évoqué. Or, nous savons que leurs parcours professionnels des créateurs dans les ICC. peuvent évoluer rapidement : alternance ou cumul de salariats, de missions indépendantes • Quel regard portez-vous sur les métiers de et de projets. Notre étude « Bâtir un socle de ces industries et leur évolution ces dernières protection sociale pour les professionnels du années ? numérique au service de la culture » propose Les chaînes musicales sont concurrencées des pistes de réÖexion aÕn de favoriser par « YouTube », les chaînes d’information la continuité des couvertures sociales. Le composent avec « Twitter », le blog relaie le dialogue entre toutes les parties prenantes journal intime, « Instagram » fait davantage apparaît incontournable pour valoriser parler les images que les mots... les régimes professionnels et solidaires d’aujourd’hui et de demain. D’ailleurs, comment savoir quand le travail d’auteur commence ? Le numérique nous rend tous potentiellement contributeurs. Cela inclut les utilisateurs d’outils connectés dotés du « clic universel direct ». Les réseaux sociaux permettent de faire la promotion des œuvres comme jamais auparavant. Création sous tension 109
Métiers et parcours de l’économie de la culture e s Alexandre Bompard ous Jarr Président-directeur général de la Fnac e enc © Laur • Quelle place tient votre entreprise au sein de Plus de 5,6 millions de clients à travers le dYÔda‡j]\]kaf\mklja]k[mdlmj]dd]k7 monde, dont 3,6 millions en France, sont La Fnac joue un rôle fondamental dans le adhérents à la Fnac, et témoignent d’une dynamisme des industries culturelles et Õdélité forte à notre enseigne. créatives. Avec 4 Mds € de chiffre d’affaires Son réseau dense de 188 magasins, dont 115 et 14 500 salariés, elle est le leader de la en France, et ses sites internet puissants lui distribution de produits culturels et de loisirs permettent de proposer une offre de produits en France et un acteur majeur dans les pays où et de services la plus large possible, en phase elle est présente (Belgique, Suisse, Espagne, avec les attentes des consommateurs. Portugal, Brésil). Premier libraire, premier disquaire et premier • Quelle est la réponse de votre entreprise à la vendeur de vidéo en France, la Fnac est révolution numérique ? attachée à la création artistique et à la diversité Depuis 2011 pour répondre à la croissance culturelle qu’elle promeut à travers une offre du e-commerce, la Fnac a opéré un choix étendue de produits éditoriaux. stratégique majeur en accélérant sa Elle est également une entreprise engagée transformation omnicanale. L’articulation auprès des artistes grâce aux 1 500 de nos canaux de vente physique et internet évènements organisés chaque année dans permet désormais d’offrir à nos clients un ses magasins ou hors les murs pour maintenir parcours d’achat Öuide et connecté. vivant le lien avec leur public. Nous avons aussi trouvé de nouveaux relais Son pôle billetterie et spectacle, France Billet, de croissance en diversiÕant notre offre de est, enÕn, le premier acteur de la distribution produits et en développant notre réseau de de billets avec 12 millions de places vendues magasin pour être au plus près de nos clients. chaque année. Pour accompagner les nouveaux usages et la dématérialisation des contenus culturels, • Quels sont les atouts de votre entreprise ? nous avons développé, dès 2011, une liseuse Créée il y a 60 ans, la Fnac est une marque numérique « Kobo by Fnac » qui permet à la forte qui véhicule des valeurs d’innovation Fnac d’être co-leader sur ce marché en France. et d’indépendance. C’est une marque qui a, En 2014, notre offre numérique a été renforcée aux yeux de ses clients, la légitimité, grâce à avec le lancement d’un service de streaming l’expertise et aux conseils de ses vendeurs, pour musical, Fnac Jukebox, qui vient compléter la découvrir de nouveaux talents et expliquer les présence déjà solide de la Fnac sur le marché nouveaux usages. de la musique. e 110 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Métiers et parcours de l’économie de la culture HjgÕdk[mdlmj]dk]l[j†Yla^k La valeur n’attend pas… Les industries culturelles et créatives employaient Cette part est proche de la moyenne nationale, 128 dans un secteur où la croissance de l’emploi a été 47 d’actifs de moins de 40 ans en 2011, soit 3 points au-dessus de la moyenne nationale. relativement moins dynamique sur la période. Cette tendance est particulièrement marquée Elle s’est élevée à 57 entre 1991 et 2011, dans les secteurs en expansion comme les arts soit 66 points en-dessous des professions d’arts graphiques ou la décoration. Le nombre d’emplois graphiques. y a augmenté de 123 entre 1991 et 2011, Pour autant, les carrières culturelles et créatives avec 60 d’actifs de moins de 40 ans. À l’inverse, se distinguent par leur grande longévité. En au sein des secteurs avec une dynamique 129 d’embauche moins prononcée, la part des jeunes 2011, 13 d’artistes plasticiens, 8 d’auteurs reste plus modeste. Par exemple au sein de littéraires et traducteurs, et 5 des architectes l’édition de journaux et de magazines, 45 des avaient plus de 65 ans, contre 1 dans l’ensemble emplois seulement sont détenus par des jeunes. des emplois en France. Part des emplois occupés par les moins de 40 ans par secteur en 2010 Patrimoine 38% Enseignement artistique 43% Édition écrite 40% Publicié 53% Spectacle 51% Arts visuels 66 000 41% Architecture 170 000 43% Source : INSEE, 2014 128 Ministère de la Culture et de la Communication, Op. cit 129 Ibid Création sous tension 111
Métiers et parcours de l’économie de la culture La parité en rattrapage En 2010, 47 des professionnels sont Part des emplois occupés par des femmes par secteur en 2010 130 des femmes . Ce chiffre masque néanmoins de fortes Patrimoine 60% disparités entre les différents secteurs : en 2010, les femmes représentaient Enseignement artistique 54% 26 des effectifs de l’édition de jeux électroniques et de 39 des effectifs Édition écrite 54% des activités photographiques. Publicié 50% À l’inverse, l’édition du livre est un secteur très féminisé avec 67,5 des Spectacle 43% effectifs dans le commerce de détail de livres et 74 dans l’édition. Arts visuels 43% Certains métiers gardent une Architecture 41% connotation très masculine, comme l’industrie du cinéma (64) et certains Source : INSEE, 2014 métiers techniques : les électriciens (96,9), les ripeurs (95,8) et les machinistes (95,7). 130 Enquêtes annuelles de recensement / Deps, INSEE e 112 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Métiers et parcours de l’économie de la culture ImYdaÕ[Ylagf]lYhhj]flakkY_] Les parcours professionnels des ICC sont marqués par une Distribution de la formation continue par type d’activité spécialisation continue et un apprentissage permanent, dans l’industrie du spectacle vivant (2012) grâce à la collaboration de l’ensemble des intervenants. Activités d’administration Les expériences acquises au sein des différents secteurs 11% accentuent cette tendance. Les métiers techniques nécessitent une bonne capacité Activités de direction/ Activités d’adaptation et de spécialisation, car les acteurs de ce production/ artistiques distribution 37% secteur sont confrontés à des problématiques techniques et 24% artistiques sans cesse plus exigeantes comme l’intégration des nouvelles technologies. La formation continue occupe donc dans ces métiers une part de plus en plus importante et participe à la professionnalisation du secteur. Ainsi, au sein des 131 professions du spectacle vivant, 23 792 salariés , soit 12, ont bénéÕcié d’une formation continue en 2012. Activités Tous les types d’activités sont concernés, avec une dominante technico-artistiques 28% dans les activités artistiques (37) et technico-artistiques Source : AFDAS, 2014 (28). Malgré la complexité inhérente à l’économie des projets culturels, la création reste un métier de passion. L’attractivité des métiers des ICC en donne un bon aperçu : quatre d’entre eux Õgurent en effet dans le top 10 du Palmarès des métiers 2014 publié par E-orientations. Ces métiers ont connu une croissance de 50, alors que la moyenne nationale ne s’élevait qu’à 16 entre 1991 et 2011132. Classement intégral du Palmarès des métiers 2014 1 Photographe 2 Architecte 3 Cuisinier 4 Vétérinaire 5 Médecin 6 Chirurgien 7 Décorateur d’intérieur 8 Concepteur de voyages 9 Journaliste 10 Styliste Source : e-orientations.com 131 La formation professionnelle continue dans le spectacle vivant – Données 2012, AFDAS 2014 132 Vingt ans d’évolution de l’emploi dans les professions culturelles, 1991-2011, ministère de la Culture et de la Communication, Département des études de la prospective et des statistiques, juin 2014 Création sous tension 113
Méthodologie Méthodologie Qu’est-ce que l’économie de la culture ? Des analyses transversales sur des facteurs de croissance ou Cette étude propose une valorisation économique en Öux et de crise, ainsi que quelques illustrations de la diversité des en emplois de l’économie de la culture, représentée par dix activités culturelles et créatives en France : secteurs composant les industries créatives et culturelles • Les tendances majeures du secteur (numérique, (ICC), en France, en 2013 : internationalisation, Õnancement, pratiques culturelles), 1. Arts visuels mais aussi de chaque sous-secteur ; 2. Musique • Des portraits de l’économie culturelle sur les territoires, au 3. Spectacle vivant travers de focus territoriaux préparés au cours d’ateliers 4. Cinéma de travail avec des représentants de l’ensemble des ICC ; 5. Télévision • Une analyse de la diversité des métiers au sein des 6. Radio industries culturelles et de ce qui fait leur spéciÕcité. 7. Jeu vidéo 8. Livre Comment représentons-nous la valeur 9. Presse économique et sociale des ICC ? 10. Publicité et communication L’identiÕcation de ces dix secteurs s’inspire de la répartition Cette étude réalise une estimation de la valeur portée des activités culturelles proposée par l’UNESCO, comprises par les marchés Õnaux des ICC en France, c’est-à-dire une comme « les secteurs d’activité ayant comme objet principal estimation des ventes enregistrées et les effectifs employés la création, le développement, la production, la reproduction, par les acteurs de chacun des 10 secteurs. Elle se distingue la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, ainsi des études d’impact traditionnelles qui somment les des services et activités qui ont un contenu culturel, valeurs ajoutées pour aboutir à un PIB sectoriel. In Õne, elle artistique et / ou patrimonial ». Le périmètre des industries présente une valeur économique cohérente avec les études créatives et culturelles prend ainsi en compte le secteur d’impact, tout en apportant une clarté de lecture par la marchand et le secteur non marchand. représentation variée et détaillée des activités culturelles et créatives. Ainsi, quatre grandes sources de revenus et Quelles sont les principales évolutions emplois sont analysées : de l’édition 2015 ? • Les revenus et emplois issus directement de marchés de consommation ou « BtoC » ; Un périmètre élargi : le périmètre 2015 des industries • Les revenus et emplois visant des marchés d’entreprise culturelles et créatives reprend les 9 secteurs inclus ou « BtoB » ; dans l’édition 2013 : livre, presse, musique, spectacle vivant, radio, télévision, arts visuels, jeu vidéo et cinéma. • Les subventions publiques qui constituent une source L’édition 2015 y ajoute l’étude de la publicité, c’est-à-dire de recettes et d’emplois ; des activités correspondant à la création de messages • Les ventes et emplois dans le secteur des matériels publicitaires, mais non pas celles correspondant à la électroniques dédiés à la consommation culturelle. diffusion et la distribution de contenus publicitaires. Une méthodologie afÕnée : aÕn de mieux appréhender Comment sont estimés les revenus ? la complexité de certains secteurs, des estimations Estimation des revenus des distributeurs et diffuseurs approfondies des revenus du tourisme culturel et des de contenus culturels et créatifs marchés du matériel électronique ont été faites. Le travail collaboratif mené avec Audiens a permis également de préciser Õnement la répartition des emplois entre les postes permanents et les postes non-permanents. Marchés de Marchés de Subventions biens et services biens et services et dépenses Une comparaison pro forma entre culturels B2C culturels B2B publiques les éditions 2013 et 2015 Les comparaisons entre cette édition et le panorama paru Revenus connexes imputables à la consommation en octobre 2013 ont été réalisées pro forma, c’est-à-dire en de biens culturels (vente de tablettes, téléviseurs, smartphones, PC...) reprenant intégralement et rétroactivement des secteurs et L’ensemble des revenus est estimé hors taxes. des indicateurs ajoutés ou complétés dans cette édition. e 114 2 Panorama de l’économie de la culture et de la création en France
Méthodologie Les Öux de revenus se répartissent entre les revenus directs, Les emplois recensés par l’étude sont issus de l’INSEE et qui correspondent aux revenus des acteurs du cœur de de sources professionnelles (Audiens, SNE, CNV, SNEP…). la Õlière, et les revenus connexes, qui correspondent aux Ils sont exprimés en nombre de personnes, et non pas en revenus des acteurs hors cœur de la Õlière, tels que les nombre de contrats ou en équivalents temps pleins (ETP). distributeurs de matériel électronique. Ces emplois sont comptabilisés sur l’ensemble de la chaîne Les subventions sont incluses, car elles représentent une de valeur (création, production et distribution). part importante du modèle économique de certaines Comment traitons-nous les doublons ? activités culturelles et créatives. Pour certains secteurs dits non marchands, l’estimation de la valeur économique du En raison de recoupements, la somme des ventes et des bien ou du service culturel consommé n’est pas complète. emplois des secteurs est supérieure aux chiffres globaux. Dans certains secteurs, comme le spectacle vivant, le En effet, certaines activités, comme la musique live sont prix de vente d’un spectacle est bien inférieur au coût de comptabilisées dans deux secteurs : dans cet exemple, le production. AÕn de capter la valeur économique créée, les spectacle vivant et la musique. Lorsque les chiffres des subventions doivent être intégrées au calcul. secteurs sont sommés, ces activités ne sont comptabilisées qu’une seule fois. En revanche, certaines formes d’appui public, telles que l’éducation artistique, ne constituent pas une source de Lorsque certaines activités existent dans plusieurs secteurs, revenus pour des diffuseurs et des distributeurs de contenus tels que les concerts musicaux qui sont à l’intersection du culturels. À ce titre, elles ne sont pas comptabilisées. spectacle vivant et de la musique, EY fait le choix de les Néanmoins, pour chaque secteur, le rapport EY fournit comptabiliser dans chacune des estimations sectorielles. de manière ponctuelle les estimations du soutien public à Néanmoins, lorsque les chiffres sectoriels sont sommés, ces l’éducation artistique, lorsque les données sont disponibles. activités sont « dédoublonnées » et ne sont comptabilisées qu’une seule fois. De même, les Öux économiques liés au matériel de production ne sont pas inclus, aÕn d’éviter les doubles comptes au sein Quelles sont les principales sources ? d’un même secteur. Le matériel de production constitue en effet une dépense de consommation intermédiaire dans le AÕn de se fonder sur des données actualisées et Õables, les processus de production : il ne s’agit pas d’un marché Õnal, estimations des chiffres d’affaires et des emplois s’appuient mais d’un marché entrant, qui est déjà inclus dans sur les données 2013. l’estimation du marché total. En effet, c’est par les revenus Une large collecte de données a été rendue possible par du marché Õnal que les maillons de la chaîne de valeur et les le concours d’organismes professionnels et d’acteurs des consommations intermédiaires sont attribués. industries culturelles et créatives, comme Audiens, le Quelles sont les catégories d’emplois ? Syndicat national des jeux vidéo, le syndicat national des éditeurs, le Centre national des chansons de variétés et de On considère ici l’emploi au sens du Bureau international du jazz. L’étude s’est aussi appuyée sur des études de marché travail : « une personne est employée quand elle a travaillé comme GfK et XerÕ et sur les résultats d’institutions pendant une durée quelconque, ne serait-ce qu’une heure, nationales comme l’INSEE. Au total, ce sont plus de 300 au cours d’une période de temps de référence ». Cette sources qui ont été mobilisées, puis croisées, pour construire déÕnition permet d’inclure les CDD de droit commun, les ce baromètre. Chaque estimation a été discutée et validée CDI, les interprètes et techniciens du spectacle en CDD par des experts sectoriels et l’ensemble des chiffres Õnaux d’usage (dont le statut d’intermittent du spectacle relève des (sur les emplois et les chiffres d’affaires) ont été revus par annexes 8 et 10 de l’Assurance chômage) et les créateurs. l’ensemble des partenaires France Créative. Contacts Marc Lhermitte Associé Ernst & Young Advisory +33 1 46 93 72 76 [email protected] Bruno Perrin Associé Ernst & Young & Associés, Responsible du secteur Technologies, Médias, Télécoms en France +33 1 46 93 65 43 [email protected] Louisa Melbouci Responsable Marketing Technologies, Médias, Télécoms en France +33 1 46 93 76 47 [email protected] Création sous tension 115
EY | Audit | Conseil | Fiscalité et Droit | Transactions EY est un des leaders mondiaux de l’audit, du conseil, de la fiscalité et du droit, des transactions. Partout dans le monde, notre expertise et la qualité de nos services contribuent à créer les conditions de la confiance dans l’économie et les marchés financiers. Nous faisons grandir les talents afin qu’ensemble, ils accompagnent les organisations vers une croissance pérenne. C’est ainsi que nous jouons un rôle actif dans la construction d’un monde plus juste et plus équilibré pour nos équipes, nos clients et la société dans son ensemble. EY désigne l’organisation mondiale et peut faire référence à l’un ou plusieurs des membres d’Ernst & Young Global Limited, dont chacun est une entité juridique distincte. Ernst & Young Global Limited, société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de prestations aux clients. Retrouvez plus d’informations sur notre organisation sur www.ey.com. © 2015 Ernst & Young Advisory. Tous droits réservés. Studio EY France — 1506SG705 SCORE France N° 15-041 © Photos : Fotolia Document imprimé conformément à l’engagement d’EY de réduire son empreinte sur l’environnement. Cette publication a valeur d’information générale et ne saurait se substituer à un conseil professionnel en matière comptable, fiscale ou autre. Pour toute question spécifique, vous devez vous adresser à vos conseillers. ey.com/fr